Chère madame,
Bonjour, je comprends à quel point cette situation doit être difficile et douloureuse pour vous. Les insultes répétées de la part de votre conjoint sont une forme de violence psychologique, et cela peut avoir un impact dévastateur sur votre bien-être. Vous avez tout à fait le droit de vouloir que cela cesse et que justice soit faite.
Porter plainte pour violences psychologiques
Oui, vous pouvez tout à fait porter plainte. Les violences psychologiques au sein du couple sont reconnues et punies par la loi en France. L'article 222-33-2-1 du Code pénal, par exemple, réprime le harcèlement moral au sein du couple, qui inclut des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de vie de la victime se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale. Les insultes répétées entrent dans cette catégorie.
La preuve : "Sa parole contre la mienne"
C'est une crainte légitime, mais il est important de savoir que la preuve des violences psychologiques ne repose pas uniquement sur des témoignages directs ou des enregistrements. Voici ce qui peut constituer des éléments de preuve et vous aider à étayer votre plainte :
Le certificat médical : C'est l'élément le plus important. Allez consulter un médecin généraliste ou, idéalement, un médecin légiste (vous pouvez demander à être orientée par la police ou la gendarmerie, ou directement dans une unité médico-judiciaire - UMJ - s'il y en a une près de chez vous). Décrivez précisément tout ce que vous subissez : les insultes, leur fréquence, l'impact psychologique (anxiété, insomnie, pleurs, stress, perte d'appétit, isolement, etc.). Le médecin pourra constater les conséquences de ces violences sur votre état de santé physique et mentale et délivrer un Certificat Médical Initial (CMI). Ce document est une preuve essentielle pour la justice.
Témoignages : Si des amis, des membres de votre famille, des voisins ou des collègues ont été témoins de ces insultes ou ont constaté les changements dans votre comportement, votre état émotionnel, ou les tensions dans votre couple, leurs témoignages écrits (attestations) peuvent être très utiles.
Journal de bord / Écrits : Tenez un carnet où vous notez les dates, heures, lieux et le contenu précis des insultes. Décrivez ce que vous ressentez à chaque fois. Cela peut sembler anodin, mais ces notes régulières aident à démontrer la répétition et l'impact des violfaits.
Messages, e-mails : Si des insultes sont proférées par SMS, messages vocaux, e-mails, réseaux sociaux, gardez-en des captures d'écran ou des enregistrements.
Preuves de l'impact : Ordonnances de médicaments (anxiolytiques, somnifères), arrêts de travail liés au stress, suivis psychologiques ou thérapeutiques.
Les démarches pour porter plainte
Rassemblez le maximum de preuves possibles (notamment le certificat médical).
Rendez-vous au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie de votre lieu de résidence ou du lieu des faits. Expliquez clairement ce que vous subissez. Demandez à déposer plainte pour violences psychologiques et/ou harcèlement moral au sein du couple.
Vous pouvez également envoyer un courrier directement au Procureur de la République du Tribunal Judiciaire de votre domicile.
Que va-t-il se passer après ?
Une fois la plainte déposée, une enquête sera ouverte. Votre conjoint sera entendu, vos preuves seront examinées. Le Procureur de la République décidera alors des suites à donner (classement sans suite si preuves insuffisantes, rappel à la loi, médiation pénale, ou renvoi devant un tribunal).
Votre sécurité est la priorité
Si vous craignez pour votre sécurité, ou si la situation devait s'aggraver après le dépôt de plainte, sachez qu'il existe des mesures de protection :
Ordonnance de protection : Le juge aux affaires familiales peut prononcer en urgence une ordonnance de protection pour vous éloigner de votre conjoint, même s'il n'y a pas encore de procédure pénale.
Intervention des forces de l'ordre : En cas d'urgence ou de danger immédiat, composez le 17 ou le 112.
Associations d'aide aux victimes : Des associations comme le 3919 (numéro d'écoute national pour les femmes victimes de violences) peuvent vous écouter, vous conseiller et vous accompagner dans toutes ces démar démarches.
Il est courageux de votre part de chercher à mettre fin à cette situation. N'hésitez pas à demander de l'aide et à vous faire accompagner dans ces démarches.
Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
il y a 5 jours
Cliquez ici pour ajouter un commentaire