Bonjour,
Je suis profondément désolé d'apprendre la situation que vous traversez. Non seulement vous avez été victime d'un viol, mais en plus, la personne censée vous défendre et vous accompagner, votre avocat, semble vous avoir fait subir des manquements graves et un comportement inacceptable. C'est une double peine et je comprends votre détresse.
Il est clair que vous faites face à deux problèmes distincts mais liés :
L'agression dont vous avez été victime (le viol).
Le comportement de votre avocat et la contestation de ses honoraires.
Analysons la situation et les démarches à suivre.
Problème n°1 : Le comportement de l'avocat et ses honoraires
Le courrier du bâtonnier concerne la contestation de ses honoraires et débours. Le bâtonnier va en effet examiner si les honoraires réclamés correspondent au travail réellement effectué et aux termes de la convention d'honoraires.
Ce que vous devez faire :
Poursuivez la contestation d'honoraires auprès du bâtonnier. Vous avez déjà lancé cette procédure, et c'est la bonne voie pour cela. Le bâtonnier va étudier les pièces que vous lui avez envoyées (votre réclamation) et celles que l'avocat lui fournira.
Ne laissez pas tomber la procédure de contestation d'honoraires. Le bâtonnier va trancher. S'il ne donne pas satisfaction, c'est bien le Premier Président de la Cour d'Appel que vous devrez saisir dans le délai d'un mois après la décision du bâtonnier, comme mentionné dans leur courrier.
Cependant, le motif initial de votre contestation auprès du bâtonnier n'est pas seulement le montant, mais aussi le non-respect des termes du contrat et le manque de diligence de l'avocat, notamment le fait qu'il n'ait pas déposé la plainte comme convenu ou ne vous en a pas fourni la preuve.
Relancez le bâtonnier OUI, mais de manière structurée. Le courrier que vous avez reçu indique que votre réclamation est étudiée. La question est de savoir si le bâtonnier a bien compris que le problème dépasse la simple contestation de montants, mais touche à un manquement déontologique grave (non-exécution des prestations, absence de communication, non-dépôt de plainte).
Envoyez un courrier (LRAR) au bâtonnier en complétant votre réclamation initiale.
Réitérez clairement que le principal problème est le non-respect des engagements contractuels (listez les prestations non fournies) et le manquement à son obligation de diligence et de conseil. Insistez sur le fait qu'il a été payé pour une plainte qui n'a peut-être jamais été déposée, et qu'il vous prive de votre droit d'accès à la justice en vous conseillant de ne pas porter plainte puis en ne le faisant pas lui-même.
Joignez toutes les preuves : la convention d'honoraires listant les prestations (celles que vous avez citées), la preuve du paiement, vos demandes de voir la plainte et la preuve de dépôt, ses refus de communication, la mise en demeure de remboursement, et sa réponse.
Demandez au bâtonnier de vérifier si la plainte a bien été déposée et s'il a bien respecté ses obligations déontologiques.
Problème n°2 : Le dépôt de plainte pour viol
C'est la priorité absolue et la plus importante. Vous avez été victime, et vous avez le droit de porter plainte. L'attitude de cet avocat ne doit pas vous en empêcher.
Ce que vous devez faire :
Dépôt de plainte immédiat :
Rendez-vous dans un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie. Expliquez que vous voulez déposer plainte pour viol.
Ne laissez pas l'avocat vous dissuader de le faire. Si le vôtre vous a dit que "ça serait sans suite", c'est une évaluation qu'il n'avait pas le droit de faire si légèrement, surtout sans avoir pleinement instruit votre dossier et sans votre accord pour ne pas déposer.
Détaillez tous les faits : même si cela est difficile, décrivez le contexte, les circonstances des rapports non consentis, les pressions, l'absence de consentement (y compris votre SMS).
L'échange SMS est une preuve très importante. Même bref, il montre votre désaccord et votre sentiment de contrainte. Le fait que la personne réponde "tu es complètement fou" après que vous ayez dit "je me suis senti obligé" est un aveu implicite qu'elle savait que vous ne consentiez pas librement. Ne sous-estimez pas cette preuve.
Mentionnez également les "communications + descriptions des évènements non écrits dedans" : cela veut dire que vous avez d'autres éléments en tête, même s'ils ne sont pas écrits. Les enquêteurs vous écouteront attentivement.
Demandez un certificat médical si ce n'est pas déjà fait : Même si les faits sont anciens, un médecin (médecin traitant, psychologue, centre de prise en charge des victimes de violences sexuelles, ou unité médico-judiciaire si possible) peut attester de votre état psychologique actuel, des conséquences du traumatisme. Cela servira de preuve de préjudice.
Sollicitez un nouvel avocat (si possible via l'aide juridictionnelle si elle vous est accordée, sinon via d'autres biais) :
Demandez au bâtonnier de vous désigner un avocat ad hoc pour cette plainte. Le fait que votre précédent avocat ait failli à ses obligations dans cette affaire cruciale devrait justifier une désignation rapide.
Rapprochez-vous d'associations d'aide aux victimes (comme France Victimes, SOS Femmes, ou des associations dédiées aux victimes de violences sexuelles). Elles pourront vous offrir un soutien psychologique et vous orienter vers des avocats spécialisés qui sont souvent habitués à travailler avec l'aide juridictionnelle ou à proposer des honoraires adaptés.
Priorisez le dépôt de plainte et l'obtention d'un certificat médical. La question des honoraires de l'ancien avocat est importante, mais secondaire par rapport à votre droit à la justice pour l'agression subie.
Votre situation est complexe et éprouvante, mais ne perdez pas espoir. La justice est là pour vous.
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