Bonjour,
Oui, malheureusement, un assureur peut vous demander de rembourser une partie de l'argent (un "trop-perçu" ou "indu") même s'il est à l'origine de l'erreur. Cependant, vous avez des droits et des moyens de contester cette demande ou d'en négocier les modalités.
Le principe de la "répétition de l'indu"
En droit français, il existe le principe de la "répétition de l'indu" (Articles 1302 et suivants du Code civil). Ce principe stipule que celui qui a reçu un paiement qui ne lui était pas dû doit le restituer. Cela s'applique même si le paiement indu résulte d'une erreur de la personne qui a payé.
Dans le domaine de l'assurance, cela signifie que si votre assureur vous a versé une indemnisation plus élevée que ce à quoi vous aviez droit, il peut légalement vous en réclamer la différence, même si l'erreur vient de lui.
Ce que l'assureur doit prouver et vos moyens de défense
Pour vous demander ce remboursement, l'assureur doit pouvoir prouver :
L'existence d'une erreur : Il doit démontrer que la somme versée excède le montant réellement dû.
Le caractère indu du paiement : Il doit justifier pourquoi ce montant n'était pas dû (par exemple, mauvaise évaluation du préjudice, mauvaise application d'une garantie, etc.).
Cependant, vous n'êtes pas sans recours :
Le délai de prescription : L'assureur dispose d'un délai de 5 ans (à compter de la date du paiement indu) pour vous réclamer le trop-perçu. Au-delà de ce délai, sa demande est prescrite.
Votre bonne foi : Si vous étiez de bonne foi (c'est-à-dire que vous ne saviez pas que la somme était excessive et que l'erreur ne vous est pas imputable, par exemple si vous n'avez pas fait de fausse déclaration), cela ne vous dispense pas de rembourser, mais cela peut influencer la négociation ou la décision d'un juge.
Les circonstances de l'erreur : Si l'erreur est manifestement due à une faute grave ou une négligence de l'assureur, cela peut être un argument à faire valoir.
L'impossibilité de remboursement : Si le remboursement vous met dans une situation financière très difficile (ce qui est souvent le cas), vous pouvez demander des modalités de remboursement aménagées (échelonnement, délai de paiement). L'assureur est souvent ouvert à la négociation sur ce point. Dans certains cas extrêmes, une remise partielle ou totale de dette peut être envisagée, mais c'est rare.
Que faire concrètement ?
Demandez des explications détaillées :
Exigez de votre assureur qu'il vous explique précisément l'origine de l'erreur, le calcul du trop-perçu et la base légale de sa demande. Ne vous contentez pas d'une simple somme.
Vérifiez le délai :
Assurez-vous que l'assureur respecte le délai de 5 ans pour sa demande.
Négociez un échelonnement ou des délais :
Si la somme est importante et que vous ne pouvez pas la rembourser en une seule fois, proposez un plan de remboursement échelonné sur plusieurs mois. Expliquez votre situation financière si nécessaire.
Contestez la demande (si vous estimez qu'il n'y a pas d'indu) :
Si, après avoir examiné leurs explications, vous êtes convaincu(e) qu'il n'y a pas eu de trop-perçu ou que la faute leur est entièrement imputable de manière à remettre en cause le principe même de la restitution, adressez une lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR) à votre assureur pour contester formellement la demande. Appuyez-vous sur les éléments qui, selon vous, justifient votre position.
Saisissez le service réclamation puis le Médiateur de l'Assurance :
Si la discussion avec votre interlocuteur habituel (conseiller, gestionnaire) n'aboutit pas, saisissez le service réclamation de votre compagnie d'assurance (coordonnées sur votre contrat ou leur site).
Si la réponse du service réclamation ne vous satisfait pas (ou en l'absence de réponse sous 2 mois), vous pourrez saisir le Médiateur de l'Assurance. C'est une voie de recours amiable et gratuite. Le médiateur rendra un avis sur le litige, qui, bien que non contraignant, est souvent suivi par les compagnies.
En résumé, l'assureur a le droit légal de demander le remboursement d'un trop-perçu. Cependant, vous devez exiger des justifications claires, vérifier les délais et n'hésitez pas à négocier les modalités de remboursement ou à contester si vous estimez que la demande est injustifiée.
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il y a 3 jours
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