Bonjour ,
Votre situation est sérieuse et nécessite à la fois une approche juridique et une stratégie de négociation efficace avec l’administration fiscale. Voici des réponses précises à vos trois questions, avec des pistes d’action :
1. Le service du recouvrement peut-il différer les saisies si vous prouvez que les fonds sont en cours de mobilisation ?
Oui, en théorie.
Le service du recouvrement de la DGFIP peut accorder un délai de paiement (moratoire) si vous démontrez votre bonne foi et la perspective réaliste de paiement dans un délai raisonnable (2 à 3 mois dans votre cas).
Conditions pour obtenir un sursis :
Demande formelle motivée par écrit (avec justificatifs à l’appui)
Documents à fournir :
Promesse ou compromis de vente du bien immobilier
Courriers de la banque étrangère montrant que le transfert est en cours
Courriers de demande de prêt ou de déblocage de fonds
Attestation du notaire appuyant votre demande
Formulez rapidement une demande de délai de paiement au service du recouvrement (pas à l’inspectrice de l’enregistrement), qui est souvent plus souple s’il existe une issue prévisible.
2. Un avocat peut-il intervenir pour demander une suspension ou un moratoire ?
Oui, clairement.
Un avocat fiscaliste ou un avocat spécialisé en droit des successions peut :
Présenter une demande formelle de sursis de paiement ou d’étalement.
Appuyer la négociation avec des arguments juridiques solides (article L.277 du LPF pour les contestations, ou article L.247 pour les remises gracieuses).
Saisir le conciliateur fiscal départemental en parallèle, si le dialogue est bloqué.
Dans des dossiers sensibles, la présence d’un avocat peut faire évoluer la posture de l’administration, surtout si le fonctionnaire est réputé rigide.
3. Responsabilité de la notaire pour le retard de déclaration : peut-elle être engagée ?
C’est envisageable, mais pas automatique.
À vérifier :
Le notaire avait-il un motif valable pour retarder la déclaration (ex : passif incertain, régularisation à l’étranger) ?
Vous a-t-il informé en temps utile des risques fiscaux liés au retard (intérêts de retard, majorations) ?
A-t-il documenté ses choix et demandes de report dans des courriers ou actes officiels ?
En cas de faute professionnelle :
Il est possible d’engager une action en responsabilité civile professionnelle contre le notaire.
Cela passe par :
Un courrier de mise en cause amiable d’abord
Une déclaration de sinistre auprès de son assurance
Puis une action judiciaire (si besoin)
Vous pouvez d’abord demander au notaire un écrit expliquant les raisons du retard, afin de préparer une éventuelle action. Si le retard a causé une pénalité injustifiée, cela peut justifier un recours.
Ce que vous pouvez faire immédiatement :
Rédiger une demande de délai de paiement au service du recouvrement, avec toutes les pièces justifiant que les fonds vont être mobilisés sous 2 à 3 mois.
Contacter un avocat fiscaliste pour :
Appuyer la demande de moratoire
Négocier avec la DGFIP
Éventuellement envisager un recours gracieux (article L.247 LPF) ou contentieux
Demander au notaire une note écrite sur les raisons du dépôt tardif, pour envisager la suite si besoin.
Envisager la saisine du conciliateur fiscal départemental, surtout si la situation bloque côté enregistrement.
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il y a 2 jours
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