Bonjour,
Merci pour ce retour complet et rapide.
Nous avons tout de suite réglé les charges que nous devions et contesté les frais en question. Le syndic a refusé toute négociation.
Nous n'avions en effet pas informé le syndic de notre nouvelle adresse car nous n'avions pas connaissance de cette responsabilité, mais notre notaire avait bien informé l'ASL du changement de propriétaire et nous n'avons reçu aucun courrier d'appel de charges ou de mise en demeure (le syndic nous dit ne pas avoir le droit d'envoyer de courrier directement à l'adresse du bien car nous pourrions louer le logement).
J'imagine que saisir le juge de proximité implique de démarrer une procédure avec un avocat ? Les frais engendrés ne seraient pas supérieurs au montant réclamé ?
Merci pour vos réponses.
Cordialement
il y a 1 jour
Je comprends que le syndic ait refusé toute négociation malgré vos démarches. C'est malheureusement une situation courante lorsqu'une partie campe sur ses positions.
Vous avez raison de vous poser la question des coûts d'une procédure judiciaire, surtout pour un montant qui, bien que conséquent, pourrait être inférieur aux honoraires d'avocat.
Faut-il saisir le juge de proximité (maintenant Tribunal Judiciaire - Pôle Proximité) avec un avocat ?
Montant en jeu et compétence : Pour un litige d'un montant inférieur ou égal à 10 000 €, c'est bien le Tribunal Judiciaire, Pôle de Proximité (qui a remplacé l'ancien Tribunal d'Instance et le Juge de Proximité) qui est compétent.
Obligation d'avocat :
Pour un litige inférieur ou égal à 10 000 €, la représentation par avocat n'est pas obligatoire. Vous pouvez vous défendre seul.
Pour un litige supérieur à 10 000 €, la représentation par avocat est obligatoire.
Dans votre cas, la somme de 750 € étant inférieure à 10 000 €, vous n'êtes pas légalement obligé de prendre un avocat.
Les frais engendrés et le rapport bénéfice/risque :
C'est là toute la question. Saisir la justice a un coût, même sans avocat.
Frais d'avocat : Si vous prenez un avocat, oui, ses honoraires pourraient être supérieurs aux 750 € que vous contestez.
Les honoraires varient énormément (entre 100 et 300 € HT de l'heure en moyenne, ou un forfait pour la procédure).
Pour une simple assignation et une audience, cela pourrait facilement atteindre ou dépasser 750 €.
Il y a des exceptions : l'aide juridictionnelle (si vos revenus le permettent) ou la protection juridique de votre assurance (si vous en avez une).
Autres frais de procédure (même sans avocat) :
Frais d'huissier (commissaire de justice) : Pour assigner le syndic devant le tribunal, vous devrez faire appel à un huissier. Ces frais peuvent être de l'ordre de 100 à 200 € environ.
Frais de copie, d'envoi de lettres recommandées.
Temps et stress : Il ne faut pas sous-estimer le temps que cela va vous prendre (préparer le dossier, vous rendre aux audiences) et le stress que cela peut générer.
Mon conseil : Privilégiez d'abord les solutions amiables encadrées
Avant d'assigner en justice, même seul, je vous recommande très fortement de passer par l'étape de la conciliation de justice. C'est fait pour des situations comme la vôtre et c'est gratuit.
Saisissez le conciliateur de justice :
C'est une démarche simple. Vous pouvez trouver les coordonnées du conciliateur de votre secteur via votre mairie, le Tribunal Judiciaire, ou sur le site officiel service-public.fr.
Vous devrez expliquer votre situation et fournir les mêmes documents que si vous alliez au tribunal (votre LRAR au syndic, leur refus de négocier, le décompte des frais contestés, la preuve de l'information du notaire à l'ASL, etc.).
Le conciliateur va convoquer le syndic (et potentiellement votre propriétaire si elle peut apporter des précisions) pour une réunion où il tentera de trouver un accord.
Avantage majeur : Le conciliateur est une tierce partie neutre qui pourra expliquer au syndic les risques d'une procédure judiciaire pour lui s'il n'a pas respecté ses obligations d'information. Il a une légitimité que n'a pas votre simple courrier.
Si un accord est trouvé : Il peut être formalisé et même homologué par le juge pour lui donner force exécutoire.
Si aucun accord n'est trouvé : Le conciliateur délivrera une attestation de non-conciliation. Cette attestation est parfois un préalable obligatoire pour saisir le Tribunal Judiciaire pour certains litiges, ce n'est pas votre cas ici (pas obligatoire pour des litiges d'ordres de paiement), mais elle montre au juge que vous avez tenté une résolution amiable.
L'argument de la non-réception des courriers et la "faute" du syndic
Votre argument est très solide : le syndic est en tort de vous réclamer des frais de recouvrement s'il n'a pas prouvé qu'il vous a valablement notifié les appels de charges à la bonne adresse.
L'adresse de la propriété : Même si vous pouviez louer le logement par la suite, l'adresse de la maison est l'adresse officielle du bien en copropriété et du propriétaire. C'est l'adresse normale pour les envois. Le fait que le notaire ait informé l'ASL du changement de propriétaire et que les courriers aient été envoyés à votre ancienne adresse de locataire est une faute du syndic dans la mise à jour de ses données.
L'obligation d'information du syndic : Un syndic a une obligation de bonne gestion, et cela inclut la mise à jour des coordonnées des copropriétaires et l'envoi des documents à la bonne adresse.
Conclusion
Ne baissez pas les bras. La somme est significative.
Tentez la conciliation de justice. C'est gratuit, sans avocat obligatoire, et très efficace pour des litiges de ce type.
Si cela échoue, et si vous ne souhaitez vraiment pas engager d'avocat, vous pourrez alors assigner le syndic seul devant le Tribunal Judiciaire - Pôle de Proximité. Mais préparez-vous bien et soyez rigoureux dans votre présentation.
Bon courage dans vos démarches.
il y a 18 heures
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