Chère madame,
Votre situation est délicate et soulève des questions de responsabilité juridique.
Voici les éléments de réponse :
1. La responsabilité de la mère
La responsabilité dépend de plusieurs facteurs cruciaux :
Qui a commis l'acte ?
La personne qui a effectivement envoyé le mail frauduleux est la nièce. C'est elle qui est la première et principale responsable de l'acte frauduleux.
L'âge de la nièce :
Si la nièce est mineure :
La mère, en tant que détentrice de l'autorité parentale, peut être tenue civilement responsable des dommages causés par sa fille mineure (en vertu de l'article 1242 al. 4 du Code civil). Cette responsabilité est quasi-objective : il suffit que le fait dommageable de l'enfant soit prouvé, et la responsabilité des parents est engagée, sauf s'ils prouvent une cause étrangère (force majeure ou faute de la victime).
Cependant, cette responsabilité civile ne concerne que la réparation du préjudice subi par la victime. La mère ne serait pas pénalement responsable des actes de sa fille mineure, sauf si elle a été complice, a incité l'acte, ou était au courant et n'a rien fait pour l'empêcher.
Si la nièce est majeure :
La mère n'a aucune responsabilité directe pour les actes de sa fille majeure. La nièce est seule et entièrement responsable de ses actes.
L'accès à l'adresse e-mail :
Si la nièce a utilisé l'adresse e-mail de sa mère sans son consentement (piratage ou accès non autorisé) :
La mère pourrait être considérée comme une victime d'un "accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données" (Article 323-1 du Code pénal). Dans ce cas, sa responsabilité pour le mail frauduleux serait écartée, car elle-même serait victime.
Si la nièce a eu accès à l'adresse e-mail avec le consentement de sa mère, ou par la négligence de cette dernière (mot de passe laissé à portée de main, par exemple) :
Cela pourrait éventuellement, dans certains contextes, être un élément discuté, mais cela ne rend pas la mère automatiquement responsable de l'acte frauduleux commis par la nièce. La responsabilité principale reste celle de la nièce.
La nature du mail frauduleux :
La qualification de l'infraction (escroquerie, tentative d'escroquerie, usurpation d'identité, faux et usage de faux, chantage, diffamation...) et les conséquences légales (pénales et civiles) dépendent de ce que contenait le mail et du but visé.
2. Faut-il une enquête ?
Oui, si une plainte est déposée :
Si la personne ou l'entité victime du mail frauduleux dépose une plainte (auprès de la gendarmerie, de la police ou du Procureur de la République), alors une enquête sera obligatoirement ouverte. C'est le rôle des forces de l'ordre et de la justice.
Objectifs de l'enquête :
L'enquête visera à :
Établir les faits (qui a envoyé le mail, quand, dans quel but).
Qualifier l'infraction.
Identifier l'auteur de l'infraction (la nièce).
Déterminer le degré de connaissance ou d'implication de la mère.
Évaluer l'âge de la nièce.
Quantifier le préjudice subi par la victime.
En résumé :
La responsabilité première revient à la nièce qui est l'auteure du mail frauduleux.
La mère pourrait être civilement responsable des dommages si la nièce est mineure. Sa responsabilité pénale n'est engagée que si elle a participé activement ou incité à la fraude.
Oui, une enquête sera diligentée si la victime dépose plainte, et cette enquête permettra de déterminer précisément les responsabilités de chacun et les suites judiciaires à donner.
Conseil important :
Si cette situation aboutit à une plainte, il est impératif que la nièce et sa mère consultent un avocat. L'avocat pourra les conseiller sur leurs droits, les défendre et les guider tout au long de la procédure (enquête, auditions, éventuelle comparution devant un juge).
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