Chère Madame,
C'est une situation extrêmement difficile et préoccupante pour vous, et il est tout à fait compréhensible que vous ressentiez le besoin de protéger vos enfants face à de tels agissements. Votre réaction n'est pas seulement compréhensible, elle est légitime compte tenu des circonstances que vous décrivez.
Analysons les différents éléments et leurs implications :
1. La protection de l'enfant : votre priorité absolue
En tant que parent, votre première responsabilité est d'assurer la sécurité physique et émotionnelle de vos enfants. Les propos tenus par la copine de votre ex-compagnon, surtout devant les enfants, sont inappropriés, choquants et potentiellement très perturbants pour eux, en particulier pour votre aîné de 13 ans qui comprend parfaitement la situation.
Les remarques désobligeantes, les critiques sur les enfants, les accusations graves et fausses à votre encontre (menteuse, manipulatrice, schizophrène, bipolaire, responsable du non-parler de votre plus jeune ou de son handicap inexistant) sont des violences psychologiques et verbales. Elles créent un environnement toxique, nuisible au développement et à l'équilibre de vos enfants.
2. Le non-respect de l'accord et le rôle de votre ex-compagnon
Vous aviez clairement exprimé votre souhait que cette personne n'approche pas votre aîné en raison des conflits passés. Le fait qu'elle ait été présente à l'anniversaire et qu'elle ait tenu ces propos inacceptables montre un non-respect flagrant de vos limites et de l'intérêt de votre enfant.
Le comportement de votre ex-compagnon est également problématique :
Il minimise : Il "confirme" qu'elle a dit ça mais ne semble pas prendre la mesure de la gravité des propos ni de l'impact sur les enfants.
Il est sous son emprise : Vous le décrivez comme étant "sous l'emprise" et "fatigué" par la situation. Cela le rend incapable de poser des limites à sa copine et de protéger ses propres enfants de son influence néfaste. Le fait qu'il vous dise "je lui dis quoi maintenant" est une preuve de cette faiblesse.
Il parle mal de vous : Le fait qu'il participe ou laisse la famille parler de vous en l'absence de l'aîné, et que tout le monde se taise à son retour, est une attitude de dénigrement parental. C'est une forme de violence psychologique pour l'enfant, qui se retrouve pris en étau et peut culpabiliser.
3. L'implication de l'ASE et le risque de placement
La mise en place d'une éducatrice de l'ASE est une information cruciale. Cela signifie que votre famille est déjà dans le viseur des services sociaux, probablement en raison des violences passées, de l'alcoolisme de votre ex, et des difficultés relationnelles.
Témoignage de l'aîné : Votre fils aîné, à 13 ans, est parfaitement capable de relater ce qu'il a vu et entendu à l'éducatrice. S'il le fait (ce qui est probable, car il est en souffrance), et que vous ne l'avez pas signalé vous-même, cela pourrait vous être reproché par les services sociaux, qui pourraient interpréter cela comme un manque de protection de votre part.
Votre responsabilité : En tant que parent ayant la garde principale, vous avez le devoir légal et moral de protéger vos enfants de tout environnement nocif. Laisser vos enfants être exposés à de tels propos et attitudes, surtout avec un suivi de l'ASE, pourrait être perçu comme une carence.
Le risque de placement : Le fait que votre fils aîné ait "failli être placé" il y a un an indique un niveau de risque élevé. Vous avez parfaitement raison de ne vouloir prendre aucun risque supplémentaire. Protéger vos enfants de cette influence est une démarche de prévention essentielle pour éviter une mesure de placement.
4. Vos options et ce qu'il faut faire
Votre réaction est non seulement justifiée, mais nécessaire. Voici ce que vous pouvez envisager :
Maintien de votre position : Vous avez raison de dire "c'est hors de question" et que cette personne n'approche plus vos enfants. C'est une limite fondamentale à poser pour leur bien-être.
Communication claire et ferme avec l'ex-compagnon :
Dites-lui que vous ne le comprenez pas quand il dit qu'elle critique les enfants et ne les aime pas, tout en la laissant les approcher. C'est une contradiction intenable pour les enfants.
Rappelez-lui les enjeux : le bien-être des enfants, le risque d'une mesure de protection (placement) due à son environnement, et votre obligation de protection en tant que parent.
Conditions pour les rencontres :
Si votre ex-compagnon veut voir les enfants, il devra le faire seul, sans sa copine, et dans un environnement où leur bien-être psychologique est garanti.
Vous avez raison d'exiger des rencontres en votre présence ou dans un lieu neutre si le domicile de la grand-mère est aussi un problème (dénigrement parental). Cela garantira que les enfants ne sont pas exposés à des propos ou attitudes inappropriés.
Documentez tout : Conservez les SMS, les emails, et notez les dates et les détails des conversations (qui a dit quoi, où, devant qui). Cela sera précieux si la situation devait être portée devant un juge ou l'ASE.
Parlez-en à l'éducatrice de l'ASE : C'est impératif. Vous devez informer l'éducatrice de ces incidents, du contenu des propos tenus, de votre inquiétude et des mesures que vous prenez pour protéger vos enfants (interdiction d'approche pour la copine, exigence de rencontres sans elle). Soyez proactive. Cela montrera votre vigilance et votre capacité à protéger vos enfants, ce qui est très positif pour votre dossier. Si votre fils en parle, vous aurez déjà anticipé et montré votre responsabilité.
Saisir le Juge aux Affaires Familiales (JAF) : Si votre ex-compagnon refuse de s'y conformer ou si la situation de conflit persiste, vous devrez envisager de saisir le JAF pour demander une modification des modalités du droit de visite et d'hébergement. Vous pourriez demander que les visites aient lieu :
En votre présence.
Dans un lieu neutre (par exemple, un espace de rencontre médiatisé).
Sans la présence de la copine.
Le JAF prendra en compte l'enquête pour violence, l'alcoolisme de l'ex, la recommandation de ne pas avoir les enfants à son domicile, et les propos tenus par sa copine. L'avis de votre fils aîné (qui peut demander à être entendu par le juge à son âge) sera également très important.
Votre réaction est tout à fait justifiée. Vous agissez en mère responsable qui protège ses enfants d'un environnement psychologiquement toxique. C'est une preuve de votre capacité parentale et de votre vigilance. Ne doutez pas de votre droit à exiger un environnement sain pour vos enfants.
Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
Cliquez ici pour commenter la réponse ci-dessus