Chère madame,
Votre situation est très complexe et frustrante. Il est évident que le conflit de gouvernance que vous vivez est devenu ingérable. Analysons point par point vos questions pour vous aider à y voir plus clair et à trouver une issue.
L’Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) et le Quorum
Votre règlement intérieur est la loi interne de votre association. Il stipule que pour qu’une AGE puisse se tenir, la présence des deux tiers (2/3) des membres du Conseil d’Administration est nécessaire.
C'est là que réside le blocage principal. Si les 4 coprésidents refusent de s'y rendre, vous ne serez que 3 sur 7. Vous n'atteindrez donc pas le quorum de 2/3 (soit 5 membres) requis pour que la réunion soit légalement valide.
L’AGE ne pourra pas se tenir légalement. Même si les adhérents se déplacent, vous ne pourrez pas procéder à un vote sur une résolution. Toutes les décisions prises lors de cette réunion (élection de nouveaux membres, modification des statuts, etc.) seraient considérées comme nulles et pourraient être contestées en justice.
Vous pouvez cependant organiser une réunion d'information pour les adhérents. C'est un excellent moyen de communiquer sur la situation sans enfreindre les règles. Vous pourrez y expliquer le blocage, présenter votre vision et répondre aux questions. Ce n’est pas un vote, mais c'est une étape cruciale pour préparer le terrain en vue de la prochaine Assemblée Générale (AG) annuelle.
Confidentialité des délibérations et transparence
Votre intuition est juste : la transparence est la base d'une gouvernance saine. Sauf si le règlement intérieur ou les statuts stipulent explicitement que les débats du CA sont confidentiels (ce qui n'est pas le cas ici selon vous), tous les adhérents ont le droit de consulter les procès-verbaux (CR) des réunions du CA.
Vous avez le droit d'informer les adhérents. Vous pouvez tout à fait, lors d'une réunion d'information ou par écrit, partager les informations du CA, dénoncer les décisions que vous jugez problématiques et expliquer le blocage. C'est d'ailleurs votre devoir de transparence envers la base associative.
Restez factuels. Citez les faits, les votes, et les CR de CA pour étayer vos propos. Évitez les accusations personnelles. L’objectif est de mettre en lumière un problème de gouvernance, pas d'engager un conflit de personne.
La menace de renvoi du Conseil d’Administration
Votre règlement intérieur est très clair à ce sujet : "Cette direction collégiale est élue pour un an jusqu’à la prochaine AG."
Ils ne peuvent pas vous renvoyer. Sauf en cas de faute grave et avérée (ce qui ne semble pas être le cas), vos coprésidents ne peuvent pas, par un simple vote majoritaire au sein du CA, vous exclure avant la prochaine AG. Cette clause vous protège et garantit la stabilité du mandat.
Ce serait un abus de pouvoir. Si la majorité tente de vous renvoyer, ce serait une violation flagrante des statuts de l’association, et vous pourriez contester cette décision en justice.
Sortir de l’impasse sans attendre l’AG annuelle
Voici une stratégie pour agir dans l’immédiat et préparer le terrain de manière efficace :
Convoquez une réunion d'information pour les adhérents : C’est votre meilleur levier. Expliquez clairement le conflit, présentez les décisions que vous contestez et démontrez le blocage que la majorité crée en refusant de se soumettre au vote des adhérents. Cela mettra une forte pression sur eux.
Rassemblez les soutiens : Si vous arrivez à mobiliser un quart des adhérents, vous pourrez convoquer une AGE en toute légalité sans le concours des membres du CA. Le règlement le prévoit explicitement.
Préparez la prochaine AG : La prochaine AG annuelle en avril est l'ultime moment de vérité démocratique. Utilisez les mois qui précèdent pour communiquer, mobiliser et préparer votre liste de candidats. C'est à ce moment-là que les adhérents pourront trancher le conflit en élisant la direction de leur choix.
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il y a 3 heures
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