Bonjour,
La question de la légalité d'un chèque de caution pour garantir du bénévolat, et de son encaissement en cas de non-respect de cette "obligation", est complexe en droit français et dépend largement des conditions établies par le club.
Le bénévolat, par définition, est une activité librement consentie et non rémunérée, sans lien de subordination. On ne peut pas contraindre légalement quelqu'un au bénévolat. Imposer une obligation de bénévolat sous peine d'encaisser un chèque de caution peut être considéré comme une atteinte au principe même du bénévolat.
Un chèque de caution (ou de garantie) est valable s'il est émis dans le cadre d'une convention légale et que les conditions de son encaissement sont clairement définies et licites.
Pour que l'exigence de ce chèque de caution et les conditions de son encaissement soient potentiellement valables, elles doivent impérativement être clairement stipulées dans le règlement intérieur du club ou dans un contrat d'adhésion signé par vous. Si ce n'est pas le cas, l'encaissement est a priori illégal.
Le chèque de caution est généralement utilisé pour garantir le respect d'une obligation (par exemple, la restitution de matériel prêté, le paiement d'une cotisation, etc.). L'utiliser pour garantir une activité bénévole est plus discutable car cela transforme une participation volontaire en une obligation financière.
Le club devra justifier d'un préjudice réel et mesurable du fait de votre non-bénévolat pour encaisser la caution. Or, un manque de bénévoles aux compétitions où votre fille ne participe pas ne semble pas créer de préjudice direct et quantifiable pour vous personnellement.
Si votre engagement de bénévolat était lié à la participation de votre fille à des compétitions spécifiques, et qu'elle n'y participe pas, il est difficile de justifier le non-respect de l'obligation de votre part. Le club ne peut pas vous exiger d'être bénévole sur des événements sans rapport avec l'activité réelle de votre enfant, sauf si cela était une obligation générale clairement acceptée à l'inscription.
Un club sportif est généralement une association loi 1901. Les associations sont libres de fixer leurs règles de fonctionnement (règlement intérieur, statuts) mais celles-ci doivent respecter le droit français.
Le club avait l'obligation de vous informer clairement et avant votre adhésion de cette exigence de bénévolat et des conditions d'encaissement du chèque de caution. L'information ne doit pas être "cachée" dans une clause peu lisible.
Un juge pourrait considérer une clause qui impose une obligation de bénévolat sanctionnée par l'encaissement d'un chèque de caution comme abusive, surtout si elle n'est pas proportionnée ou si elle contrevient au principe même du bénévolat.
Il est fortement probable que l'encaissement de ce chèque de caution soit illégal ou du moins contestable, compte tenu de la nature du bénévolat et de l'absence de lien direct avec la non-participation de votre fille aux compétitions.
Adressez une lettre recommandée avec accusé de réception au président du club. Rappelez les faits, contestez la légalité de l'encaissement en arguant du caractère volontaire du bénévolat et de l'absence de lien avec l'activité de votre fille. Demandez le non-encaissement ou le remboursement du chèque.
i le club refuse, vous pouvez saisir un médiateur ou un conciliateur de justice. C'est une démarche gratuite qui peut aboutir à une solution amiable.
En dernier recours, vous pourriez intenter une action en justice devant le tribunal judiciaire compétent pour contester l'encaissement et demander le remboursement. Vous devrez prouver que la clause est abusive ou que l'encaissement est illégal.
Avant toute chose, vérifiez minutieusement le règlement intérieur et le contrat d'adhésion que vous avez signé(s) avec le club pour identifier les clauses relatives au bénévolat et aux chèques de caution. Cela déterminera la force de votre argumentaire.
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