Bonjour,
Votre situation est en effet délicate mais pas inhabituelle, et il existe plusieurs pistes à explorer. Voici une réponse structurée selon vos questions, adaptée à votre statut d’étudiant algérien et aux règles spécifiques de l’accord franco-algérien.
1. Changement de statut étudiant → salarié
Pour les ressortissants algériens, l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968 n’impose pas de seuil salarial spécifique pour passer au statut salarié, contrairement aux autres nationalités pour lesquelles le seuil de 1,5 SMIC brut mensuel (environ 2704 € en 2025) est exigé.
Donc même si la partie fixe du salaire est inférieure à 2704 €, cela n’est pas bloquant pour vous en tant qu’Algérien, à condition que :
le contrat soit à durée indéterminée (CDI) ou CDD suffisamment long,
le poste soit cohérent avec votre diplôme,
l’employeur s’engage à respecter les conditions légales (durée hebdo, rémunération au moins au SMIC, etc.),
l’emploi soit dans un domaine en tension ou qu’il n’y ait pas d’opposition de la DIRECCTE (RIS).
Donc oui, un contrat avec une partie variable peut être accepté, mais il faut que la rémunération totale reste décente et cohérente avec votre niveau d'études.
2. Renouvellement du titre étudiant via une formation d’anglais
Il est en effet possible de renouveler le titre de séjour « étudiant » si vous vous inscrivez à une formation privée intensive d’au moins 20 heures par semaine (ce qui prouve le caractère principal de l’activité d’étudiant).
Mais attention :
La préfecture est très vigilante avec ces formations privées (soupçons de détournement).
Il faudra prouver le sérieux de la formation (certificat, programme, attestation d’assiduité à venir, etc.)
Un renouvellement fondé sur une formation linguistique n’est pas toujours bien vu surtout après un M2 : cela peut apparaître comme un moyen artificiel de rester en France.
C’est une solution de repli, pas idéale à ce stade de votre parcours.
3. Changement de statut étudiant → commerçant ou profession libérale
C’est possible en tant qu’Algérien. L’accord franco-algérien prévoit cette voie. Cela suppose :
Une activité réelle, immatriculée (auto-entrepreneur, SASU, etc.),
Une cohérence du projet avec votre parcours,
Des moyens de subsistance suffisants.
Il faut en principe :
Un business plan détaillé,
Des prévisions financières réalistes (recettes, dépenses, charges, etc.),
Preuve de votre expérience ou qualification dans le domaine,
Un compte bancaire alimenté (souvent > 8000–10 000 €),
Bail commercial ou attestation de domiciliation de l’activité.
Le dossier est examiné au cas par cas.
Changer à nouveau vers salarié est possible ultérieurement, mais chaque changement de statut suppose un examen complet du dossier par la préfecture et la DREETS.
4. Autres options à considérer
Voici quelques pistes complémentaires :
APS – Autorisation Provisoire de Séjour (12 mois)
Pour les diplômés d’un Master obtenu en France (attention : il faut avoir le diplôme, pas seulement avoir passé les examens).
Vous donne un droit de séjour pour chercher un emploi ou créer une entreprise.
Vous permet de travailler jusqu’à 964h par an (60% d’un temps plein) en attendant un contrat plus stable.
Si vous n’avez pas encore les résultats, cela bloque temporairement cette option. Dès les résultats obtenus, vous pouvez la solliciter jusqu’à 4 mois après expiration du titre étudiant (sous conditions).
✅ Conclusion : quelle voie privilégier ?
OptionAvantagesInconvénients
Changement vers salariéRéaliste sans seuil de salaire (accord franco-algérien)Trouver un employeur reste la difficulté
Formation d’anglaisFacile à mettre en place rapidementPeu crédible après un M2, risque de refus
Statut commerçant/libéralDonne de l’autonomieDossier lourd, business plan indispensable
APS (si Master validé)Autorise emploi/entrepreneuriat sans plafond salarialAttente des résultats, délai limité
Conseils pratiques
Préparez dès maintenant un plan B (formation ou projet libéral) si vous n’avez pas de promesse d’embauche.
Restez en règle : ne laissez pas expirer votre titre sans démarche.
Prenez rendez-vous rapidement à la préfecture pour dépôt de dossier (certains départements acceptent le récépissé même en cours de constitution de projet).
Consultez un avocat spécialisé ou une association comme l’ADATE, la CIMADE, ou GISTI si vous êtes en région.
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il y a 4 jours
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