Bonjour,
Votre situation est grave, car enregistrer des personnes à leur insu dans un lieu privé (votre chambre à coucher, lieu intime) est une violation de la vie privée et potentiellement une infraction pénale. De plus, la diffusion de cet enregistrement aggrave la situation.
Voici vos recours possibles en droit français :
1. Sur le plan pénal (le plus pertinent ici)
Le fait d'enregistrer une conversation privée sans le consentement de toutes les personnes concernées et de la diffuser est un délit.
Article 226-1 du Code pénal : "Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui :
1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ;
2° En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé."
Article 226-2 du Code pénal : "Est puni des mêmes peines le fait de conserver, porter ou laisser porter à la connaissance du public ou d'un tiers, ou d'utiliser de quelque manière que ce soit, tout enregistrement ou document obtenu à l'aide de l'un des actes prévus à l'article 226-1."
Votre voisine a non seulement enregistré (226-1), mais a également diffusé l'enregistrement à vos propriétaires (226-2), aggravant l'infraction. Le fait que cela se soit passé au niveau de votre chambre à coucher renforce le caractère d'atteinte à l'intimité de la vie privée.
Votre recours immédiat :
Dépôt de plainte : La main courante que vous avez déjà déposée pour agression verbale et physique est un bon début. Cependant, pour l'enregistrement illégal et sa diffusion, il est fortement recommandé de déposer une plainte avec constitution de partie civile auprès du Procureur de la République ou de vous rendre directement au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie pour déposer une plainte pour atteinte à l'intimité de la vie privée et diffusion illégale d'enregistrement.
Dans votre plainte, détaillez :
Les circonstances de l'enregistrement (où elle l'a placé, etc.).
Le fait qu'il s'agit de conversations privées dans votre chambre à coucher.
Le fait qu'elle l'a diffusé à vos propriétaires.
Le fait que vous aviez déjà déposé une main courante pour agression contre elle (ce qui montre un historique de conflit et peut renforcer l'intention malveillante).
Fournissez toutes les preuves que vous avez : copie de la main courante précédente, témoignage écrit de vos propriétaires (si possible, s'ils sont d'accord) confirmant qu'ils ont écouté l'audio, ou tout autre élément.
N'oubliez pas de préciser les articles 226-1 et 226-2 du Code pénal.
2. Sur le plan civil (pour obtenir réparation)
Parallèlement à la procédure pénale, vous pouvez demander des dommages et intérêts pour le préjudice subi.
Si la voisine est reconnue coupable au pénal, vous pourrez vous constituer partie civile dans cette procédure et demander réparation de votre préjudice moral.
Si vous ne souhaitez pas passer par le pénal (moins recommandé dans votre cas vu la gravité des faits), vous pouvez saisir directement le tribunal civil pour demander des dommages et intérêts pour atteinte à la vie privée. Cependant, une condamnation pénale est une base plus solide.
3. Sur les relations avec votre propriétaire
Informez votre propriétaire : Vous avez bien fait de les avertir de la main courante précédente. Informez-les également de votre intention de déposer plainte pour l'enregistrement illégal et sa diffusion.
Les enregistrements illégaux ne peuvent pas être utilisés comme preuve : Il est important que vos propriétaires sachent qu'un enregistrement obtenu de manière illicite (sans le consentement des personnes enregistrées) n'a aucune valeur légale en justice. Il ne peut pas être utilisé contre vous (par exemple, pour justifier un motif de résiliation de bail).
4. Conseil important
Prenez un avocat : Compte tenu de la complexité de la situation (plainte pénale, relations de voisinage tendues, problématique propriétaire), il est fortement recommandé de consulter un avocat. Il vous guidera dans la procédure, vous aidera à rédiger la plainte et défendra vos intérêts. Vous pouvez bénéficier de l'aide juridictionnelle si vos ressources le permettent.
Ne pas répondre aux provocations : Évitez tout contact ou confrontation directe avec votre voisine, car cela pourrait compliquer votre situation. Continuez à documenter tout incident (main courante, etc.).
Agir rapidement et de manière formelle est essentiel pour faire cesser ces agissements et vous protéger.
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il y a 7 jours
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