Bonjour,
Votre situation est extrêmement frustrante et vous avez raison : la coparentalité est censée reposer sur les droits mais aussi sur les devoirs. Votre ex-femme se retranche derrière la loi et des recommandations pour profiter des "avantages" sans les "inconvénients" de la garde.
Voici ce que vous pouvez faire, en agissant de manière stratégique et en vous appuyant sur les leviers juridiques.
La réalité juridique : un droit, pas un devoir
D'abord, il est essentiel de comprendre un principe clé du droit de la famille français : le droit de visite et d’hébergement est un droit pour le parent, pas une obligation légale. On ne peut donc pas obliger légalement votre ex-femme à prendre votre fille.
Cependant, le non-exercice de ce droit de manière répétée et sans motif valable est considéré comme un manquement au devoir parental. Et ce manquement, vous pouvez le faire valoir devant le juge.
Votre seule voie de recours : agir en justice
La seule manière de sortir de cette impasse est de retourner devant le Juge aux Affaires Familiales (JAF). Vous devez déposer une requête en modification de la décision de garde.
Votre objectif ne sera pas de l'obliger à prendre sa fille, mais de montrer au juge que sa conduite actuelle est préjudiciable à la stabilité de votre fille et à l'équilibre familial.
Les arguments à soulever devant le Juge
Votre avocat pourra s'appuyer sur plusieurs points forts pour convaincre le juge :
Le manquement à l'exercice du droit de visite : C'est l'argument principal. Vous devez démontrer que, depuis 8 mois, votre ex-femme refuse d'exercer son droit de visite. Cela prouve un désintérêt de sa part pour l'hébergement de votre fille et une volonté de ne plus s'engager dans la coparentalité au quotidien.
L'évolution de la situation : Vous devez souligner le fait que la relation entre votre fille et sa mère s'est améliorée. L'argument de l'association, qui préconise un droit de visite en milieu neutre, n'a plus lieu d'être et est utilisé de mauvaise foi.
Le "pilotage à distance" : Expliquez au juge que la communication constante de la mère, en dehors des temps de visite, est un frein à votre autorité parentale et peut maintenir votre fille dans un conflit de loyauté. Ce comportement peut être considéré comme une entrave à l'équilibre de la résidence principale.
Constituer les preuves
Pour que le juge prenne votre demande au sérieux, vous devez absolument documenter le refus de votre ex-femme.
Pour chaque week-end et chaque période de vacances où elle est censée prendre votre fille, envoyez-lui un message clair par écrit (e-mail ou SMS) lui rappelant la date et l'heure prévues.
Conservez toutes ses réponses, ou son silence. Cela constituera un dossier solide de "refus".
Gardez également une trace des messages qu'elle envoie à votre fille en dehors des périodes de visite, si vous pouvez le faire sans porter atteinte à sa vie privée.
Votre combat est légitime. Votre principal objectif doit être de faire reconnaître officiellement que la situation est instable et que l'attitude de votre ex-femme n'est pas dans l'intérêt de votre fille.
Compte tenu de la complexité de cette procédure, il est fortement conseillé de faire appel à un avocat spécialisé en droit de la famille pour vous aider à rédiger votre requête et à défendre votre cause devant le JAF.
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