Bonjour,
Je suis éducateur spécialisé de formation, praticien-formateur et auteur. Je suis sans emploi. Voici la situation qui me pose vraiment question.
J’ai signé un CDD d’une semaine du 7 au 13 janvier 2019 dans un établissement spécialisé qui accueille des enfants, des adolescents et des jeunes majeurs déficients intellectuels (remplacement d’un éducateur qui était en arrêt de travail). Le vendredi 11, étant donné que la personne que je remplace ne l’a pas contacté pour lui faire part ou non de son retour, mon chef de service me demande de revenir le lundi 14 février à 7h30 en sachant qu’il me reviendra de partir à 10h si la personne que je remplace est de retour. Le lundi, je m’en vais donc prendre mon poste avec comme vous pouvez vous en douter de vives incertitudes. La personne que je remplace est de retour. Vers 9 heures, je suis contacté par mon chef de service. Il me propose de remplacer un autre membre de l’équipe éducative durant 15 jours (arrêt de travail). Je signe donc un autre CDD allant du 14 au 27 janvier. Le vendredi 25 janvier, j’apprends que mon contrat n’est pas renouvelé : ma collègue a téléphoné pour dire qu’elle serait de retour lundi.
Cela dit, ces 15 jours de travail n’ont pas été de tout repos. En effet et avant de partir, j’ai sollicité un entretien avec mon chef de service pour signaler la posture professionnelle d’un éducateur que j’ai jugée très inadaptée pour ne pas dire maltraitante en ce sens qu’elle ne répondait pas toujours favorablement aux notions de « soin » (prise en compte et respect de la singularité, de l’intégrité, des besoins et des difficultés des usagers ; bientraitance ; etc.), de « discours » et de « distance » qu’un éducateur se doit de mettre en œuvre dans l’exercice de sa fonction éducative. Après m’avoir dit qu’il lui avait déjà mis un avertissement et qu’il n’était donc pas trop surpris de me voir questionner le comportement de mon collègue, mon chef de service m’a indiqué qu’il n’imaginait pas pour autant qu’il pouvait avoir un tel comportement, il a salué mon courage, mon professionnalisme et mon travail auprès des jeunes et puis il m’a demandé si j’étais toujours intéressé pour effectuer si besoin d’autres remplacements, ce à quoi j’ai bien entendu répondu par l’affirmative. Ensuite, il m’a demandé de rédiger un écrit, ce que j’ai fait dès le lendemain.
Pour vous donner la possibilité de mesurer le fondement de ma démarche, voici par exemple les propos que cet éducateur a tenu un jour envers une jeune majeure qui je le rappelle souffre d’une déficience intellectuelle : « Les éducateurs ont oublié de te greffer un cerveau ! Tu t’inscris dans une relation perverse avec V. mais bon j’m’en fou tu ne sais pas ce que ça veut dire ! ».
Avant de poursuivre, il me revient de préciser que j’ai effectué un pré-stage d’une année dans cet établissement (2003/2004) et que la posture professionnelle de cet éducateur que je ne côtoyais que dans le cadre de réunions institutionnelles ne laissait selon moi personne indifférent. Par ailleurs, il s’avère que ce dernier travaille dans cette institution depuis plus 20 ans. En définitive, je crois que j’ai tout simplement signalé ce que personne n’avait jamais osé signaler et ce n’est pas la suite de cette histoire qui pourrait me faire dire le contraire.
D’un commun accord avec mon chef de service, j’envoie mon courrier par voie électronique. Je le poste le samedi 26 janvier. Le mercredi, je décide de lui adresser un nouveau mail car il n’a donné aucune suite au signalement que je lui ai envoyé. J’en profite pour lui dire une nouvelle fois que je suis toujours intéressé pour effectuer d’autres remplacements. Il me répond dans la journée : « J’ai bien reçu votre signalement mais je n’ai pas eu le temps de vous répondre. Je l’ai transmis à ma Direction. Et c’est noté pour les remplacements, je vous tiens au courant, merci ».
Le 8 février 2019, je me rends sur le site de Pôle emploi. Je constate alors que l’institution où je viens de travailler durant 3 semaines a mis une offre en ligne. Il s’agit d’un remplacement d’une durée de 5 mois. J’essaie alors de joindre par téléphone un membre de la Direction pour lui indiquer que je suis vivement intéressé par cette offre d’emploi, sans succès. En conséquence, je décide d’adresser un mail à mon ancien chef de service pour lui dire à la fois que je suis quelque peu surpris de ne pas avoir été sollicité et que je suis intéressé par le poste qui vient d’être mis au concours. Je précise que j’ai l’étrange sensation selon laquelle le signalement que j’ai effectué me porte préjudice.
Le 11 février 2019, je décide d’adresser ma candidature (CV et lettre de motivation) à cet établissement car je n’ai obtenu aucune réponse à mon message.
A ce jour, aucune suite a été donnée à ma postulation. En sachant également que le coup de téléphone que j’ai lancé le 12 février 2019 au secrétariat de l’établissement pour entrer en relation avec un des membres de la Direction n’a pas abouti non plus. En définitive et en sachant que je n’ai fait que mon devoir, je me demande si le signalement que j’ai effectué ne me porte pas préjudice, ce qui reviendrait à dire que je suis tout simplement victime d’une injustice voire de discrimination en ce sens que j’ai en quelque sorte et par voie de conséquence mis l'établissement en face de ses responsabilités et de ses manquements ? Dans ce cas, est-ce qu’il me revient de solliciter les services d'un avocat afin de saisir la justice ?
Merci d’avance pour votre réponse. Cordialement.
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