Bonjour,
Votre situation est très délicate, car le concubinage est une union de fait qui, contrairement au mariage ou au PACS, confère très peu de droits automatiques aux partenaires, notamment en matière de logement, en cas de séparation.
Le fait que votre concubin soit le seul titulaire du bail est l'élément le plus important ici.
1. Vos droits sur le logement en tant que concubine non titulaire du bail
Malgré vos 10 ans de vie commune, le fait que vous soyez sur les impôts, que vos fiches de paie soient à cette adresse, et que vous ayez payé 50% du loyer, ainsi que géré les relations avec la gardienne, sont des preuves de votre participation à la vie commune. Cependant, ces éléments ne vous confèrent pas un droit au bail.
En droit français :
Seul le signataire du bail est le locataire légal. Aux yeux du propriétaire, c'est votre concubin qui a les droits et les obligations liés au bail.
Pas de transfert automatique du bail en cas de séparation de concubins : La loi (notamment l'article 14 de la loi du 6 juillet 1989 sur les baux d'habitation) prévoit le transfert ou la continuation du bail uniquement dans des situations très spécifiques :
En cas de décès du locataire.
En cas d'abandon de domicile du locataire (un départ soudain et imprévu sans volonté de revenir et sans informer quiconque, ce qui n'est pas le cas lors d'une séparation mutuelle).
Pour les époux ou les partenaires de PACS (qui sont considérés comme cotitulaires du bail même si un seul l'a signé).
La simple séparation d'un couple en concubinage n'est pas un motif de transfert automatique du bail à l'autre concubin.
Conséquence : Si votre concubin vous demande de quitter le logement, vous êtes malheureusement considérée comme un occupant sans titre légal à l'encontre du propriétaire et de votre concubin. Il n'a pas besoin de votre accord pour rester seul dans le logement et peut vous demander de partir.
2. Vos droits sur les contributions financières (loyer)
Le fait que vous ayez payé 50% du loyer est une contribution aux charges de la vie commune.
En concubinage, les contributions aux dépenses courantes (loyer, charges, nourriture, etc.) sont considérées comme des contributions naturelles à la vie commune.
Ces sommes ne sont, en principe, pas récupérables à la séparation, sauf si vous aviez établi une convention de concubinage écrite prévoyant un remboursement de ces sommes, ou si vous pouvez prouver un enrichissement sans cause très significatif de la part de votre concubin (ce qui est extrêmement difficile à démontrer pour le simple paiement du loyer et des charges courantes, car cela relève des contributions normales à la vie du couple).
Que pouvez-vous faire ?
Étant donné la situation juridique, vos recours sont principalement basés sur la négociation et, si nécessaire, sur un conseil juridique pour évaluer toutes les subtilités de votre situation.
Négocier un départ amiable :
Essayez de discuter avec votre ex-concubin pour convenir d'une date de départ qui vous laisse le temps de trouver un nouveau logement.
Vous pourriez tenter de négocier une aide financière de sa part pour faciliter votre relogement (par exemple, participation à vos frais de déménagement ou au dépôt de garantie de votre futur logement), compte tenu de vos 10 ans de vie commune et de votre participation aux frais. Cette aide est purement à l'amiable et il n'y est pas contraint légalement.
Solliciter l'aide d'un avocat :
Si votre ex-concubin refuse toute discussion ou se montre inflexible, vous pouvez consulter un avocat spécialisé en droit de la famille.
L'avocat pourra examiner l'ensemble de votre situation, y compris si des investissements plus importants (travaux dans l'appartement, achat de meubles de grande valeur en commun sans partage) pourraient ouvrir droit à une compensation ou une indivision sur ces biens spécifiques. Cependant, pour le logement lui-même, vos droits sont très limités.
L'avocat pourra également envoyer un courrier à votre ex-concubin pour tenter de trouver une solution amiable et rappeler les éventuelles obligations morales ou l'équité.
Malheureusement, la loi française offre peu de protection au concubin non titulaire du bail en cas de séparation, même après une longue durée de vie commune.
Bon courage dans cette épreuve.
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il y a 14 heures
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