Dans votre situation, plusieurs leviers juridiques sont possibles, même si l’artisan ne répond plus.
Mise en demeure avant procédure
Vous avez déjà envoyé des courriers recommandés — c’est bien — mais il faut s’assurer qu’au moins un de ces courriers est une mise en demeure formelle.
Elle doit fixer un délai précis (8 ou 15 jours par ex.) pour reprendre et terminer le chantier.
Indiquer que, passé ce délai, vous vous réservez le droit de faire exécuter les travaux aux frais et risques de l’artisan (article 1222 du Code civil).
Saisir le tribunal judiciaire
Pour un litige supérieur à 10 000 €, c’est le tribunal judiciaire qui est compétent.
Vous pouvez demander :
L’exécution forcée des travaux.
Ou l’autorisation de faire intervenir une autre entreprise aux frais de l’artisan défaillant.
Des dommages et intérêts pour le retard et le préjudice subi.
Un constat d’huissier sur l’état du chantier est fortement recommandé avant toute saisine.
Garantie décennale
Elle ne joue que pour les malfaçons ou désordres qui compromettent la solidité ou rendent l’ouvrage impropre à sa destination.
Problème : sans procès-verbal de réception des travaux, la décennale ne démarre pas juridiquement.
Toutefois, si une partie du chantier est terminée et que les désordres sont visibles, un juge peut considérer qu’il y a réception tacite pour les parties exécutées.
Retenue sur paiement
Vous pouvez conserver le solde (les 5 %) tant que les travaux ne sont pas achevés ou conformes.
Ce n’est pas juridiquement une “retenue de garantie” si ce n’était pas prévu au contrat, mais vous pouvez le justifier comme un moyen de pression légitime face à l’inexécution.
Assurance
Même si votre protection juridique ne couvre pas, vous pouvez déclarer le sinistre à votre assurance habitation s’il y a un lien avec la catastrophe naturelle. Elle pourra éventuellement exercer un recours contre l’artisan.
il y a 5 heures
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