1. Les grands principes de répartition : qui paie quoi ?
La règle générale veut que le propriétaire reste responsable des grosses réparations structurelles (murs, toitures, charpente, ravalement, gros équipements) - ce qu'on appelle les "travaux de l'article 606 du Code civil".
La loi Pinel impose de ne pas transférer ces obligations au locataire?: toute clause contraire est réputée non écrite. Le bailleur prend aussi en charge les mises aux normes imposées par la loi ou l'administration : par exemple celles relatives à la sécurité, à l'accessibilité PMR ou à l'énergie.
Le locataire, quant à lui, assure l'entretien courant et les réparations dites "locatives" (maintenance, peinture, sols, petits équipements, nettoyage) nécessaires à l'usage quotidien du local. Il peut aussi, sous conditions, réaliser des aménagements spécifiques pour adapter l'espace à son activité professionnelle : la création de cloisons, l'installation d'enseignes ou de mobiliers.
Attention : le bail impose souvent l'accord écrit du propriétaire, notamment si ces aménagements impactent la structure du local - ou en fin de bail pour la remise en état.
Un tableau récapitulatif doit lister, dès la rédaction du bail, la part de chaque intervenant pour chaque catégorie de travaux.
Conseils pratiques pour bailleurs et locataires
Pour anticiper toute difficulté, il est impératif d'exiger dès la négociation la remise d'un inventaire détaillé des charges et des travaux à prévoir (devoir légal du bailleur avec la loi Pinel).
Vérifiez scrupuleusement que les clauses du bail n'imposent pas au locataire des dépenses qui, légalement, doivent rester à la charge du propriétaire - en particulier celles relevant de l'article 606 ou des mises aux normes.
Refusez ou renégociez toute clause qui tendrait à faire supporter au locataire des frais de grosses réparations ou de mises aux normes (ces derniers ne pouvant être transférés au preneur).
Quant aux travaux d'aménagement, n'hésitez pas à négocier des modalités précises?: accord, procédure de validation, sort des améliorations lorsqu'il s'agira de quitter les lieux (remise en état ou accession au bailleur).
Si un désaccord survient, la mise en demeure écrite et l'appel à un avocat sont les réflexes à adopter : le professionnel saura défendre vos intérêts sur la base du contrat et du droit commun.
Enfin, il ne faut jamais négliger l'accompagnement d'un avocat qui pourra relire, adapter et négocier le contrat pour limiter les risques, sécuriser juridiquement la relation entre bailleur et preneur et garantir à l'entreprise des locaux parfaitement adaptés à son développement.
Je le dis souvent à mes clients et c'est particulièrement vrai en matière de baux commerciaux pour lesquels les travaux peuvent rapidement atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros : mieux vaut investir dans une consultation ou relecture d'avocat que d'être embourbé dans un contentieux et dépenser plusieurs milliers d'euros en frais de justice et travaux...