Bonjour,
La situation que vous décrivez n’est pas normale au regard des droits attachés à la réunification familiale pour les réfugiés (Convention de Genève, art. 51). En principe, lorsque l’OFPRA a délivré les actes d’état civil et que la réunification familiale a été validée, le conjoint bénéficie d’un droit au séjour en France qui doit être matérialisé par un document provisoire (Autorisation provisoire de séjour – APS ou Autorisation provisoire d’instruction – API) en attendant la délivrance du titre définitif.
1. Rappel du cadre légal
L’article L561-2 du CESEDA prévoit que le conjoint d’un réfugié admis en France obtient de plein droit un titre de séjour, sauf menace pour l’ordre public.
L’article L431-3 du CESEDA dispose que la demande doit être instruite rapidement afin de permettre au conjoint de jouir de ses droits, notamment au travail et aux prestations sociales.
Le certificat de dépôt seul ne permet ni le travail ni l’accès à la sécurité sociale : c’est une simple preuve de dépôt de demande, qui ne devrait pas durer au-delà du délai d’instruction raisonnable.
2. Pourquoi ce blocage ?
Le fait que la préfecture évoque un « blocage au Ministère » laisse penser à :
un contrôle complémentaire sur l’authenticité des documents ou sur la procédure de réunification ;
ou un retard administratif lié à des échanges avec l’OFPRA/DGEF (Direction générale des étrangers en France).
3. Démarches à entreprendre
Voici les actions possibles :
Écrire à la préfecture en recommandé AR pour demander la régularisation urgente de la situation de l’épouse, en invoquant les articles CESEDA cités plus haut et le droit à une vie familiale normale (art. 8 CEDH).
Saisir le Défenseur des droits pour atteinte au droit au séjour et à la vie familiale.
Contacter un avocat spécialisé en droit des étrangers pour engager un recours en référé liberté devant le tribunal administratif si la situation perdure, en raison de l’atteinte grave et manifestement illégale à la vie familiale et au droit au séjour.
En parallèle, prendre contact avec une association spécialisée (La Cimade, Gisti, Forum réfugiés, France Terre d’Asile) qui pourra appuyer le dossier auprès des services compétents.
4. En pratique
Avec l’API, l’épouse aurait pu obtenir :
un document provisoire avec la mention « autorise son titulaire à travailler » ;
une ouverture des droits sociaux et médicaux.
Le maintien sous simple certificat de dépôt depuis son arrivée est anormal et contestable.
En résumé : il faut mettre en demeure la préfecture d’émettre une API dans un délai court, puis saisir le tribunal administratif si aucun retour.
Merci d’indiquer comme résolue si cela vous convient (bouton vert).
il y a 2 jours
Je vous remercie pour toutes ces réponse. Effectivement, l'épouse devrait être titulaire peu de temps après l'instruction de la demande sur l'ANEF d'une API, dans l'attente de la délivrance de sa carte de séjour, dans son cas, une carte de resident.
Un premier courrier recommandé a été envoyé pour alerter la Préfecture sur la situation de non droit de son épouse. Lettre restée sans réponse. Mais je n'avais pas évoqué les différents articles de la loi CESEDA.
Je vais donc refaire un courrier dans ce sens pour pouvoir ensuite introduire un référé liberté que je vais commencer à rédiger.
Merci pour vos éclairages et vos réponses toujours rapides et pertinentes !
il y a 2 jours
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