Les 5 clés du télétravail
1. Le télétravail doit être formalisé
Il n'est jamais automatique. L'employeur ne peut pas vous l'imposer sans votre accord écrit, sauf circonstances exceptionnelles (type crise sanitaire). En dehors de ces cas, un avenant ou une charte est obligatoire.
2. Vos frais professionnels doivent être remboursés
Travail à domicile rime avec dépenses : électricité, internet, chaise de bureau? L'employeur doit les prendre en charge, soit sur justificatifs, soit par une indemnité. Un forfait est souvent appliqué (ex. : 2,70 €/jour).
3. Vous avez les mêmes droits que les autres salariés
Accès à la formation, primes, participation à la vie de l'entreprise : rien ne doit changer pour vous sous prétexte que vous travaillez à distance. Le télétravail ne doit pas vous pénaliser dans votre évolution de carrière.
4. Votre droit à la déconnexion est protégé
Télétravail ne veut pas dire disponibilité permanente. Des horaires doivent être définis à l'avance, et l'employeur ne peut pas vous exiger une réponse à toute heure. Ce droit vise à préserver votre équilibre vie pro/vie perso.
5. Le télétravail est réversible
Vous avez le droit de revenir au travail en présentiel. L'employeur peut aussi y mettre fin, mais dans le respect de la procédure prévue dans l'accord ou la charte applicable. En aucun cas il ne peut le supprimer du jour au lendemain sans justification.
Des règles d'application stricte
Le contournement de l'une ou plusieurs de ces règles clés du télétravail emporte des conséquences concrètes.
Par exemple, en l'absence d'accord écrit, un salarié peut refuser de télétravailler sans risquer de sanction disciplinaire. Le non-remboursement des frais professionnels (connexion internet, matériel, électricité, etc.) peut justifier une réclamation, voire une saisie du conseil de prud'hommes pour obtenir un remboursement.
De même, si le droit à la déconnexion n'est pas respecté (ex. : sollicitations en dehors des horaires), cela peut être considéré comme un manquement à l'obligation de sécurité de l'employeur, avec des risques de contentieux. Enfin, refuser le retour en présentiel ou exclure un télétravailleur des formations ou primes peut constituer une discrimination.
Autrement dit, le télétravail n'est pas un "arrangement informel", mais une organisation du travail encadrée, avec de véritables droits pour le salarié... et des obligations pour l'employeur.