Il est tout à fait légitime de se poser cette question, surtout dans une petite ville où les relations peuvent être plus personnelles et les préoccupations de représailles plus prégnantes. Votre avocat en droit routier vous a donné une information qui est, dans l'immense majorité des cas, exacte et fiable.
Pourquoi votre avocat a raison :
Circuit administratif et judiciaire : Lorsque vous contestez un procès-verbal (PV) pour un retrait de points ou une amende, votre contestation n'est pas directement adressée au policier qui a dressé la contravention. Elle est adressée à l'Officier du Ministère Public (OMP).
L'OMP est un magistrat (ou un fonctionnaire délégué sous l'autorité du Procureur de la République) qui décide des suites à donner aux infractions.
Le rôle du policier est de constater l'infraction et de rédiger le PV. Une fois le PV transmis, il quitte les mains du policier pour entrer dans le circuit administratif et judiciaire.
Traitement de masse : Les OMP gèrent des milliers de contestations. Il est matériellement impossible et inutile d'informer chaque agent de la contestation de "son" PV. Le système est conçu pour être impersonnel à ce stade.
Intervention de l'agent si nécessaire : Le policier qui a dressé le PV n'intervient à nouveau que dans des cas très spécifiques :
Si l'OMP décide de vous renvoyer devant le Tribunal de Proximité (anciennement Tribunal de Police), et que votre avocat conteste le bien-fondé de l'infraction ou la régularité du PV. Dans ce cas, le juge pourrait demander la présence ou les explications de l'agent verbalisateur. C'est la seule situation où il y a une probabilité non négligeable que l'agent soit informé de la contestation.
Si votre recours contient une plainte spécifique contre l'agent lui-même (pour abus d'autorité, faux et usage de faux, etc.). Mais dans votre cas, vous contestez la contravention, pas spécifiquement le comportement de l'agent au moment du contrôle (même si le contexte est litigieux). Votre avocat saura s'il faut ou non cibler l'agent.
Le cas spécifique du "policier en civil" et de la "visite à domicile" :
Le fait que le policier vous ait verbalisé le lendemain chez vous, après vous avoir vu en civil, est une circonstance particulière qui peut être soulevée par votre avocat. Cela ne rend pas le PV nul d'office, mais cela peut être un argument sur la régularité de la procédure ou la légalité de la verbalisation "différée" de cette manière. C'est d'ailleurs précisément le genre de point qu'un avocat en droit routier est habitué à défendre.
Signature du PV : Le fait d'avoir signé le PV atteste que vous en avez pris connaissance, mais cela ne signifie absolument pas que vous reconnaissez l'infraction ou que vous renoncez à la contester. C'est une idée reçue. Vous avez tout à fait le droit de contester un PV même après l'avoir signé.
Qui devez-vous croire ?
Vous devez croire votre avocat. Un avocat spécialiste du droit routier a une connaissance approfondie des procédures administratives et judiciaires dans ce domaine. C'est son métier de naviguer dans ce système et de protéger les intérêts de ses clients. Il connaît les pratiques des OMP et des tribunaux.
Votre inquiétude est humaine et légitime, car elle touche à la confiance et aux relations dans un environnement restreint. Cependant, d'un point de vue strictement procédural et légal, votre avocat vous a donné la bonne information. Le système est conçu pour protéger la confidentialité des contestations vis-à-vis des agents verbalisateurs pour éviter précisément ce genre de pressions ou de représailles.
Faites confiance à l'expertise de votre avocat. Il est votre meilleur allié pour ce recours.
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il y a 3 jours
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