Bonjour,
Votre mari a tout à fait la possibilité de s'opposer à cette décision de la mère de votre belle-fille, car elle relève de l'autorité parentale conjointe.
L'Autorité Parentale Conjointe
En France, même après un
divorce, les parents conservent généralement l'autorité parentale conjointe. Cela signifie qu'ils doivent prendre ensemble les décisions importantes concernant la vie de l'enfant, notamment en matière de :
Santé
Éducation (choix de l'établissement, orientation scolaire)
Sécurité
Choix de vie significatifs (par exemple, des activités présentant un risque ou impliquant une grande autonomie).
L'achat d'une voiture sans permis et l'autorisation pour une adolescente de 14 ans de se déplacer seule à 22h30 relèvent clairement de la sécurité de l'enfant et des conditions de son autonomie. Il s'agit d'une décision importante qui ne peut pas être prise unilatéralement par un seul parent sans l'accord de l'autre.
Comment s'opposer à cette décision ?
Voici les étapes que votre mari peut suivre :
Communication Directe et Ferme avec la Mère :
Dans un premier temps, votre mari doit exprimer clairement et calmement son désaccord à la mère de sa fille. Il doit lui expliquer ses inquiétudes concernant la sécurité de leur enfant de 14 ans, en soulignant les risques liés à l'heure tardive et au type de véhicule.
Il peut lui rappeler que les décisions importantes concernant leur fille doivent être prises d'un commun accord, en vertu de leur autorité parentale conjointe.
Il peut aussi proposer des alternatives (covoiturage avec d'autres parents, taxi pris en charge, etc., même si les grands-parents ne peuvent pas assurer le transport).
Formalisation de l'Opposition (si le dialogue échoue) :
Si la mère persiste dans sa décision, votre mari peut lui adresser un courrier recommandé avec accusé de réception. Dans cette lettre, il réitérera son opposition formelle et motivée à l'achat et à l'utilisation d'une voiture sans permis par leur fille de 14 ans, en exposant précisément ses craintes pour sa sécurité.
Ce courrier aura une valeur de preuve de son désaccord en cas de procédure judiciaire ultérieure.
Médiation Familiale :
Si le désaccord persiste, la médiation familiale est une étape recommandée. Un médiateur familial, neutre et impartial, aidera les parents à dialoguer, à exprimer leurs préoccupations et à chercher un compromis dans l'intérêt de l'enfant. C'est une démarche volontaire et constructive.
Saisine du Juge aux Affaires Familiales (JAF) :
Si toutes les tentatives de dialogue et de médiation échouent, votre mari peut saisir le Juge aux Affaires Familiales (JAF). C'est le JAF qui tranchera le désaccord parental dans l'intérêt supérieur de l'enfant.
Comment saisir le JAF : Votre mari devra déposer une requête auprès du Tribunal Judiciaire dont dépend le domicile de l'enfant. Il n'est pas obligatoire d'avoir un avocat pour cette procédure, mais c'est fortement recommandé au vu de l'enjeu.
Arguments à présenter au JAF : Votre mari devra exposer toutes ses craintes concernant la sécurité de sa fille :
L'âge de la fille (14 ans est l'âge minimum légal pour le permis AM/BSR, mais la maturité de l'enfant sera un critère).
Les risques liés à la conduite d'une voiture sans permis (véhicules moins sécurisants, visibilité moindre, comportement des autres usagers).
Les heures tardives (22h30), qui augmentent les risques d'accidents et la vulnérabilité de l'enfant.
Le fait que cette décision ait été prise unilatéralement, sans concertation ni accord du co-détenteur de l'autorité parentale.
L'existence éventuelle d'alternatives de transport.
Points importants à considérer :
Permis AM / BSR : Votre belle-fille, même si elle a 14 ans, doit avoir obtenu le permis AM (anciennement BSR) option quadricycle léger pour pouvoir conduire une voiture sans permis. Cela nécessite une formation théorique (ASSR) et une formation pratique. Si elle ne l'a pas, elle ne peut de toute façon pas conduire légalement.
Assurance : La voiture sans permis doit être assurée.
La notion "d'intérêt de l'enfant" : C'est le critère principal du JAF. Le juge évaluera si le fait de permettre à une enfant de 14 ans de conduire une VSP à des heures aussi tardives est réellement dans son intérêt, au regard des risques encourus.
La préoccupation de votre mari pour la sécurité de sa fille est légitime et le cadre légal de l'autorité parentale conjointe lui donne les moyens de s'opposer à cette décision.
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