Bonjour,
Les faits que vous décrivez sont graves et peuvent en effet donner lieu à plusieurs types de suites, tant pénales que prud’homales ou administratives, en fonction de l’objectif poursuivi.
1. Faux et usage de faux
Le faux et usage de faux est un délit pénal réprimé par l’article 441-1 du Code pénal, puni de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.
Encore faut-il démontrer que :
l’employeur a sciemment altéré la vérité dans un document,
dans le but de produire un effet juridique (ce qui peut être discuté ici, mais pas exclu si l’intention était d’induire en erreur les représentants du personnel dans le cadre du dialogue social ou de la consultation du CSE).
2. Délit d’entrave au fonctionnement du CSE
L’article L.2317-1 du Code du travail punit toute entrave à la constitution, à la libre désignation ou au fonctionnement du comité social et économique.
Produire de faux documents lors des réunions pour détourner ou influencer faussement l’avis du CSE peut constituer une entrave pénale, sanctionnée par 1 an d’emprisonnement et 7 500 € d’amende.
3. Sanctions civiles ou disciplinaires
Il est possible d’alerter :
l’Inspection du travail, qui peut enquêter, auditionner les parties, et transmettre au procureur si nécessaire ;
ou encore de saisir le conseil de prud’hommes en référé ou au fond pour obtenir réparation ou constater l’entrave.
Que faire concrètement ?
Conservez tous les éléments de preuve (version authentique vs. version falsifiée, témoignages éventuels, comptes rendus de réunions, documents internes, etc.).
Adressez un signalement à l’Inspection du travail pour comportement déloyal de l’employeur et possible entrave.
Vous pouvez également déposer plainte pour faux et usage de faux, même si la plainte peut être classée sans suite si le parquet juge que l’impact juridique est insuffisant — mais elle a une valeur d’alerte forte.
Enfin, vous pouvez saisir le tribunal judiciaire pour faire constater une entrave au fonctionnement du CSE.
Je vous recommande vivement de consulter un avocat spécialisé en droit du travail ou un syndicat représentatif, car les suites à donner dépendront de votre stratégie : alerter, sanctionner ou faire cesser ces pratiques.
Merci de confirmer que la question a été résolue en cliquant sur le BOUTON VERT svp.
Bon courage !
Cordialement,
Me KAYEMBE
Avocat au Barreau de Paris
il y a 5 jours
Merci Maître pour votre réponse qui est très claire et exhaustive.
il y a 3 jours
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