Chère Madame,
Votre situation, où vous êtes l'unique parent détentrice de l'autorité parentale, tout en respectant un droit de visite et d'hébergement accordé à la grand-mère paternelle par le Juge aux Affaires Familiales (JAF), est sensible.
Il est crucial de bien distinguer l'exercice du droit de visite et d'hébergement (qui est un droit des grands-parents accordé dans l'intérêt de l'enfant) et l'exercice de l'autorité parentale (qui vous appartient seule). La grand-mère n'acquiert en aucun cas l'autorité parentale pendant l'exercice de son droit.
Voici les réponses à vos questions, selon les principes du droit français :
1. La grand-mère peut-elle faire rencontrer à l'enfant des personnes que je refuse qu'il voie ?
C'est un point délicat. Le jugement du JAF définissant le droit de visite et d'hébergement de la grand-mère ne détaille généralement pas les personnes que l'enfant peut ou ne peut pas rencontrer pendant cette période.
Votre droit en tant que parent : En tant que détentrice de l'autorité parentale, il vous revient de protéger la sécurité, la santé et la moralité de votre enfant (Article 371-1 du Code civil). Si les personnes que la grand-mère souhaite faire rencontrer à l'enfant représentent un danger avéré et sérieux (ex: personne ayant des antécédents de violence, de pédophilie, de toxicomanie, ou dont l'influence est manifestement néfaste pour l'enfant, prouvée par des faits objectifs), vous êtes en droit de vous y opposer.
La limite : Votre refus ne peut pas être arbitraire et basé uniquement sur des désaccords personnels ou des conflits familiaux sans lien direct avec l'intérêt de l'enfant. Il faut que le risque soit réel et prouvable.
Que faire ? Si vous avez des motifs sérieux et fondés, informez la grand-mère de votre refus par écrit (e-mail ou courrier recommandé) en expliquant vos raisons objectives. Si elle passe outre et que vous estimez l'enfant en danger, vous pourriez être contrainte de saisir à nouveau le JAF pour demander une modification du droit de visite et d'hébergement, en y incluant une interdiction spécifique de fréquenter certaines personnes, preuves à l'appui.
2. Peut-elle l'emmener où elle veut ? Doit-elle me prévenir ?
Déplacements en France : Pendant la période de son droit de visite et d'hébergement, la grand-mère peut emmener l'enfant où elle le souhaite en France (à son domicile habituel, en vacances dans une autre région, etc.), pourvu que cela se fasse dans des conditions de sécurité et de bien-être pour l'enfant. Elle n'a pas à vous demander une autorisation formelle pour chaque déplacement interne.
Information : Toutefois, par courtoisie et par principe de bonne intelligence, il est fortement recommandé qu'elle vous informe du lieu où l'enfant sera hébergé pendant les 15 jours et d'un moyen de la joindre. Cela permet de savoir où se trouve l'enfant en cas d'urgence (médicale, familiale). Si elle refuse de vous donner ces informations de base, cela peut être considéré comme une mauvaise exécution du droit de visite.
Déplacements à l'étranger : Non, elle ne peut pas emmener l'enfant à l'étranger sans votre accord exprès. L'exercice de l'autorité parentale (qui vous est exclusive) implique votre consentement pour toute sortie du territoire français. Le jugement du JAF ne vaut pas autorisation de voyage international, sauf s'il le précise explicitement (ce qui est extrêmement rare pour un droit de visite et d'hébergement de grand-parent). Si elle envisage un voyage à l'étranger, vous devez lui donner votre accord écrit et, en cas de refus de votre part, elle devrait demander l'autorisation au JAF (qui statuera dans l'intérêt de l'enfant).
3. Doit-elle me prévenir de ses activités ou du déroulement du séjour ?
Non, pas en détail : Le jugement ne l'oblige pas à vous tenir informée du déroulement quotidien des activités de l'enfant (emploi du temps détaillé, repas, sorties culturelles, etc.). Elle est considérée comme responsable de l'enfant durant cette période et libre d'organiser le quotidien.
Oui, en cas d'urgence : En revanche, elle a l'obligation de vous informer immédiatement en cas de problème grave concernant l'enfant (accident, maladie nécessitant des soins, urgence, etc.). Vous restez le parent légal et le détenteur de l'autorité parentale. Elle doit être en mesure de vous joindre et de vous transmettre l'enfant si la situation l'exige.
Communication : Pour éviter les tensions, il est toujours préférable de discuter en amont de ces 15 jours. Vous pouvez lui demander les coordonnées où elle sera joignable, l'adresse de son lieu d'hébergement, et rappeler les éventuelles spécificités concernant l'enfant (allergies, traitements médicaux, sommeil, etc.).
Conseil général :
Même si le père de l'enfant est décédé, l'intérêt de votre enfant est que la relation avec sa grand-mère paternelle se passe dans un climat serein. Essayez de maintenir un dialogue apte à prévenir les conflits. Si malgré tout, des situations conflictuelles et préjudiciables à l'enfant venaient à se répéter, vous auriez la possibilité de saisir à nouveau le JAF pour demander une modification des modalités du droit de visite et d'hébergement, en prouvant le risque pour l'enfant.
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il y a 11 jours
Par exemple : me tenir informé que mon enfant voit ses Demi frères majeurs pendant son droit de visite ? M'indiquer à qui elle confié mon enfant ? Mon refus que mon enfant soit en contact avec la mère de ses Demi frères majeurs laquelle a causé pas mal de soucis pendant la période où j'étais la compagne de son ex ...
En fait, il n'y a aucun dialogue, la grand mère n'appelle jamais son petit fils chez moi et entretient la distance pour ne pas avoir affaire à moi.... La grand mère souhaite lancer une nouvelle requête devant le JAF pour modifier son droit de visite suite au décès du père de mon enfant pour être celle qui gère les relations familiales paternelles
il y a 11 jours
Bonjour,
Je comprends que la situation est complexe et tendue en raison du manque de dialogue et des antécédents familiaux. Clarifions les points que vous soulevez, en gardant toujours à l'esprit que l'intérêt supérieur de l'enfant est la priorité du Juge aux Affaires Familiales (JAF).
1. La grand-mère doit-elle vous tenir informée que votre enfant voit ses demi-frères majeurs pendant son droit de visite ?
En principe, non, pas de manière systématique et obligatoire par la loi. Le droit de visite et d'hébergement implique que la grand-mère organise la vie de l'enfant durant cette période. Si les demi-frères sont des membres de la famille élargie et qu'il n'y a pas de danger avéré, elle n'a pas à vous demander une autorisation ou vous informer de chaque personne que l'enfant rencontre.
Cependant, par courtoisie et pour le bien-être de l'enfant, c'est souhaitable. Dans une relation saine, une communication minimale sur les personnes importantes que l'enfant va côtoyer est un signe de bonne foi.
2. La grand-mère doit-elle vous indiquer à qui elle confie votre enfant ?
Oui, c'est une obligation implicite et de bon sens, surtout si c'est pour une durée significative. La grand-mère ne peut pas se décharger de son droit de visite et d'hébergement sur n'importe qui sans vous en informer.
Si elle confie l'enfant à une tierce personne pour une période prolongée (plusieurs heures ou une journée entière, ou même une nuit), elle doit vous en informer et s'assurer que cette personne est digne de confiance et apte à s'occuper de l'enfant. Si elle le confie à la mère de ses demi-frères (voir point 3), cela devient un problème.
En cas d'urgence ou de problème, vous devez savoir qui est avec votre enfant et comment le joindre. Un manquement à cette information pourrait être considéré comme une mauvaise exécution du droit de visite.
3. Votre refus que votre enfant soit en contact avec la mère de ses demi-frères majeurs (votre ex-belle-mère) ?
C'est le point le plus délicat et potentiellement litigieux.
Votre droit en tant que parent : En tant que détentrice exclusive de l'autorité parentale, vous avez le droit et le devoir de protéger votre enfant. Si la présence de cette personne (la mère des demi-frères) est objectivement et sérieusement préjudiciable à l'intérêt de votre enfant (en raison de conflits passés graves, de comportements inappropriés, de tensions psychologiques importantes pour l'enfant, etc.), vous êtes en droit de vous y opposer.
La preuve est essentielle : Votre refus ne peut pas être basé uniquement sur des "soucis" passés ou des conflits personnels avec cette personne. Vous devrez prouver au juge que le contact avec cette personne est néfaste pour l'enfant. Des exemples concrets de comportements (propos dénigrants à votre égard devant l'enfant, tentatives de manipulation, violences verbales ou physiques, etc.) seraient nécessaires.
Que faire ?
Informez la grand-mère par écrit (LRAR) de votre refus motivé. Expliquez pourquoi, selon vous, le contact avec cette personne est préjudiciable à l'enfant.
Si elle ne respecte pas votre refus : Si vous apprenez que l'enfant a été mis en contact avec cette personne malgré votre interdiction motivée, et que vous avez des preuves du caractère néfaste de cette relation, vous pourriez être contrainte de saisir à nouveau le JAF. Vous demanderiez alors au juge d'inclure dans l'ordonnance une interdiction spécifique pour la grand-mère de mettre l'enfant en contact avec cette personne pendant l'exercice de son droit de visite.
4. La grand-mère souhaite lancer une nouvelle requête devant le JAF pour modifier son droit de visite et "gérer les relations familiales paternelles"
Son droit de demander : La grand-mère a le droit de saisir le JAF pour demander une modification de son droit de visite et d'hébergement, surtout après le décès du père de l'enfant, car la situation familiale a changé.
"Gérer les relations familiales paternelles" : C'est une formulation qui peut être interprétée de différentes manières.
Si elle demande simplement une extension de son droit de visite ou des modalités plus souples, c'est une demande classique.
Si elle demande une forme de "droit de regard" ou de "gestion" des relations de l'enfant avec d'autres membres de la famille paternelle (oncles, tantes, cousins, etc.) qui irait au-delà de l'exercice de son propre droit de visite, cela empiéterait sur votre autorité parentale exclusive. La grand-mère n'a pas l'autorité parentale. Elle ne peut pas se substituer à vous pour gérer les relations familiales de l'enfant, sauf si le JAF lui accorde un droit de visite spécifique avec ces autres membres, ce qui est rare et très encadré.
Votre défense :
Vous devrez vous défendre devant le JAF. Ce sera l'occasion de présenter vos propres arguments et de demander au juge de préciser les modalités du droit de visite de la grand-mère.
Vous pourrez soulever le manque de dialogue, le fait qu'elle ne vous informe pas, et surtout vos préoccupations concernant les contacts avec la mère des demi-frères, en fournissant toutes les preuves que vous avez.
Il sera essentiel de démontrer que vous agissez dans l'intérêt de l'enfant et que vous ne cherchez pas à couper les liens avec la famille paternelle, mais à les encadrer de manière saine et sécurisante pour votre enfant.
Compte tenu de la nouvelle requête de la grand-mère et des tensions existantes, il est fortement recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit de la famille. Il pourra vous aider à préparer votre défense, à formuler vos demandes (par exemple, des précisions sur les personnes que l'enfant peut côtoyer, ou sur les informations à vous transmettre), et à vous représenter devant le JAF.
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Merci infiniment, vous avez répondu à ma question avec précision et clarifie ma situation.
il y a 11 jours
Merci beaucoup
il y a 11 jours
Merci Maître pour votre réponse
il y a 11 jours
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