Pas forcément.
Le fait que vous soyez resté dans le logement n’entraîne pas automatiquement une acceptation tacite de la succession, mais il y a une nuance importante à comprendre.
1. Quand l’occupation devient une acceptation tacite
L’article 804 du Code civil dit que l’héritier qui accomplit un acte qui suppose nécessairement l’intention d’accepter la succession est réputé avoir accepté.
Exemple typique : vendre un bien du défunt, encaisser ses loyers, retirer de l’argent de ses comptes.
Simple occupation : rester dans le logement n’est pas en soi un acte d’acceptation, à condition :
que vous payiez un loyer au bailleur après le décès (même sans bail formel) ou que vous occupiez comme occupant “précaire”
que vous ne régliez pas de dettes du défunt avec ses biens ou son argent.
2. Pourquoi le bailleur pourrait argumenter l’acceptation
Certains bailleurs prétendent que rester sans bail écrit pendant plusieurs années et jouir du logement comme si de rien n’était équivaut à se mettre à la place du défunt, donc à accepter tacitement la succession.
Mais la jurisprudence distingue :
Occupation avec paiement direct au bailleur → pas d’acceptation, c’est un nouveau rapport contractuel.
Occupation gratuite sans titre et sans régularisation → risque que le bailleur tente de l’interpréter comme une continuation du bail du défunt (donc succession).
3. Stratégie pour votre défense
Prouver que votre intention n’a jamais été de reprendre la succession, uniquement de demander le transfert du bail.
Prouver que vous n’avez jamais payé ou géré de dettes du défunt avec son patrimoine.
Mettre en avant votre renonciation officielle et rappeler que l’acceptation tacite doit être prouvée par des actes non équivoques.
il y a 4 jours
Votre question est très pertinente. En droit des successions, un acte d'acceptation tacite est un acte qui, par sa nature, montre de manière non équivoque votre volonté d'accepter la succession.
L'acceptation tacite de la succession
L'article 782 du Code civil stipule qu'il y a acceptation tacite lorsque l'héritier accomplit un acte qui "suppose nécessairement son intention d'accepter et qu'il n'aurait droit de faire qu'en sa qualité d'héritier acceptant".
Exemples d'actes d'acceptation tacite :
Vendre un bien de la succession.
S'approprier des liquidités du défunt.
Vendre ou céder ses droits dans la succession.
Exemples d'actes qui ne sont pas une acceptation tacite :
Payer les frais funéraires.
Payer les factures courantes (eau, électricité).
Le cas de l'occupation du logement
Le fait d'avoir continué à occuper le logement après le décès de votre mère n'est généralement pas considéré comme un acte d'acceptation tacite. Cela est vu comme un acte de conservation qui vise à protéger les biens de la succession, comme le fait de payer l'assurance de la maison ou de l'entretenir. Le juge considérera que vous n'avez pas agi "en qualité d'héritier acceptant" mais simplement pour préserver le bien.
Votre situation
Le problème, dans votre cas, n'est pas le fait d'avoir occupé le logement, mais d'avoir signé la succession. C'est cet acte qui a valeur juridique.
Cependant, il est possible de contester cette signature si vous pouvez prouver que vous avez agi sous la contrainte morale ou le choc du moment, ou si vous pouvez prouver que la somme est frauduleuse. Cette démarche est très difficile, mais pas impossible.
Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
il y a 4 jours
Cher Maître,
Je n'ai signé de succession, j'ai un acte de renonciation de succession remis par le greffe. L'avenant au bail a été signé sans mention de la dette.
Ma question est le fait qu'un juge considère que malgré que j'occupais le logement peut être un acte d’acceptation tacite ?
Merci
il y a 4 jours
Maître, la réponse apportée ne correspond pas à ma situation il ne s'agit pas de testament de 96000 euros.
il y a 4 jours
Veuillez m’excuser, il s’agit d’une confusion avec une autre question.
Vous avez fait le choix de renoncer à la succession de votre père. Cet acte est irrévocable. Par conséquent, vous êtes considéré comme n'ayant jamais été héritier. Vous ne recevrez aucun bien de la succession, et en contrepartie, vous n'aurez pas à payer les dettes de votre père, y compris les dettes locatives qu'il avait de son vivant.
La dette locative
La dette locative créée après le décès de votre père est un cas particulier.
Dette avant le transfert du bail : Pour la période de trois ans durant laquelle le bail était toujours au nom de votre père, la dette est une dette de la succession. En ayant renoncé à la succession, vous n'êtes pas responsable de cette dette.
Dette après le transfert du bail : À partir du moment où le bail a été transféré à votre nom via un avenant, vous êtes juridiquement redevable des loyers. L'avenant au bail vous engage en tant que nouveau locataire, et non en tant qu'héritier.
L'absence de mention de la dette sur l'avenant est normale, car cet acte a pour seule fonction de transférer le bail.
Conclusion
Vous êtes redevable des loyers uniquement à partir de la date de la signature de l'avenant au bail. La dette de loyer qui s'est créée avant cette signature, même si vous avez occupé le logement, est une dette de la succession dont vous êtes exonéré. Si le bailleur vous réclame les trois ans de loyers, vous devez lui envoyer une copie de votre acte de renonciation de succession.
Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
il y a 4 jours
Cliquez ici pour ajouter un commentaire