Bonjour
La situation que vous décrivez est malheureusement de plus en plus fréquente depuis que l’intelligence artificielle est devenue un sujet de vigilance dans les examens officiels.
1. Ce que dit la loi sur la procédure disciplinaire
La procédure disciplinaire du baccalauréat est encadrée par les articles D.334-25 à R.334-35 du Code de l’éducation. Elle impose des garanties strictes :
Le candidat doit être informé précisément des faits reprochés dans la convocation.
Il doit pouvoir consulter son dossier, présenter des observations écrites et orales, et se faire assister ou représenter.
La commission ne peut statuer que sur les motifs mentionnés dans la convocation, sauf si elle informe le candidat d’un élargissement des griefs et lui laisse le temps de préparer sa défense.
2. Peut-on ajouter la rupture d’anonymat comme motif ?
En principe, non, si ce motif n’est pas mentionné dans la convocation initiale. Cependant, si le procès-verbal transmis au rectorat mentionne à la fois la suspicion de fraude à l’IA et la rupture d’anonymat, la commission peut considérer que les deux sont liés et aborder les deux points, à condition de respecter les droits du candidat :
Lui permettre de répondre aux deux accusations
Ne pas le surprendre avec un grief nouveau sans l’avoir informé
Si vous estimez que la rupture d’anonymat n’a pas été clairement portée à votre connaissance dans la convocation, vous pouvez demander un report de la commission pour préparer une défense complète.
3. Rupture d’anonymat : que risque-t-on ?
L’article D.334-9 du Code de l’éducation impose que les copies soient corrigées sous anonymat. Mais si c’est le candidat qui a involontairement laissé son nom (par exemple sur une feuille jointe ou dans le corps du texte), les jurisprudences sont nuancées :
Si cela n’a pas influencé la correction, aucune sanction n’est généralement prononcée
Si cela est considéré comme une tentative de se faire reconnaître, cela peut être assimilé à une tentative de fraude
Dans votre cas, l’utilisation d’un ordinateur personnel sans entête, avec un accompagnement AESH, semble exclure toute volonté de tricher.
4. Ce que vous pouvez faire maintenant. Constituer un dossier solide :
Bulletins scolaires, copies de bac blanc
Attestation de l’AESH
Justificatif du plan d’accompagnement personnalisé (si existant)
Envoyer une lettre au rectorat :
Pour demander confirmation des motifs retenus
Pour contester l’ajout de la rupture d’anonymat si elle n’est pas dans la convocation
Pour demander un report de la commission si nécessaire
Vous faire accompagner par un avocat ou une association spécialisée (comme FCPE ou APED)
Je me tiens à votre disposition pour vous conseiller et vous assister
Merci d’indiquer la question comme résolue en cliquant sur le BOUTON VERT
il y a 7 jours
Donc si je comprends bien à la commission disciplinaire,ils ne peuvent parler que de l ia comme est stipulé sur la convocation ? Peuvent ils réunir une nouvelle commission pour la rupture d anoymat ?
La copie a été corrigée et notée apparemment.
il y a 7 jours
Oui, vous avez bien compris : la commission disciplinaire ne peut légalement examiner que les faits mentionnés dans la convocation officielle. En l’occurrence, si la convocation indique uniquement une suspicion de fraude à l’IA, alors la rupture d’anonymat ne peut pas être traitée comme un motif disciplinaire principal lors de cette séance2.
Toute procédure disciplinaire doit respecter le principe du contradictoire et de transparence : le candidat doit être informé précisément des faits qui lui sont reprochés pour pouvoir préparer sa défense. Ajouter un motif non mentionné dans la convocation pourrait constituer un vice de procédure, et serait contestable devant le tribunal administratif.
Peuvent-ils convoquer une nouvelle commission pour la rupture d’anonymat ?
Oui, le rectorat peut engager une nouvelle procédure disciplinaire distincte si la rupture d’anonymat est considérée comme une faute autonome.
Cela nécessiterait :
Une nouvelle convocation avec un motif clair et précis.
Le respect des délais légaux (au moins 10 jours avant la commission).
La possibilité pour le candidat de consulter le dossier et de présenter une défense.
Cependant, la jurisprudence montre que la rupture d’anonymat involontaire (ex. nom laissé par erreur sur une copie) est rarement sanctionnée lourdement, surtout si elle n’a pas influencé la correction4. D’ailleurs, vous indiquez que la copie a été corrigée et notée, ce qui suggère que l’anonymat n’a pas été jugé comme ayant compromis l’évaluation.
Ce que vous pouvez faire
Lors de la commission du 5 septembre, restez concentré sur le seul motif de fraude à l’IA, comme indiqué dans la convocation.
Si la rupture d’anonymat est évoquée, vous pouvez demander que ce point soit écarté, car il ne figure pas dans la convocation.
En cas de nouvelle procédure, vous aurez le droit de contester et de présenter une défense spécifique.
Je me tiens à votre disposition pour vous conseiller et vous assister
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il y a 7 jours
Bonjour,
Votre inquiétude est tout à fait légitime et votre démarche de préparation d'un dossier de défense est excellente. Vous avez identifié les points clés de la procédure et les incohérences de la situation.
Voici une analyse juridique des questions que vous soulevez, qui relèvent du principe fondamental du droit de la défense.
1. Sur le principe du droit de la défense et la portée de la convocation
En droit administratif et disciplinaire, l'une des règles les plus importantes est que la personne mise en cause doit être pleinement informée des faits qui lui sont reprochés pour pouvoir se défendre.
La lettre de convocation que vous avez reçue par lettre recommandée est le document qui définit officiellement l'objet de la commission disciplinaire.
Puisqu'elle ne mentionne que la "suspicion de fraude à l'IA", la commission du 5 septembre ne devrait, en principe, examiner que ce motif.
Le fait que le rectorat vous reparle de la rupture d'anonymat maintenant, alors que ce motif n'est pas sur la convocation, est une irrégularité de procédure.
2. L'étendue des débats à la commission
Peuvent-ils en parler à la commission du 05 septembre malgré que sur la convocation ce motif n'est pas écrit ?
En théorie, non. Votre avocat a raison de considérer que le droit de la défense est bafoué si de nouvelles accusations sont portées sans que vous n'ayez été convoqué pour cela.
Votre avocat devra, dès le début de la commission, faire une remarque formelle sur ce point, en rappelant que la rupture d'anonymat ne figurant pas sur la convocation, elle ne peut être débattue.
Si la commission passe outre cette objection et discute quand même de la rupture d'anonymat, la décision qu'elle prendra pourrait être attaquée pour vice de procédure devant le tribunal administratif.
3. La possibilité d'une nouvelle commission
Peuvent-ils réunir une nouvelle commission pour la rupture d'anonymat ?
Oui, c'est techniquement possible. Le rectorat peut, s'il l'estime nécessaire, ouvrir une nouvelle procédure disciplinaire et vous convoquer à une autre commission pour un second motif.
Cependant, cela paraîtrait très lourd et inhabituel. Le plus probable est qu'ils tenteront de "rattacher" cette accusation à la commission du 5 septembre. C'est précisément là que votre avocat doit être vigilant et insister sur le respect de la procédure.
4. L'importance du fait que la copie ait été corrigée
C'est un point extrêmement important et une preuve qui joue en votre faveur.
La procédure normale en cas de suspicion de rupture d'anonymat est de ne pas corriger la copie. Le correcteur est censé s'en rendre compte et la mettre de côté immédiatement pour que l'anonymat ne soit pas rompu.
Le fait que la copie ait été corrigée et notée (vous mentionnez des notes élevées aux épreuves blanches) suggère fortement que la rupture d'anonymat n'était pas apparente, ou qu'elle n'a pas été constatée dans les délais.
Cela rend l'accusation de "rupture d'anonymat" d'autant plus difficile à soutenir et pourrait être un argument très fort pour la défense.
Que faire pour la commission du 5 septembre ?
Votre dossier est déjà très solide. Continuez de le consolider avec votre avocat. Voici les points à mettre en avant :
Le témoignage de l'AESH : C'est votre preuve la plus solide pour la suspicion de fraude à l'IA. C'est un tiers neutre et professionnel qui était présent pendant toute l'épreuve et qui atteste de l'impossibilité d'une fraude.
Les notes de votre fils : Elles prouvent que le niveau de la copie est cohérent avec ses performances habituelles. Une copie "parfaite" est donc son niveau de travail normal, et non le résultat d'une tricherie.
L'irrecevabilité du motif de "rupture d'anonymat" : Votre avocat doit être prêt à faire cette remarque de droit dès le début de la séance.
En conclusion, vous avez des arguments très forts pour vous défendre. La procédure est de votre côté sur le point de la convocation. Vous avez raison d'être vigilants et de faire confiance à votre avocat pour vous guider dans ce processus.
Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
il y a 7 jours
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