Chantage sur bourreau

Question

Faire chanter une personne qui nous a commis un véritable préjudice, duquel cette même personne en ressortirait sévèrement condamnée (civilement, pénalement et ordinalement) permet-il de minimiser le chantage ?  Je m'explique : faire chanter une personne lambda, à 100% victime du chantage, qui n'a rien demandé, vaut 7 ans de prison et 100k  euros d'amende si le chantage est mis à exécution. En l'espèce : une personne a causé un lourd tort à une tierce personne, qui la menace de porter plainte contre elle, et la faire condamner, sauf si elle s'acquitte d'une somme d'argent. Il y a donc un chantage à la condamnation pénale. Le maître-chanteur est donc originellement la victime du bourreau qu'elle fait chanter, et qu'elle veut faire payer, par quel moyen qui soit. Face au pénal, comment cela se passe-t-il ? Y a-t-il un double procès, avec, d'un côté, l'un condamné pour les faits de chantage, et l'autre condamné pour les faits allégués ? Le maître-chanteur bénéficiera-t-il de circonstances atténuantes compte tenu que le chantage porte sur les lourdes conséquences psychologiques et de santé provoquées par la personne qui l'a lésé, et que le maître-chanteur a ensuite essayé de faire chanter en représailles ? Dans le cas où le maître-chanteur met x mois après ses menaces de voie pénale à exécution, cela constitue-t-il la circonstance aggravante du chantage ? En clair, j'ai du mal à comprendre comment cela peut être viable. Si la victime d'un violeur le fait chanter, alors la personne violée est coupable, et le violeur victime ? C'est invraisemblable, non ? Idem pour le proxénétisme, l'abus de faiblesse d'un praticien etc. Faire chanter la personne qui nous a détruit(e), dans un moment de détresse psychologique accrue confirmée par les psys qui suivent la personne, cela ne vaut-il pas circonstance atténuante ?  Surtout, la personne victime de chantage reste toujours condamnable pour les faits allégués ou ces derniers sont-ils couverts par le chantage qu'elle a subi ? J'ose espérer que non, sinon, c'est trop facile, tout le monde peut faire n'importe quoi dans l'espoir d'être victime de chantage

Maître BERTRAND · Accepted Answer

Il est interdit de se faire justice soi-même. Les tentatives d'extorsion de fonds sont condamnables au même titre que l'infraction reprochée à l'auteur. Le parquet peut donc décider de poursuivre les deux infractions séparément.  Un procès pénal comporte pour la victime un volet civil. une fois la culpabilité acquise, le Tribunal correctionnel se prononce sur les intérêts civils, à savoir les dommages et intérêts. on ne peut se substituer aux poursuites pénales pour obtenir réparation de son préjudice. Ce n'est donc pas une circonstance atténuante.   Me Rémi BERTRAND

celemenia · Answer

Donc un violeur devient victime de la personne qu'il viole quand celle-ci lui demande réparation du préjudicie sans passer par la case prison, pour que ça reste entre eux . Ok, je vois . Vive les violeurs ! Et vive la loi française qui les protège

Chantage sur bourreau
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