Champ d'application
Le texte s'applique à tous les instruments de management package, quelle que soit leur nature : actions ordinaires, actions de préférence, stock-options, bons de souscription de parts de créateur d'entreprise (BSPCE: régime particulier 163 bis G), et attributions gratuites d'actions (AGA).
Ce dispositif est entrée en vigueur à compter du 15 février 2025, et le régime s'applique à toutes les cessions, donations, conversions ou mises en location de titres intervenant à compter de cette date, y compris pour des titres acquis, souscrits ou attribués avant cette date. Lorsque les titres ont été souscrits, acquis ou attribués à des dates différentes, le gain imposable est calculé distinctement à chacune de ces dates.
Modalités d'imposition
Le principe général posé par le I de l'article 163 bis H du CGI est que le gain net réalisé lors de la cession de titres est imposé dans la catégorie des traitements et salaires, dès lors que ce gain est acquis en contrepartie de l'exercice de fonctions de salarié ou de dirigeant.
Cette imposition s'applique au titre de l'année de la cession des titres et peut atteindre des taux marginaux élevés (jusqu'à 55%), incluant :
- L'impôt sur le revenu selon le barème progressif,
- La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR),
- Et la nouvelle contribution supplémentaire qui s'applique à certains contribuables et qui vise à assurer une imposition minimale de 20 % des plus hauts revenus.
Par exception, une fraction du gain net peut être imposée comme une plus-value mobilière dans les conditions de l'article 150-0 A du CGI (PFU ou " flat tax " de 30 %).
Sous réserve du respect cumulatif des conditions suivantes :
- Existence d'un risque économique réel : les titres doivent présenter un risque de perte en capital, c'est-à-dire ne pas être assortis de garanties contractuelles de revente à un prix minimal (ex. : clause de put). (Selon l'article 163 bis H du CGI, BSPCE sont concernés).
- Durée de détention : en principe, les titres doivent avoir été détenus pendant au moins deux ans. Toutefois, cette condition ne s'applique pas aux AGA et BSPCE.
- Limite du gain éligible: la fraction du gain pouvant bénéficier de l'imposition au régime des plus-values est plafonnée selon une formule fondée sur un multiple de performance financière.
La fraction du gain n'excédant pas trois fois la performance financière de l'entreprise est éligible au régime des plus-values mobilières :
Limite d'exonération= (PP* × multiple) - PP*
- *PP = prix payé pour l'acquisition ou la souscription des titres, ou, pour les AGA, leur valeur d'acquisition réputée à la date d'attribution ;
- Multiple de performance(défini à l'article 163 bis H, II du CGI )= 3× (valeur réelle de la société au jour de la cession / valeur réelle à l'acquisition ou à l'attribution).
- Version simple : 3 × (VR cession / VR acquisition)
NB :
- Seule la fraction du gain net correspondant au gain de cession est imposable en plus-value.
- L'avantage à l'entrée et le gain d'exercice restent toujours imposés en salaires lorsqu'ils sont acquis en contrepartie des fonctions de salarié ou de dirigeant.