Chère Madame,
Bonjour,
Je comprends que cette situation soit source de tensions et d'inquiétude entre sœurs, surtout après le décès de votre mère. Examinons la situation d'un point de vue juridique.
1. L'Accusation de Vol est sans Fondement
Définition du vol : Le vol est défini par le Code pénal comme la soustraction frauduleuse de la chose d'autrui.
Votre mère, de son vivant et étant propriétaire du pendentif (on part du principe que la clause d'attribution intégrale de la communauté universelle lui donnait la pleine propriété des biens après le décès de votre père), a fait don de ce pendentif à votre sœur en 2021.
Votre sœur a reçu ce pendentif par un acte de volonté de la part de sa légitime propriétaire. Ce n'est en aucun cas une "soustraction frauduleuse" d'un bien appartenant à quelqu'un d'autre. L'accusation de vol est donc totalement infondée et n'a aucune chance d'aboutir devant un tribunal pénal.
2. Le Don Manuel et la Succession
Le don d'un bijou (comme un pendentif) de la main à la main est ce qu'on appelle un "don manuel" en droit français. Il est valable sans nécessiter d'acte notarié, pourvu qu'il y ait eu une remise matérielle du bien et une intention de donner.
Cependant, même si ce n'est pas un vol, ce don a des implications pour la succession de votre mère :
Rapport à la succession (principe d'égalité) : En principe, une donation faite par un parent à l'un de ses enfants est considérée comme une avance sur la part successorale de cet enfant. L'objectif est de maintenir l'égalité entre les héritiers.
Cela signifie que la valeur de ce pendentif (généralement estimée au jour du décès de la mère, selon l'état du bijou, ou parfois au jour du don, selon les cas et si c'est considéré comme un bien consomptible) devra être "rapportée" fictivement à la masse des biens de la succession pour calculer la part de chaque héritier.
La sœur bénéficiaire du pendentif verra ensuite cette valeur déduite de sa part d'héritage, ou devra dédommager les cohéritiers si sa part est insuffisante.
Donation "hors part successorale" (préciput) : La seule exception à la règle du rapport est si la mère avait explicitement stipulé au moment du don que celui-ci était fait "hors part successorale" ou "par préciput", ce qui signifie qu'elle voulait avantager cette sœur sur sa quotité disponible. Sans preuve écrite de cette intention (par exemple, un testament postérieur mentionnant ce don et sa nature), le don est présumé "rapportable".
3. Quels Recours et Que Faire ?
Votre sœur qui réclame le collier a le droit de demander à ce que ce don soit pris en compte dans le calcul des parts de l'héritage, si elle estime que cela déséquilibre les parts entre les héritiers.
Voici ce que vous devez faire :
Ne pas vous laisser intimider par la menace de plainte pour vol : Répondez calmement, si nécessaire, que l'accusation de vol est erronée car il s'agit d'un don de la mère, mais que vous êtes ouverte à régler la question dans le cadre de la succession.
Contactez le notaire en charge de la succession : C'est le point le plus important. Le notaire est le professionnel du droit qui est chargé de régler la succession de votre mère. Il est le seul habilité à :
Faire l'inventaire des biens et des dettes de la succession.
Prendre en compte les donations faites du vivant de la défunte.
Calculer les parts de chaque héritier et s'assurer du respect du principe d'égalité (ou des volontés de la défunte si elles ont été exprimées dans un testament).
Expliquez-lui la situation concernant ce pendentif. Le notaire déterminera si ce don est "rapportable" à la succession et comment sa valeur doit être prise en compte pour le partage entre vous et vos sœurs.
Fournissez les preuves : Si vous avez des éléments (témoignages, lettres, photos) qui attestent que votre mère a bien fait ce don à votre sœur, cela peut être utile au notaire pour confirmer la nature de la remise du bijou.
En conclusion : L'accusation de vol est infondée. La question de ce pendentif relève du droit des successions. C'est le notaire en charge de la succession de votre mère qui devra gérer cette situation et intégrer (ou non, selon les volontés de la défunte) la valeur de ce don dans le partage de l'héritage.
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il y a 7 jours
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