Bonjour,
Votre situation est très délicate et je comprends tout à fait votre sentiment d'injustice et de désarroi. Le fait de réaliser après coup une perte financière aussi importante est un choc.
Il est impératif d'agir vite, car la date de signature est très proche.
Le concept de dol : une piste difficile à prouver
Le dol (article 1137 du Code civil) est une manœuvre frauduleuse, un mensonge ou une réticence intentionnelle qui a pour but de vous tromper et de vous amener à signer un contrat que vous n'auriez pas signé en connaissance de cause.
Pour que le dol soit reconnu par un juge, il faut démontrer une intention de tromper de la part de l'agent immobilier. Un simple "mauvais conseil", même si vous le jugez incompétent, ne suffit pas. L'agent pourrait arguer qu'il a fait une estimation en fonction du marché local, de l'absence de visiteurs, et du toit en fibro, et que vous étiez libre d'accepter ou non. Le fait que vous ayez signé le compromis rend cette preuve d'une intention frauduleuse très difficile à établir.
La lésion : un autre recours juridique
Il existe en droit immobilier le recours pour lésion, qui permet d'annuler une vente si le prix est inférieur à 5/12 de la valeur réelle du bien.
Dans votre cas, le prix de vente de 239 000 € devrait être inférieur à 5/12 de la valeur de votre maison.
Le seuil est très élevé (environ -60% de la valeur). Votre perte de 60 000 € sur une estimation de 299 000 € ne correspond pas à ce seuil, et ce recours ne serait donc probablement pas recevable.
Ce qui est plus plausible : le manquement au devoir de conseil
Une piste plus solide serait d'attaquer l'agent immobilier pour manquement à son devoir de conseil ou pour faute professionnelle. Un agent est tenu par la loi d'agir dans le meilleur intérêt de son client et de le conseiller de manière éclairée et objective.
Le fait d'avoir baissé le prix plusieurs fois de manière drastique, la différence de prix au mètre carré par rapport aux autres biens, et l'insistance de l'agent pour que vous acceptiez une offre sont des arguments qui pourraient démontrer un manquement à ses obligations.
L'argument de l'agent sur le fait que la maison se vendait trop lentement pourrait être interprété comme une pression, surtout si l'agent savait que vous étiez en situation de séparation, et donc vulnérables.
Que faire avant la signature du 11 août ?
Le temps est un facteur critique. Vous ne pouvez pas simplement rompre le compromis de vente sans risque. Le faire pourrait vous exposer à des sanctions financières très lourdes, notamment le paiement de la clause pénale (généralement 10 % du prix de vente, soit près de 24 000 €) à l'acheteur.
Vous devez impérativement :
Contacter un avocat spécialisé en droit immobilier dans l'urgence. Prenez rendez-vous dès demain pour qu'il étudie votre dossier (mandat de vente, offre d'achat, compromis de vente). Il sera le seul à pouvoir évaluer si vous avez des chances d'obtenir gain de cause et comment procéder.
Ne rien signer le 11 août sans l'avis de votre avocat. Un avocat pourra vous dire si vous avez des arguments suffisamment solides pour ne pas vous présenter à la signature, ou s'il est plus sage de la faire en engageant ensuite une action en justice contre l'agent pour préjudice.
En résumé, le recours pour dol sera très difficile à prouver. En revanche, vous pourriez avoir une action en justice contre l'agent pour manquement à son devoir de conseil, mais cela ne vous permettra pas d'annuler la vente avant le 11 août. Seul un avocat pourra vous conseiller sur la meilleure stratégie à adopter pour la suite.
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