Bonjour,
Je comprends tout à fait votre frustration. C'est une situation délicate et malheureusement pas rare lorsqu'un changement de nom effectué en France concerne des citoyens binationaux.
Il convient de distinguer plusieurs points dans votre situation.
Le principe de la loi nationale en matière d'état civil
En droit international privé, la règle générale est que votre nom de famille est régi par votre loi nationale. Cela signifie que le nom qui est le vôtre, aux yeux des autorités de votre pays d'origine (et donc de son consulat), est celui qui est prévu par les lois de ce pays.
Si vous avez changé votre nom en France pour prendre celui de votre père (par exemple, suite à une reconnaissance de paternité tardive, ou une procédure de changement de nom pour motif légitime), ce changement est valable en France. Cependant, pour qu'il le soit dans votre pays d'origine (et que votre consulat puisse vous délivrer un passeport avec ce nouveau nom), il faut que :
La loi de votre pays d'origine reconnaisse ce type de changement de nom.
Le changement ait été transcrit ou reconnu par les autorités compétentes de votre pays d'origine.
Le fait que votre consulat refuse de reconnaître ce changement signifie très probablement que, soit le type de changement effectué en France n'est pas prévu ou reconnu par la loi de votre pays d'origine telle quelle, soit la procédure de reconnaissance de ce changement n'a pas été effectuée dans votre pays.
Que faire face au refus du consulat ?
Plusieurs pistes peuvent être explorées, mais elles dépendent beaucoup de la législation de votre pays d'origine.
Obtenir la raison précise et écrite du refus :
Demandez au consulat de vous fournir par écrit (même un courriel officiel) la raison exacte de leur refus. Est-ce parce que la loi de votre pays ne permet pas ce type de changement ? Ou parce qu'il manque une démarche de reconnaissance/transcription dans votre pays d'origine ? Cette information est cruciale pour la suite.
Vérifier la loi de votre pays d'origine :
Renseignez-vous sur les dispositions légales de votre pays d'origine concernant le nom de famille, les changements de nom, et la reconnaissance des jugements étrangers en matière d'état civil. Cela peut être complexe et nécessiter l'aide d'un spécialiste.
Vous pourriez avoir besoin de l'aide d'un avocat spécialisé en droit international privé en France, ou d'un avocat dans votre pays d'origine.
Procédures de reconnaissance ou de transcription :
Si la loi de votre pays le permet, il peut exister une procédure pour faire reconnaître ou transcrire le changement de nom effectué en France auprès des autorités d'état civil de votre pays d'origine. Ce n'est qu'après cette reconnaissance que votre consulat serait en mesure de vous délivrer un passeport à votre nouveau nom.
Cette procédure peut impliquer la légalisation ou l'apostille du jugement français de changement de nom, puis sa traduction officielle, avant de le soumettre aux autorités de votre pays.
Cas des jugements étrangers :
Certains pays reconnaissent automatiquement (ou après une procédure d'exequatur) les décisions de justice étrangères modifiant l'état civil de leurs ressortissants, si elles sont conformes à leur ordre public. D'autres sont plus restrictifs.
En résumé :
Le refus du consulat est généralement basé sur une divergence entre la loi française (qui a permis votre changement de nom) et la loi de votre pays d'origine. Pour avancer, il est impératif de comprendre la raison précise de ce refus et de voir si une procédure de reconnaissance ou de transcription de votre nouveau nom est possible dans votre pays d'origine.
Il est probable que vous ayez besoin de l'aide d'un avocat spécialisé en droit international privé pour naviguer dans ces démarches, qui peuvent être complexes et longues.
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il y a 4 jours
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