Bonjour,
Je comprends tout à fait votre énervement et votre réaction sur le coup. Les situations de stress dans les embouteillages peuvent provoquer des réactions que l'on regrette aussitôt.
Voici une analyse de ce que vous risquez dans ce genre de situation en France :
1. Le "doigt d'honneur" : un geste répréhensible ?
Juridiquement : Un "doigt d'honneur" est considéré comme une injure non publique ou un geste injurieux/menaçant.
Si un tel geste est constaté directement par les forces de l'ordre (policier ou gendarme), il peut être verbalisé. Il s'agit généralement d'une contravention de 2ème classe (pouvant aller jusqu'à 150 euros d'amende) ou de 3ème classe (jusqu'à 450 euros) pour "geste dangereux ou injurieux" sur la voie publique, mais c'est assez rare pour un geste isolé non accompagné d'autres infractions graves.
Si la personne à qui le geste est destiné est un agent de l'État dans l'exercice de ses fonctions (policier, gendarme, etc.), même en civil, le geste pourrait être qualifié d'outrage à personne dépositaire de l'autorité publique, ce qui est un délit puni beaucoup plus sévèrement (jusqu'à 7 500 € d'amende et/ou de la prison, selon l'article 433-5 du Code pénal).
2. Le scénario d'un civil qui prend votre plaque en photo
Poursuites judiciaires : Un simple citoyen peut théoriquement déposer une plainte (main courante ou plainte simple) au commissariat pour un tel incident. Cependant, pour qu'une suite judiciaire soit donnée à une injure non publique, il faut des preuves solides (vidéo, témoignages concordants). Une photo de votre plaque d'immatriculation ne prouve en rien que c'est vous qui avez fait le geste, ni que vous l'avez fait intentionnellement pour injurier. Sans autre élément probant, la police ne donnera généralement pas suite pour un incident aussi mineur et difficile à prouver.
Action isolée : Il est bien plus probable que cette personne ait voulu vous intimider et vous faire regretter votre geste sur le moment. Son comportement de "poursuite" et de prise de photo est en lui-même une forme d'agression routière et d'incivilité.
3. Le scénario d'un agent de l'État en voiture banalisée
Identification : Si c'était un agent, il aurait dû :
Soit vous interpeller immédiatement (avec son gyrophare amovible, un signe distinctif, ou en vous demandant de vous arrêter).
Soit, s'il n'avait pas le temps ou les moyens, prendre note de l'infraction et de votre plaque pour un signalement ultérieur.
Preuve : Pour un outrage ou un comportement dangereux, l'agent devrait avoir constaté l'infraction directement. Une simple photo de plaque sans interpellation immédiate rend la preuve de l'infraction (et de l'auteur) plus complexe, surtout pour un geste isolé et rapide.
Priorités des forces de l'ordre : Les agents en civil se concentrent généralement sur des infractions plus graves (délits routiers, comportements dangereux répétés, etc.). Un unique "doigt d'honneur" n'est généralement pas une priorité, surtout s'il n'a pas été constaté directement ou s'il n'a pas entraîné de danger imminent.
En conclusion :
Dans votre situation, le risque de poursuites pénales ou d'une amende est extrêmement faible.
Il est très peu probable qu'un civil puisse obtenir des suites judiciaires avec la seule photo de votre plaque d'immatriculation et sans autre preuve.
Si c'était un agent de l'État, il aurait très probablement agi différemment (interpellation immédiate). Le fait qu'il n'y ait eu aucun signe officiel indique qu'il s'agissait très probablement d'un simple civil qui a voulu vous intimider ou vous faire peur après votre geste.
Vous avez eu une réaction sous le coup de la colère (que vous regrettez) et l'autre conducteur a eu une réaction excessive et intimidante. Il y a de fortes chances que rien ne se passe et que ce soit juste un incident désagréable qui en restera là.
Pour l'avenir, et même si c'est difficile dans l'énervement, il est toujours préférable de ne pas réagir aux provocations pour éviter toute escalade ou regrettable incident.
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