La révocation sans indemnité prévue par les statuts peut être évincé par un engagement contractuel
Dans l'affaire jugée, un dirigeant avait été révoqué avant le terme prévu. Les statuts de la SAS stipulaient clairement que la révocation pouvait se faire librement, sans indemnité. Pourtant, un protocole d'investissement signé entre les parties prévoyait qu'en cas de révocation anticipée, une indemnité forfaitaire serait versée au dirigeant.
La Cour de cassation a confirmé que cet engagement contractuel est parfaitement valable.
Pourquoi ?
Parce que l'engagement contractuel ne modifie pas les statuts : il s'agit d'un engagement personnel entre les signataires du protocole, qui vient compléter les règles statutaires sans les contredire.
Sécuriser sa position de dirigeant en dépit de statuts défavorables
Cet arrêt ouvre une porte intéressante pour les dirigeants de SAS. Même si les statuts restent contraignants pour les dirigeants en matière de révocation, il est désormais possible de sécuriser une protection contractuelle via un accord parallèle (pacte d'associés, protocole d'investissement, etc?).
Pour les investisseurs et associés, cela signifie qu'ils doivent être attentifs lors de la négociation : un engagement pris dans un protocole a une valeur réelle et pourra être opposé, même en présence de statuts apparemment contraires.
En pratique, cet arrêt invite donc à redoubler de vigilance dans la rédaction des documents contractuels entourant la nomination d'un dirigeant.