Bonjour,
Je suis navrée d'apprendre que vous traversez une période si difficile. Votre situation, mêlant la rupture, la présence d'un enfant en situation de handicap et les questions financières, nécessite une approche très claire sur le plan juridique.
Voici des éclaircissements sur les différents points que vous soulevez et la meilleure stratégie à adopter.
La rupture du PACS et les dommages et intérêts
Vous vous demandez si vous devez demander la rupture de PACS d'un commun accord ou de façon unilatérale.
La rupture unilatérale est la solution la plus simple : Étant donné que votre ex-compagnon a déjà pris sa décision et n'a pas entamé de démarches, il est plus rapide pour vous de faire constater la rupture du PACS par un huissier de justice ou de l'officialiser au greffe du tribunal. Cela vous permet d'avancer sans dépendre de sa bonne volonté.
Les dommages et intérêts sont très difficiles à obtenir : Contrairement au
divorce pour faute, la rupture d'un PACS n'ouvre pas droit à des dommages et intérêts pour les conséquences morales ou financières de la séparation. Pour obtenir des dommages et intérêts, vous devriez prouver que la rupture a été causée par une faute civile grave et distincte de la rupture elle-même (par exemple, une diffamation publique, un vol, une violence...). La "brutalité" de la rupture, la souffrance morale et l'inégalité des revenus ne sont malheureusement pas des motifs valables pour justifier une demande de dommages et intérêts dans le cadre d'un PACS.
La pension alimentaire et les charges du logement
C'est sur ce point que vous devez concentrer toute votre attention, car c'est votre principal droit et celui de votre enfant.
La pension alimentaire est un droit de l'enfant : Le fait que votre ex-compagnon continue de payer sa part du crédit immobilier ne le dégage en aucun cas de son obligation de verser une pension alimentaire. La pension est due pour subvenir aux besoins de l'enfant (nourriture, éducation, frais de scolarité, soins médicaux, etc.). Elle est calculée en fonction des ressources de chaque parent et des besoins de l'enfant.
Le handicap de votre enfant est un argument majeur : Le fait que votre enfant ait un handicap et que vous ayez dû réduire votre activité professionnelle pour vous en occuper est un argument très puissant devant le Juge aux Affaires Familiales (JAF). Cela montre que les besoins de l'enfant sont plus importants et que votre capacité financière est limitée, ce qui justifie une pension plus élevée.
La maison : Il est probable que le juge prenne en compte le paiement du crédit immobilier dans l'évaluation de la situation, mais il ne pourra pas lier le paiement de la pension à ce crédit. Si vous occupez seule la maison, il pourrait être question d'une indemnité d'occupation que vous pourriez lui verser, mais cette indemnité serait probablement compensée par la pension qu'il vous devra.
La meilleure stratégie pour vous
Ne perdez pas de temps à vous battre sur la rupture du PACS ou à espérer des dommages et intérêts. Voici les démarches à suivre :
Saisissez le Juge aux Affaires Familiales (JAF) : C'est la priorité absolue. C'est le seul qui peut ordonner une pension alimentaire et fixer les modalités de la garde de votre enfant. Vous pouvez le saisir seule ou avec un avocat.
Rassemblez toutes les preuves : Préparez un dossier complet avec :
Les preuves de la disparité de revenus (fiches de paie).
Les justificatifs des dépenses pour votre enfant (frais de scolarité, frais médicaux liés à son handicap, etc.).
Les preuves que vous avez dû réduire votre activité professionnelle pour vous occuper de lui.
Continuez à payer votre part du crédit : C'est essentiel pour ne pas vous retrouver en défaut de paiement et éviter un conflit supplémentaire avec la banque.
Déclarez la rupture du PACS : C'est une démarche administrative simple que vous pouvez faire à la mairie. Elle sera effective après une déclaration unilatérale, même sans l'accord de votre ex-compagnon.
En résumé, la rupture brutale de votre PACS ne vous donnera pas droit à des dommages et intérêts, mais l'absence de pension alimentaire est une violation de ses obligations en tant que père. Votre priorité est d'obtenir une pension alimentaire fixée par un juge pour garantir la stabilité financière et le bien-être de votre enfant.
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