Bonjour,
Ce que vous décrivez relève très clairement d’un comportement abusif, intimidant et potentiellement constitutif de harcèlement moral. Et même si cela se passe dans le cadre d’une colocation, vous avez des droits, y compris juridiques.
⚠️ 1. Le harcèlement moral entre colocataires peut être reconnu
Même hors lien de subordination (comme au travail), les comportements répétés de dénigrement, d’intimidation, de pression ou de menace, dès lors qu’ils affectent votre santé physique ou mentale, peuvent être qualifiés de harcèlement moral (article 222-33-2-2 du Code pénal).
Vous mentionnez :
– des cris réguliers et humiliations personnelles,
– un chantage au logement,
– des menaces écrites,
– une dégradation de votre état de santé,
– et des témoignages : tout cela constitue des éléments de preuve sérieux.
📝 2. Conservez les preuves
📩 Gardez :
– les messages écrits menaçants ou accusateurs
– des captures d’écran,
– des témoignages de vos amis ou proches (par écrit),
– des certificats médicaux si votre médecin constate une altération de votre état de santé
Cela pourra vous servir si vous souhaitez :
– Porter plainte
– Ou prouver une situation anormale auprès du bailleur ou d’une juridiction
🏠 3. Concernant le logement
Vous êtes toutes les deux co-titulaires du bail, donc égales devant le droit d’occuper les lieux. Cela complique les choses mais ne vous empêche pas d’agir :
✅ Vos options :
🔹 Donner congé au bailleur (préavis de 1 ou 3 mois selon le logement). Cela vous permet de quitter les lieux sans attendre qu’elle parte.
🔹 Si elle refuse de quitter, vous ne pouvez pas l’y obliger seule. Il faudrait alors une procédure judiciaire pour troubles de jouissance ou une action du bailleur (ex : si le comportement de votre colocataire trouble la tranquillité des lieux).
🔹 Si votre colocataire commet une infraction (violence, menace, dégradation), vous pouvez porter plainte et demander une mesure d’éloignement si le danger est sérieux et immédiat.
⚖️ 4. Voies de recours possibles
🔹 Plainte au commissariat pour harcèlement moral
🔹 Main courante pour signaler la situation et établir un historique
🔹 Signalement au bailleur, s’il s’agit d’un logement social ou s’il est sensible à la tranquillité des lieux
🔹 Assistance juridique : si vous avez une protection juridique via votre assurance habitation ou votre mutuelle, vous pouvez bénéficier d’un accompagnement
📌 En résumé
Oui, vous avez des recours, même si cela peut être éprouvant.
➡️ Priorité : préserver votre sécurité mentale et physique, sortir du logement si nécessaire, et garder des preuves pour ne pas rester seule face à cette violence.
Merci de confirmer que la question a été résolue en cliquant sur le BOUTON VERT svp.
Bon courage,
Cordialement,
Me KAYEMBE
Avocat au Barreau de Paris
il y a 2 jours
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