Bonjour,
Votre situation est très grave et relève de plusieurs infractions pénales. Vous avez tout à fait le droit de déposer plainte.
Voici comment qualifier les faits et les éclaircissements sur le "consentement" :
1. Qualification juridique des faits dans votre plainte :
Plusieurs infractions peuvent être retenues, certaines cumulables :
Atteinte à l'intimité de la vie privée (et diffusion) :
Article 226-1 du Code pénal : Filmer une personne dans un lieu privé ou l'enregistrement de son image sans son consentement est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende. Un amphithéâtre, même s'il reçoit du public, peut être considéré comme un lieu où l'on a une attente légitime de vie privée, surtout pour des actes intimes.
Article 226-2-1 du Code pénal : Le fait de diffuser l'image d'une personne présentant un caractère sexuel sans son consentement est puni de deux ans d'emprisonnement et de 60 000 € d'amende.
Le fait que des gestes issus de la vidéo vous soient reproduits publiquement et que vous fassiez l'objet de moqueries, indique très fortement qu'il y a eu une diffusion. Il n'est pas nécessaire que vous ayez constaté la diffusion vous-même pour qu'elle soit caractérisée. Les enquêteurs pourront rechercher l'existence et l'étendue de cette diffusion.
Harcèlement moral et/ou sexuel : C'est la qualification la plus forte et la plus directe pour les faits de moqueries, gestes répétés, insultes et menaces.
Article 222-33-2-2 du Code pénal (Harcèlement moral) : "Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale..." Votre arrêt des cours et votre hospitalisation sont des preuves directes de l'altération de votre santé. Le lien avec la vidéo rend les faits d'autant plus graves.
Article 222-33 du Code pénal (Harcèlement sexuel) : "Le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante." Les gestes à connotation sexuelle et homosexuelle répétés et les insultes entrent clairement dans cette catégorie.
Menaces :
Article 222-17 et suivants du Code pénal : La phrase "Toi, on va t'envoyer en enfer", associée aux comportements menaçants, peut constituer des menaces (simples ou réitérées).
Injure publique :
Article 29 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse : Les insultes publiques peuvent constituer une injure publique.
2. La notion de "consentement présumé" et l'article 226-1 du Code pénal :
Votre malaise est justifié. L'article 226-1 du Code pénal parle bien de "sans le consentement de celle-ci". Il n'existe pas de "consentement présumé" en droit français pour l'atteinte à la vie privée ou la diffusion d'images intimes.
Le consentement doit être exprès, libre, éclairé et spécifique : Le fait que vous ayez "répondu" à la personne qui vous filmait en adoptant un comportement n'implique en aucun cas votre consentement à être filmée, ni à la diffusion de cette image. Votre réaction, même si elle est "à connotation sexuelle", est une réponse à une initiative non sollicitée et intrusive de la part de la personne qui vous a filmé sans votre accord. Le fait que l'acte initial ait été une agression (le fait de vous filmer sans autorisation) exclut toute notion de consentement à cette captation.
L'intention de nuire : Le contexte de la menace et de la diffusion implicite ("on va t'envoyer en enfer", moqueries et gestes répétés) démontre clairement une intention malveillante de l'auteur de la vidéo et de ceux qui ont exploité son contenu. Cette intention exclut toute légitimité ou consentement.
Vous avez été victime d'une atteinte grave à votre intimité et à votre dignité, suivie d'actes de harcèlement (moral et/ou sexuel) et de menaces, ayant eu des répercussions majeures sur votre santé.
Le fait que vous ayez adopté un comportement en réaction à la vidéo ne signifie absolument pas que vous aviez consenti à être filmée ni à la diffusion de cette image. Vous devez déposer plainte en mentionnant explicitement ces qualifications (atteinte à la vie privée, diffusion d'images à caractère sexuel sans consentement, harcèlement moral, harcèlement sexuel, menaces) et en décrivant précisément tous les faits que vous avez subis et les conséquences sur votre santé.
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il y a 1 jour
Bonjour,
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il y a 6 heures
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