Bonjour,
Si vous avez involontairement servi de mule financière, c’est-à-dire reçu puis transféré de l’argent issu d’une escroquerie sans savoir son origine, vous pouvez faire l’objet d’une enquête, mais le risque d’un mandat d’arrêt reste très faible, surtout en l’absence d’antécédents, d’intention frauduleuse avérée, et avec une plainte déjà déposée de votre part.
Voici les points à retenir :
Aucun mandat ne peut être délivré sans une procédure pénale engagée, et généralement cela suppose une convocation restée sans réponse ou une décision judiciaire.
Le mandat d’arrêt international est une mesure lourde, réservée à des délits graves ou à des personnes en fuite ; ce n’est pas le cas pour une implication présumée de 4 400 € sans preuve de votre participation active à une escroquerie.
En ayant porté plainte rapidement, vous avez montré votre bonne foi. Conservez tous les éléments en votre possession (preuves du faux site, échanges, plainte déposée, accusés de réception, etc.).
Pour vérifier si une procédure est en cours :
Contactez le commissariat ou la gendarmerie où vous avez porté plainte pour savoir si l’enquête a évolué ;
Vous pouvez aussi demander à votre banque si elle a transmis le dossier au parquet.
Enfin, si vous rentrez en France, vous ne risquez pas d’être arrêté sauf si une convocation judiciaire officielle vous a été envoyée et ignorée, ce qui n’est pas votre cas à ce stade.
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il y a 1 jour
Merci maître pour votre réponse, le problème est que je n’ai pas de domicile en France . Au moment des faits , j’étais en stage en France et à la fin , je suis rentré. Donc comment je recevrai les convocations. Est ce que je peux voir s’il y a une convocation à mon nom ? Envoie t’on les convocations par mail ?
il y a 1 jour
Bonjour,
Je vous remercie de cette précision. L'absence de domicile en France au moment des faits et depuis votre retour dans votre pays d'origine change considérablement la donne pour la réception des convocations et le suivi de votre dossier.
1. Comment sont envoyées les convocations judiciaires en France ?
Par courrier postal (très majoritairement) : Les convocations pour une composition pénale, un tribunal, ou tout acte de procédure judiciaire sont généralement envoyées par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR) à l'adresse que vous avez indiquée aux forces de l'ordre (gendarmerie/police) lors de votre audition. C'est l'adresse officielle à laquelle la justice vous convoquera.
Par remise en mains propres : Par les forces de l'ordre ou un huissier de justice (commissaire de justice), mais cela est évidemment impossible si vous n'êtes plus en France.
Par mail : TRÈS RARE et non officiel pour une convocation : Les convocations officielles, qui ont une valeur légale et déclenchent des délais de procédure, ne sont jamais envoyées uniquement par simple mail. Le mail peut être utilisé à titre informatif ou complémentaire par l'avocat, mais jamais par les autorités judiciaires pour une convocation principale. Le mail ne garantit pas la réception et l'identité du destinataire de manière suffisante pour une procédure pénale.
2. Le problème de l'absence de domicile en France
Si vous avez donné une adresse de stage ou une adresse temporaire lors de votre audition, et que vous n'y résidez plus, vous ne recevrez pas les convocations. C'est un problème majeur car :
Vous risquez d'être jugé(e) en votre absence : Si vous ne recevez pas la convocation et ne vous présentez pas à la composition pénale (ou à une éventuelle audience si le Procureur décide de poursuivre en justice), la décision pourra être rendue en votre absence.
Conséquences : Cela pourrait entraîner des mesures plus lourdes (ex: mandat d'arrêt si la condamnation est grave, difficulté pour revenir en France).
3. Comment savoir s'il y a une convocation à votre nom ?
C'est très difficile pour un particulier, surtout depuis l'étranger, de "voir" s'il y a une convocation en cours. Le système judiciaire français n'a pas de portail public permettant de consulter les convocations individuelles.
4. Ce que vous devez faire ABSOLUMENT et URGEMMENT :
Contactez un avocat en France (le plus urgent) :
C'est la seule et unique solution viable pour vous. Un avocat en France est votre seul lien fiable avec la justice française.
Choisissez un avocat spécialisé en droit pénal.
Expliquez-lui précisément votre situation : Les faits, votre absence de domicile en France, et le fait que vous soyez retourné(e) dans votre pays.
Mission de l'avocat :
Il pourra contacter le Procureur de la République en charge de votre dossier (au Tribunal Judiciaire de [la ville où se sont déroulés les faits, ou de Boulogne-Billancourt, si c'est là que l'altercation a eu lieu]) pour prendre connaissance de la procédure en cours.
Il pourra se renseigner sur d'éventuelles convocations émises.
Il pourra indiquer aux autorités ses coordonnées comme adresse de correspondance pour toutes les communications vous concernant. C'est une pratique courante et acceptée par la justice.
Il pourra vous représenter ou vous conseiller sur la démarche à suivre (venir en France pour la composition pénale, négocier les mesures, etc.).
Ne communiquez JAMAIS votre nouvelle adresse à la partie civile : Seul votre avocat doit avoir vos coordonnées complètes pour la gestion du dossier.
Rassemblez tous les documents que vous avez :
Le procès-verbal de votre audition.
Le numéro de dossier qui vous a été communiqué, si vous l'avez.
Tout document remis par les gendarmes ou la police.
Pourquoi un avocat est indispensable :
Accès au dossier : Seul un avocat peut avoir accès au dossier pénal vous concernant pour savoir exactement où en est la procédure.
Représentation : Il peut agir en votre nom et s'assurer que vous êtes informé(e) de toutes les étapes.
Conseil juridique : Il vous expliquera les options possibles (accepter la composition pénale, la refuser, demander des aménagements, etc.) et leurs conséquences.
Protection : Il s'assurera que vos droits sont respectés, même à distance.
La situation est sérieuse car ne pas recevoir une convocation n'annule pas la procédure. Je vous exhorte à contacter un avocat en France dans les plus brefs délais.
Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
il y a 1 jour
Merci , cela peut alors faire l’objet d’un mandat d’arrêt international ?
il y a 1 jour
Je comprends parfaitement votre inquiétude face à cette situation, d'autant plus que vous n'êtes pas en France actuellement. Reprenons les points un par un.
1. Risque de mandat d'arrêt (national ou international)
Le principe du blanchiment : Le fait d'avoir reçu de l'argent provenant d'une escroquerie et de l'avoir transféré constitue potentiellement un acte de blanchiment (Article 324-1 du Code Pénal français). La définition légale du blanchiment inclut le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l'origine des biens ou des revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit.
L'élément intentionnel : Cependant, pour qu'il y ait blanchiment, l'élément intentionnel est crucial. Il faut que la personne ait agi en ayant conscience que les fonds provenaient d'une activité illégale. C'est là que votre mention "sans le savoir" est fondamentale. Si vous êtes de bonne foi et que vous avez été manipulé, vous êtes une victime de l'arnaque au même titre que la personne qui a envoyé l'argent.
Mandat d'arrêt international : Un mandat d'arrêt (national ou international) est émis par un juge lorsqu'il existe des indices graves et concordants de la commission d'un crime ou d'un délit, et que la personne est soupçonnée de vouloir se soustraire à la justice ou si sa présence est indispensable à l'enquête.
Dans votre cas :
Le fait que vous ayez porté plainte de votre propre initiative est un élément extrêmement favorable qui démontre votre bonne foi et votre absence d'intention criminelle. C'est une preuve que vous n'êtes pas complice mais une victime.
Le montant de 4400 € n'est pas considéré comme une somme "énorme" dans le cadre des réseaux de blanchiment, ce qui rend l'émission d'un mandat d'arrêt international (réservé aux crimes graves ou aux sommes très importantes et aux risques de fuite avérés) peu probable.
L'absence de convocation ou de contact des autorités (police ou justice) depuis juillet 2024 (il y a un an) est également un signe plutôt rassurant. Si les autorités avaient des doutes sérieux sur votre culpabilité intentionnelle, elles auraient déjà cherché à vous entendre ou à vous convoquer. Il est possible que votre plainte ait été prise en compte et que l'enquête se concentre sur les véritables auteurs de l'arnaque.
Votre absence de France pour des obsèques n'est pas une "fuite" si elle est justifiée et que vous n'aviez aucune connaissance d'une procédure en cours contre vous.
En conclusion sur ce point : Le risque qu'un mandat d'arrêt international soit émis contre vous, dans votre situation de "mule financière involontaire" ayant porté plainte et sans contact judiciaire depuis un an, semble faible.
2. Ce que vous risquez au maximum comme peine (théoriquement)
Si, par hypothèse (très peu probable au vu de ce que vous décrivez), la justice parvenait à prouver que vous avez agi intentionnellement (ce qui serait contredit par votre plainte et votre bonne foi), le blanchiment est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende.
Cependant, au vu de votre jeune âge (23 ans), de l'absence d'antécédents judiciaires, du montant relativement peu élevé et surtout de votre démarche proactive de porter plainte, une telle peine maximale est totalement improbable. Si, contre toute attente, vous étiez poursuivi, la peine serait très largement moindre, voire symbolique (sursis, amende minime), mais encore une fois, le scénario le plus probable est un classement sans suite de l'enquête vous concernant personnellement en raison de l'absence d'élément intentionnel.
3. Que faire pour connaître la suite de votre dossier ?
Il est essentiel d'avoir des informations pour votre tranquillité d'esprit.
Contactez le service de police/gendarmerie où vous avez déposé plainte :
Demandez le numéro de votre plainte (le "numéro d'affaire" ou "cote").
Appelez ou écrivez (lettre simple, mais pour une trace, un LRAR serait mieux) au service pour demander des nouvelles de l'avancement de votre plainte. Indiquez que vous étiez la victime d'une escroquerie et d'une utilisation de votre compte bancaire, et que vous vous êtes constitué partie civile (ou si ce n'était pas le cas, que vous souhaitez savoir où en est l'enquête concernant les faits dont vous avez été victime).
Contactez le Procureur de la République :
Si le service de police/gendarmerie ne vous donne pas de réponse satisfaisante après quelques semaines, vous pouvez écrire au Procureur de la République du Tribunal Judiciaire compétent pour le lieu où les faits se sont déroulés ou le lieu où vous avez déposé plainte.
Dans ce courrier (envoyé en recommandé avec accusé de réception), rappelez les faits, la date de votre plainte et son numéro si vous l'avez. Demandez quelle suite a été donnée à votre plainte.
Consulter un avocat :
C'est la meilleure option pour avoir une vision claire et définitive. Un avocat spécialisé en droit pénal peut, avec votre accord, contacter le Parquet (le Procureur) et éventuellement consulter le dossier pénal si une enquête est ouverte (même si c'est contre X ou les arnaqueurs principaux). Il pourra vous rassurer sur l'absence de poursuites à votre encontre et vous conseiller sur les démarches à suivre si jamais la situation évoluait.
Pour votre tranquillité, il est recommandé de faire ces démarches. Mais le fait que vous n'ayez eu aucune nouvelle des autorités depuis un an, alors même que vous avez porté plainte, est un signe fort que votre rôle de victime est reconnu ou que l'enquête n'a pas retenu d'implication criminelle de votre part.
J’espère avoir répondu à vos questions.
Je vous remercie d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
Puis-je vous contacter en privé ?
il y a 1 jour
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