Bonjour,
Merci d’avoir pris le temps de raconter votre parcours avec autant de sincérité et de détails. Ce que vous vivez est très lourd, et votre détermination malgré les difficultés est admirable. Votre situation est effectivement complexe, mais pas désespérée. Il existe des démarches concrètes que vous pouvez entreprendre, et des documents que vous pouvez réunir pour renforcer votre dossier auprès de la préfecture. Je vais vous répondre point par point, en tenant compte de tout ce que vous avez partagé.
Tout d’abord, concernant votre première question : comment convaincre la préfecture de renouveler votre titre de séjour ? Vous devez vous appuyer sur votre ancrage en France, sur la gravité et la stabilité insuffisante de votre maladie, et sur votre prise en charge médicale continue. Vous avez été pris en charge comme mineur isolé par l’ASE, vous avez suivi une formation, vous avez fait des efforts pour vous insérer malgré des conditions médicales difficiles. Ce sont des éléments très importants. Il faut donc insister sur le caractère sérieux et durable de vos problèmes de santé et sur le danger que représenterait l’interruption de votre traitement si vous n’étiez plus régularisé.
Concernant les pièces que vous pouvez fournir en remplacement d’un justificatif d’activité professionnelle, vous devez joindre tous les éléments prouvant que votre état de santé est un obstacle objectif à l’exercice d’un emploi. Cela inclut notamment un certificat médical détaillé de votre neurologue, des preuves de suivi régulier, et une éventuelle prise en charge par la mission locale (même si elle n’a pas pu vous proposer une insertion concrète). Le certificat médical doit préciser la nature de votre pathologie, son évolution, les traitements suivis, les limitations fonctionnelles, et surtout, expliquer en quoi votre état rend difficile ou impossible l’accès à un emploi à court terme.
À votre neurologue, vous pouvez demander une attestation médicale complète mentionnant :
Que vous êtes suivi pour une épilepsie active et non stabilisée,
Que malgré plusieurs traitements, les crises persistent et posent un risque majeur dans un environnement professionnel,
Que l’interruption de votre traitement ou du suivi médical pourrait entraîner un risque vital ou une aggravation de votre état,
Que votre état nécessite une prise en charge continue en France.
Du côté de la mission locale, vous pouvez leur demander une attestation de suivi mentionnant :
Que vous êtes inscrit dans le cadre du CEJ,
Que vous participez aux activités proposées,
Qu’ils ont connaissance de vos difficultés de santé,
Et qu’en raison de ces contraintes médicales, aucune orientation professionnelle concrète n’a pu être définie jusqu’à présent.
Faire une demande de RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) maintenant, même si vous n’avez pas encore un an sans crise, peut être utile. Vous pouvez expliquer dans le formulaire que vous avez une pathologie chronique évolutive, avec des restrictions d’emploi reconnues. Même si la réponse tarde, le fait de montrer que vous avez engagé la démarche est un élément de bonne foi et de volonté d’insertion à faire valoir auprès de la préfecture.
Concernant votre ancienne éducatrice ou votre ancien foyer, vous pouvez leur demander une attestation de votre accompagnement durant votre minorité, en mentionnant :
Que vous avez été accueilli et formé dans un cadre éducatif en France,
Que vous avez bénéficié d’un suivi rigoureux,
Et éventuellement qu’ils sont témoins de votre situation médicale actuelle ou de votre parcours difficile.
Votre compagne peut tout à fait rédiger une attestation sur l’honneur, expliquant qu’elle a été témoin de vos crises, qu’elle vous accompagne médicalement, qu’elle vous soutient moralement et matériellement, et qu’elle a vécu les moments où votre santé vous empêchait de vivre normalement. Le témoignage de quelqu’un qui partage votre quotidien a une vraie valeur humaine pour la préfecture.
Les attestations des amis ou proches qui vous ont aidé financièrement peuvent également être utiles. L’idéal serait qu’ils précisent les périodes concernées et le type d’aide apportée (hébergement, alimentation, soutien financier…), toujours sous la forme d’attestations sur l’honneur accompagnées de pièces d’identité.
Il est effectivement possible d’avoir un refus malgré la production de documents, car cela dépend de l’appréciation de la préfecture. Toutefois, si votre dossier est cohérent, bien structuré, avec des pièces solides, et qu’il montre votre volonté d’être soigné et de vivre dignement, alors les chances d’obtenir un avis favorable sont réelles. Il faut surtout insister sur l’importance de la continuité des soins et l’impossibilité de recevoir ces traitements dans votre pays d’origine, si c’est le cas.
Enfin, concernant votre attestation de prolongation d’instruction, si elle arrive à expiration, vous devez la renouveler auprès de la préfecture, soit via votre compte ANEF, soit en prenant un rendez-vous en ligne ou en envoyant un mail si votre préfecture le permet. Ne laissez pas l’attestation expirer, car cela pourrait fragiliser votre situation.
Je vous encourage à organiser tous ces éléments dans un courrier clair, où vous expliquez votre situation, joignez tous les justificatifs, et demandez à la préfecture de bien vouloir tenir compte de votre état de santé dans le cadre du renouvellement de votre titre.
Bon courage à vous, et surtout n’hésitez pas à revenir ici si vous avez besoin d’aide pour la rédaction d’un courrier ou la mise en forme de vos pièces.
Merci de confirmer que la question a été résolue en cliquant sur le bouton vert, s’il vous plaît.
Bien cordialement.
Cliquez ici pour commenter la réponse ci-dessus