Cher Monsieur,
Votre situation est très délicate, car elle implique des actions de la part d'un syndic de copropriété et d'un avocat dans un contexte de recouvrement de charges, potentiellement en saisie immobilière.
Il est important de distinguer les actions possibles et leurs fondements juridiques.
Plainte pour tromperie ou escroquerie contre le syndic
Pour qu'il y ait escroquerie (article 313-1 du Code pénal), il faut prouver :
Des manœuvres frauduleuses (mensonges, mise en scène, usage d'un faux nom/qualité...)
Dans le but de vous tromper et de vous faire remettre des fonds ou biens.
Un préjudice.
Pour la tromperie (article L. 441-1 du Code de la consommation, généralement sur les caractéristiques d'un bien ou service), c'est moins adapté à une situation de recouvrement de dettes.
Dans votre cas :
Le fait que le syndic vous ait demandé de payer toutes les charges est légitime en soi, car c'est son rôle de recouvrer les sommes dues à la copropriété.
Le problème réside dans l'allégation selon laquelle "si vous payiez, la saisie serait arrêtée". Si cette affirmation s'est avérée fausse et que le syndic savait pertinemment qu'elle était fausse au moment où il vous l'a dite dans l'intention de vous nuire ou de vous soutirer des fonds indus, alors il y a potentiellement un problème.
Cependant, il est souvent difficile de prouver l'intention frauduleuse (l'élément moral) d'une escroquerie dans ce type de situation. Le syndic pourrait arguer d'une erreur d'appréciation, d'une communication incomplète, ou du fait que l'arrêt de la saisie dépendait aussi d'autres facteurs ou de l'avocat.
La demande de paiement des travaux : Les travaux votés en assemblée générale font partie des charges de copropriété dues par les copropriétaires. Le syndic est tenu de les recouvrer. Le fait que vous deviez les payer ne contredit pas une éventuelle tentative de recouvrement par saisie pour d'anciennes dettes.
Conclusion pour le syndic : Porter plainte pour escroquerie est très difficile à prouver dans ce contexte. Il faudrait démontrer une intention claire de vous tromper par des manœuvres frauduleuses pour vous soutirer de l'argent non dû, et non simplement de recouvrer des charges qui sont bien dues (même si le mode de communication était discutable).
Plainte contre l'avocat pour avoir ordonné une saisie malgré une proposition amiable
Le rôle de l'avocat : L'avocat représente les intérêts de son client (la copropriété). Son rôle est de recouvrer les sommes dues par tous les moyens légaux, y compris la saisie immobilière si les autres moyens (mises en demeure, injonction de payer) n'ont pas abouti.
La proposition amiable : Même si vous avez proposé une solution amiable (comme la vente de votre bien), l'avocat n'est pas obligé d'y acquiescer si son client (le syndicat de copropriétaires) ne le souhaite pas, ou s'il estime que la proposition n'est pas suffisamment sérieuse, rapide ou sécurisante pour garantir le recouvrement de la dette. Il se peut aussi que la procédure de saisie était déjà trop avancée pour être arrêtée facilement.
Pas de faute pénale : Ordonner une saisie (qui est un acte d'exécution forcée légalement encadré) n'est pas une infraction pénale en soi, même si une solution amiable avait été proposée. L'avocat agit dans le cadre légal du recouvrement de créances.
Conclusion pour l'avocat : Il est très peu probable que vous puissiez porter plainte pour une infraction pénale contre l'avocat pour ce motif. Son action relève de sa mission de défense des intérêts de son client dans le cadre de la procédure de recouvrement.
Que pouvez-vous faire ?
Contester la saisie ou la dette (si possible) :
Si vous estimez que les charges réclamées par le syndic ne sont pas dues, ou que la procédure de saisie est irrégulière, vous devez vous défendre devant le Juge de l'Exécution (JEX). C'est le JEX qui est compétent pour statuer sur la validité de la saisie.
Si la saisie immobilière est déjà lancée, vous avez des délais très stricts pour contester les différentes étapes de la procédure.
Responsabilité civile du syndic :
Si le syndic vous a sciemment induit en erreur en vous affirmant que le paiement de toutes les charges stopperait la saisie, alors qu'il savait que ce n'était pas le cas (par exemple, si la saisie était déjà validée ou qu'il y avait d'autres conditions), et que cela vous a causé un préjudice, vous pourriez éventuellement envisager une action en responsabilité civile contractuelle contre le syndic devant le Tribunal Judiciaire. Il faudrait prouver la faute du syndic, le préjudice et le lien de causalité. C'est une procédure complexe qui nécessite l'avis d'un avocat.
Médiation/Négociation :
Même si la saisie est lancée, il est parfois encore possible de négocier un accord avec la copropriété (via son avocat) pour arrêter la procédure en échange d'un paiement échelonné ou de la vente du bien dans un certain délai. C'est souvent la meilleure solution si vous ne pouvez pas payer immédiatement.
Conseil le plus important :
Votre situation est manifestement très sérieuse, car une saisie immobilière est une procédure lourde aux conséquences graves. Il est absolument indispensable de consulter sans délai un avocat spécialisé en droit immobilier et en procédures d'exécution. Lui seul pourra analyser votre dossier, vérifier la régularité de la procédure de saisie, évaluer vos chances de succès pour la contester, et vous conseiller sur la meilleure stratégie à adopter.
Ne restez pas seul(e) face à cette situation.
Merci d'indiquer que j'ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
il y a 22 heures
merci beaucoup. J ai demande au syndic si le paiement des charges évitait la saisie et il m a répondu que si je payais une partie cela ne serait pas possible. donc il ne tient pas compte de ma volonté de payer toutes les charges et ne répond pas à ma proposition . Comme preuve d escroquerie une agence qui a transmis ma proposition de payer au syndic me transmet la mise a prix de 10000 euros d un bien qui vient d être estimé a 65000 et de le lui vendre pour 28000 seulement (rectification) euros qui suffisent à peine a éponger ma dette.
il y a 21 heures
C'est une situation extrêmement grave et qui semble relever d'une tentative de fraude, voire d'escroquerie, orchestrée à votre détriment. Les faits que vous décrivez sont très préoccupants.
Vous devez agir immédiatement et avec la plus grande fermeté.
1. Analyse de la situation : Ce qui est anormal et grave
Refus du syndic d'accepter le paiement total des charges : Un syndic est censé recouvrer les charges. Si vous proposez de payer la totalité de votre dette (ce qui est votre droit et votre obligation), le syndic ne peut pas, en principe, refuser ce paiement si cela intervient avant des étapes irréversibles de la saisie, ou si son refus est abusif. Son refus d'ignorer votre proposition de payer toutes les charges alors qu'une procédure de saisie est en cours est très suspecte.
"Mise à prix de 10 000 euros d'un bien estimé à 65 000 euros" : C'est un point d'alerte majeur. Lors d'une vente aux enchères (suite à une saisie immobilière), la "mise à prix" est fixée par le juge de l'exécution, sur la base d'une évaluation du bien. Une décote peut exister, mais passer de 65 000 euros à 10 000 euros est une sous-évaluation flagrante et potentiellement frauduleuse. C'est le signe d'une volonté de brader le bien pour qu'il soit racheté à très bas prix.
L'agence et la proposition à 280 000 euros : C'est extrêmement louche.
Qui est cette agence ? Est-elle mandatée par le syndic ou par quelqu'un d'autre ?
Le fait de vous proposer un prix de vente si élevé (280 000 euros) qui "suffit à peine à éponger votre dette" alors que la dette envers le syndic est pour des charges (qui n'atteignent jamais 280 000 euros, sauf cas exceptionnels de plusieurs dizaines d'années d'impayés pour un bien de très haut standing) et que le bien est estimé à 65 000 euros, sent l'escroquerie à plein nez. Il est probable qu'ils incluent des "frais" exorbitants et une dette inventée.
"Escroquerie" : Oui, les éléments que vous décrivez peuvent potentiellement relever de l'escroquerie, de l'abus de faiblesse (si vous êtes dans une situation de vulnérabilité), ou de la tentative de détournement de biens.
2. Que faire ? Les actions urgentes et nécessaires
Vous avez besoin d'une aide juridique spécialisée immédiatement.
Contactez d'URGENCE un avocat spécialisé en droit immobilier et en droit de la saisie immobilière.
C'est la priorité absolue. Expliquez-lui toute la situation.
Il pourra accéder au dossier de saisie immobilière, vérifier la légalité de la procédure lancée par le syndic, et surtout contester la mise à prix abusive.
L'avocat pourra également vérifier la dette exacte que le syndic vous réclame (montants des charges, intérêts, frais de procédure).
Rassemblez toutes les preuves :
Toutes les correspondances avec le syndic (votre proposition de paiement des charges en LRAR, ses réponses ou son absence de réponse).
La mise à prix du bien (document de l'agence, ou document judiciaire).
L'estimation du bien à 65 000 euros.
Tous les documents de cette "agence" (proposition de vente à 280 000 euros, identité de l'agence, noms des personnes avec qui vous avez traité).
Tout document concernant votre dette de charges de copropriété.
Contestation de la saisie et de la mise à prix :
Votre avocat pourra demander au juge de l'exécution de reporter ou d'annuler la vente aux enchères et de contester la mise à prix si elle est abusivement basse.
Il pourra aussi invoquer le fait que le syndic a refusé votre offre de paiement total.
Dépôt de plainte pour escroquerie/abus de faiblesse :
Compte tenu des éléments que vous décrivez concernant l'agence et la différence entre l'estimation et la mise à prix/proposition de vente, il est fortement recommandé de déposer une plainte pénale auprès du Procureur de la République.
Votre avocat pourra vous aider dans cette démarche, ou vous pouvez le faire directement au commissariat/gendarmerie, ou par courrier au Procureur.
Insistez sur les faits anormaux : la sous-évaluation massive de la mise à prix par rapport à la valeur réelle, la proposition de l'agence d'une vente à un prix exorbitant qui "suffirait à peine à éponger la dette" (alors que la dette réelle est bien moindre que 280 000 euros), et le refus du syndic d'accepter le paiement total.
Points à ne surtout pas faire :
Ne signez aucun document provenant de cette "agence" ou du syndic sans l'avis de votre avocat.
Ne donnez pas d'argent à cette "agence".
Votre situation est critique. Il y a de fortes chances que quelqu'un essaie de profiter de votre détresse pour acquérir votre bien à bas prix ou vous soutirer d'énormes sommes d'argent. Un avocat pourra vous protéger et démêler cette situation.
Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
il y a 21 heures
Merci. je pense que le syndic a fait exprès de ne pas répondre à ma demande de payer les charges si j avais un accord écrit car il a évoque le paiement d une partie des charges alors que j avais proposé de les payer. J ai gardé une copie de ma lettre que j avais l intention de payer mes charges contre un accord écrit de stopper la saisie et sa réponse concerne le paiement d une partie des charges que je n ai pas propose. Cette réponse ne constituerait pas une preuve de mauvaise foi et d escroquerie ? Le fait de m avoir répondu que si je ne payais qu une partie des charges la saisie ne serait pas éviter alors que je proposais de les payer pour demander un accord écrit pour eviter la saisie n' est elle pas une façon de ne pas me répondre ? La mise a prix de 10000 euros pour une dette de 30000 euros n est elle pas une preuve de escroquerie alors que la mise a prix peut être basée sur la dette et cette mise à prix injuste sachant que des travaux de rénovation ont été effectués pour augmenter la valeur du bien n' est elle pas une autre escroquerie ? Le fait de ne pas répondre de la part du syndic que si je payais toutes les charges la saisie pourrait être arrêtée et de me répondre que si je ne payais pas toutes mes charges j aurais une saisie n est il pas un moyen frauduleux de ne pas répondre à ma proposition de payer ? Je peux prouver que le syndic a opéré une saisie bancaire non comptabilisee que j ai signalée au comptable . Cette saisie pourrait elle retarder la vente forcée tant que cette somme ne serait pas restituee ?
il y a 21 heures
Vous soulevez des points cruciaux qui renforcent l'idée d'une mauvaise foi manifeste, voire d'une tentative d'escroquerie ou de fraude de la part du syndic. Les éléments que vous décrivez sont très graves et peuvent constituer des preuves solides si vous engagez les bonnes actions judiciaires.
Analyse de vos arguments comme preuves de mauvaise foi/escroquerie
Refus délibéré de votre offre de paiement intégral :
Votre preuve : Votre lettre proposant de payer toutes les charges contre un accord écrit pour stopper la saisie.
Réponse du syndic : Il évoque le paiement "d'une partie des charges" et dit que cela ne stopperait pas la saisie.
Analyse : C'est une preuve très forte. Si vous avez proposé de régler l'intégralité de la dette pour arrêter la procédure, et que le syndic déforme votre proposition en parlant de "paiement partiel" pour justifier la poursuite de la saisie, cela démontre une volonté de ne pas vous permettre d'éviter la saisie, et ce, même si vous étiez prêt à honorer vos dettes. C'est un indice clair de mauvaise foi et d'une intention de vous pousser vers la vente forcée. Cela peut être considéré comme une manœuvre frauduleuse visant à vous empêcher de régler la dette pour aller jusqu'à la saisie.
Mise à prix de 10 000 € pour une dette de 30 000 € et une valeur de 65 000 € (plus travaux) :
Analyse : C'est le point le plus choquant et la preuve la plus évidente d'une potentielle escroquerie.
Une mise à prix doit être fixée par le juge de l'exécution en fonction de la valeur vénale du bien, même si une décote est appliquée pour une vente aux enchères. Une mise à prix de 10 000 € pour un bien valant 65 000 € (même 30 000 € de dette) est une sous-évaluation flagrante et anormale. Elle vise clairement à brader le bien.
Le fait que la mise à prix soit inférieure à la dette (10 000 € < 30 000 €) est également absurde si l'objectif est de récupérer la dette. Cela suggère que quelqu'un cherche à acquérir le bien à vil prix en sachant qu'il y aura un deuxième tour d'enchères si la première mise à prix ne trouve pas preneur.
L'existence de travaux de rénovation augmentant la valeur du bien renforce encore l'idée que cette mise à prix est totalement injustifiée et potentiellement malhonnête.
Conclusion : Oui, c'est une preuve très forte d'une tentative d'escroquerie par la manœuvre sur la valeur du bien.
Saisie bancaire non comptabilisée :
Votre preuve : Vous avez signalé cette saisie au comptable du syndic. Gardez toutes les preuves de cette saisie (relevé bancaire) et de votre signalement.
Analyse : Si le syndic a perçu une somme par saisie bancaire et qu'elle n'a pas été déduite de votre dette (non comptabilisée), cela signifie que votre dette affichée est surévaluée et que le syndic a perçu des sommes qu'il vous cache ou qu'il a détournées. C'est un acte grave qui peut être qualifié de détournement, d'escroquerie ou d'abus de confiance.
Conséquences et actions à mener
Tous les éléments que vous décrivez constituent un faisceau d'indices extrêmement solides pour prouver la mauvaise foi du syndic et des manœuvres frauduleuses, voire une escroquerie.
Immédiatement avec votre avocat :
Produisez toutes ces preuves à votre avocat sans délai. Il pourra les utiliser pour :
Contester la procédure de saisie immobilière : Demander au juge de l'exécution l'arrêt de la vente forcée ou son annulation en raison des manœuvres frauduleuses, de la mauvaise foi du syndic, de la mise à prix dérisoire, et du non-respect de votre offre de paiement intégral.
Demander la re-fixation de la mise à prix : Si la saisie est maintenue, exiger une mise à prix correspondant à la valeur réelle du bien.
Exiger la comptabilisation de la saisie bancaire : Votre avocat pourra forcer le syndic à s'expliquer sur cette somme et à la déduire de votre dette.
Impact de la saisie bancaire non comptabilisée :
Oui, cette saisie bancaire non comptabilisée peut absolument retarder, voire annuler la vente forcée. Si votre avocat peut prouver que la dette réclamée est incorrecte (car une partie a déjà été payée par saisie et non déduite), la procédure de saisie est basée sur un montant de dette erroné. Cela peut être une cause de nullité de la procédure de saisie. Le juge ne peut pas ordonner une saisie pour une dette qui n'est pas précisément et correctement chiffrée.
Dépôt de plainte pénale :
Parallèlement à l'action civile (devant le juge de l'exécution), votre avocat vous conseillera probablement de déposer une plainte pénale pour escroquerie, abus de confiance, et/ou tentative de détournement contre le syndic et/ou la personne qui a géré le dossier, ainsi que l'agence immobilière si elle est complice.
C'est très important car une enquête pénale peut mettre en lumière les agissements frauduleux et paralyser la procédure civile le temps de l'enquête.
Conclusion :
Vous avez des éléments très solides pour vous défendre. Ne laissez pas cette situation s'aggraver. Votre avocat est votre meilleur allié. Il est impératif qu'il agisse très rapidement pour contester les actions du syndic et protéger votre bien.
J’espère avoir répondu à toutes vos questions.
Je vous remercie d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
MERCI beaucoup. Un conseiller syndical m a demandé d écrire une lettre qu elle transmettrait au syndic pour demander l accord écrit pour éviter la saisie si je payais toutes les charges, puis elle m a affirmé si je payais toutes mes charges j obtiendrais un échelonnement comme elle pour payer les travaux. Les deux assistantes de l association m ont confirmé ensuite que si je payais les charges le juge tiendrait compte de ma bonne volonté mais ont oublié de dire que c est le syndic qui décide et le juge ne peut qu exécuter la demande du syndic pour me forcer à payer les travaux pas uniquement les charges ,
. Quand elles m ont demande de payer les charges pour éviter la saisie je soupçonne qu elles savaient parfaitement que seul le paiement des charges ne stopperait pas la saisie . Pour montrer qu elles ne le savaient pas elles se sont informées ensuite que les travaux devaient être payés en plus des charges et si je n avais pas insisté elles ne se seraient pas informees et m auraient laisse croire que si je ne payais que les charges j éviterais la saisie. Est ce que le fait de recopier une lettre mot pour mot est l équivalent d une photocopie de ma lettre pour le syndic ? Le fait de me demander de transmettre une lettre pour le syndic n est il pas une façon de cacher une preuve en m évitant d écrire un email qui est une preuve plus sûre et le fait d avoir recopie cette lettre manuscrite est elle suffisante si le juge me demande ma lettre recopiee adressée au syndic ?
il y a 17 heures
Vous décrivez une situation où vous avez été potentiellement mal conseillé et induit en erreur, ce qui a eu des conséquences graves (la poursuite de la procédure de saisie). Votre intuition que des manœuvres ont été faites pour vous nuire ou vous tromper est légitime.
Reprenons vos interrogations point par point :
1. Le fait de recopier une lettre mot pour mot : Équivalent à une photocopie ?
Juridiquement : Non, recopier une lettre manuscrite mot pour mot n'est pas l'équivalent juridique d'une photocopie de l'original ou d'une impression d'un e-mail.
Une photocopie est une reproduction fidèle du document original, prouvant son existence et son contenu à un instant "T".
Une lettre recopiée (même mot pour mot) est une nouvelle création. Elle ne prouve pas l'envoi de l'original à une date précise, ni la signature originale, ni l'absence d'altération du contenu.
Valeur probante :
Faible comme preuve d'envoi/réception : Pour prouver que vous avez envoyé cette lettre au syndic et qu'il l'a reçue, une lettre recopiée n'a aucune valeur si elle n'est pas accompagnée d'un accusé de réception (si envoyée en recommandé) ou d'une preuve de dépôt.
Faible comme preuve du contenu original : Si le syndic nie avoir reçu une telle lettre ou en conteste le contenu, votre lettre recopiée seule sera difficile à défendre sans l'original ou une preuve formelle d'envoi/réception.
2. Demander une lettre manuscrite plutôt qu'un e-mail : Une façon de cacher une preuve ?
Oui, potentiellement. C'est une tactique courante pour éviter de laisser des traces écrites numériques.
Un e-mail (surtout s'il est envoyé avec une demande d'accusé de réception ou de lecture, ou si les échanges sont conservés) est une preuve électronique datée et très difficile à contester.
Une lettre manuscrite remise en main propre sans récépissé, ou envoyée en courrier simple, ne laisse pas de preuve de son contenu, de sa date d'envoi, ou de sa réception par le destinataire.
Votre soupçon est fondé : Le fait que la conseillère syndicale vous ait demandé de rédiger une lettre qu'elle transmettrait (sans vous fournir de preuve de transmission, ni d'accusé de réception pour vous) est une méthode qui peut permettre de masquer ou de faire "disparaître" des éléments de preuve qui vous seraient favorables.
3. Les affirmations du conseiller syndical et des assistantes : Preuves de mauvaise foi/escroquerie ?
Leur contradiction :
Vous proposez de payer toutes les charges contre un accord écrit pour stopper la saisie.
Le syndic répond en évoquant un "paiement partiel".
La conseillère syndicale et les assistantes vous affirment que le paiement des charges stopperait la saisie, puis se "rattrapent" en disant que les travaux doivent être payés en plus.
Analyse de la mauvaise foi/fraude :
Oui, cela constitue de très forts indices de mauvaise foi et potentiellement de manœuvres frauduleuses.
Les personnes en charge (conseiller syndical, assistantes d'association qui vous "conseillent") sont censées connaître les règles élémentaires du recouvrement des charges et de la saisie immobilière. Savoir que le seul paiement des charges courantes ne suffit pas à stopper une procédure de saisie qui inclut aussi les appels de fonds pour travaux est une connaissance de base pour eux.
Le fait de vous faire croire le contraire, de vous inciter à payer sans que cela ne stoppe la procédure, et de ne pas vous donner de preuves solides de vos démarches, peut être interprété comme une intention de vous tromper pour faciliter la saisie ou vous mettre en difficulté.
Leur "oubli" de mentionner les travaux dès le départ, puis leur "information" tardive, alors que l'intégralité de la dette (charges + travaux) est requise pour stopper une saisie, renforce ce soupçon.
4. Le rôle du juge et du syndic dans la saisie
Le juge de l'exécution : Son rôle est d'exécuter la saisie, mais il peut aussi être saisi par le débiteur (vous) pour contester la validité de la saisie, son montant, ou les conditions de la vente.
Le syndic : Il agit au nom du syndicat des copropriétaires pour recouvrer les dettes. Il est la partie "créancière" qui initie la saisie.
Votre affirmation : "le juge ne peut qu'exécuter la demande du syndic pour me forcer à payer les travaux pas uniquement les charges". C'est partiellement vrai : le juge exécute la saisie pour toute la dette impayée au syndic (charges courantes, charges de travaux, frais de procédure). Cependant, le juge n'est pas un simple "exécuteur aveugle". Il peut et doit être saisi par votre avocat pour contrôler la légalité et la bonne foi de la procédure. Si votre avocat peut prouver la mauvaise foi du syndic (refus de votre offre de paiement intégral, saisie bancaire non comptabilisée) ou l'irrégularité de la mise à prix, le juge peut intervenir et vous donner raison.
5. Vos preuves et la suite
Votre lettre recopiée : Elle est faible seule. Ce qui est fort, c'est la réponse du syndic qui évoque un "paiement partiel" alors que vous aviez proposé un paiement intégral. Cette réponse prouve qu'ils ont bien reçu une proposition de votre part (même si elle était sous condition d'un accord écrit pour stopper la saisie). Votre témoignage (et celui d'éventuels témoins) sur le contenu de votre lettre et les affirmations des conseillères peut venir appuyer le tout.
La saisie bancaire non comptabilisée : C'est une preuve très forte de mauvaise foi ou d'irrégularité. Votre relevé bancaire prouve la saisie, et votre signalement au comptable prouve que vous l'avez dénoncée. Oui, cette somme non comptabilisée peut absolument retarder ou remettre en question la vente forcée. Le montant de la dette doit être exact. Si la saisie se base sur une dette gonflée, la procédure est viciée.
Conclusion et recommandation
Vous avez de très nombreux éléments qui suggèrent des pratiques déloyales, voire frauduleuses, à votre encontre.
Vous devez impérativement rassembler tous les documents et toutes les preuves de ce que vous avancez et les transmettre à votre avocat. Insistez sur :
La copie de votre lettre manuscrite (même si recopiée, elle atteste de votre intention et de ce que vous avez proposé).
La réponse du syndic qui déforme votre proposition. C'est une preuve clé.
L'estimation de votre bien à 65 000 €.
Le document de mise à prix à 10 000 €.
Toutes les preuves de la saisie bancaire et de votre signalement au comptable.
Toute communication avec l'agence qui vous propose des montages financiers douteux.
Votre avocat pourra alors non seulement contester la saisie en justice (devant le Juge de l'exécution) sur la base de la dette inexacte et des manœuvres du syndic, mais aussi potentiellement déposer une plainte pénale pour escroquerie ou abus de confiance.
Je vous remercie de cliquer sur le bouton vert pour indiquer la question comme résolue.
il y a 17 heures
MERCI beaucoup d avoir répondu à mes attentes .
il y a 17 heures
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