Bonjour,
Merci infiniment pour votre réponse très détaillée.
Un point que j'avais effectivement oublié de mentionner est que depuis, nous avons fait les travaux et qu'une expertise judiciaire n'est plus envisageable! Sauf à expertiser des photos???
Nous devions déménager au plus tôt (notre ancien appartement étant vendu début novembre) et habiter plus de 3 semaines chez mon père n'était clairement pas faisable! Le temps a joué contre nous et nous pensions bien faire avec un huissier et un expert.
Nous avons eu un rdv téléphonique avec notre avocate qui était vraiment choquée par les motivations du Tribunal. Il y a clairement des éléments qui n'ont pas été étudiés (ou survolés du moins).
Nous allons réfléchir à des preuves supplémentaires concernant les meubles mais je ne suis pas sûre que nos voisins acceptent de témoigner...
Merci beaucoup pour votre temps,
Je ne manquerai pas de vous tenir informé de la suite...
Bon week end,
il y a 1 jour
C'est une information cruciale. Le fait que vous ayez déjà réalisé les travaux change en effet la donne pour une éventuelle expertise judiciaire future.
Expertise Judiciaire : Les limites après travaux
Vous avez raison : une expertise judiciaire sur site, visant à constater physiquement les désordres, n'est plus possible puisque les travaux ont été faits.
Expertise sur pièces (photos, rapports existants) : Oui, c'est ce qui se ferait. L'expert judiciaire serait alors mandaté pour analyser les photos, les rapports d'expertise amiable et d'huissier que vous avez déjà, les devis de réparation, les factures des travaux réalisés, et potentiellement interroger les entreprises qui sont intervenues. Cela est moins idéal qu'un constat in situ, mais c'est une pratique courante lorsque les réparations ont déjà eu lieu. L'expert judiciaire validerait la nature des désordres (étaient-ils bien des vices cachés ?), leur gravité, leur imputabilité (pouvaient-ils être ignorés par le vendeur ?), et la conformité des réparations/coûts.
La position de l'avocate et les preuves
Le fait que votre avocate soit "choquée" et estime que des éléments n'ont pas été "étudiés ou survolés" est très significatif. Cela conforte l'idée que le jugement de première instance pourrait être cassé en appel.
L'argument du tribunal sur le caractère non contradictoire de votre rapport d'expertise amiable est, comme nous l'avons vu, la faiblesse majeure de votre dossier en première instance. L'appel vise précisément à corriger cela, en demandant au juge d'appel de nommer un expert judiciaire. Même si l'expert ne peut pas voir les désordres "en live", son avis sera considéré comme contradictoire et aura bien plus de poids que le vôtre, qui était amiable.
Stratégie pour l'appel, même après travaux :
Demander une Expertise Judiciaire sur Pièces : C'est la priorité numéro un en appel pour les vices cachés. L'avocate devra la solliciter. L'expert pourra se baser sur :
Votre rapport d'expertise amiable (celui avec 24 photos).
Le rapport d'huissier.
Les devis et factures des travaux que vous avez réalisés (très importants pour justifier le coût et la nature des réparations).
Les témoignages et échanges de courriers que vous avez eus avec le vendeur.
Le diagnostic électrique initial.
Le jugement de curatelle de votre ex-conjoint (pour les meubles).
Mettre en avant la mauvaise foi du vendeur :
Sa profession (dirigeant d'entreprise de maintenance, plombier-chauffagiste) renforce l'argument qu'il ne pouvait ignorer ces malfaçons, surtout si le rapport d'expert montre qu'elles étaient importantes. Cela permettrait de faire tomber la clause d'exonération des vices cachés de l'acte de vente.
Ses réponses contradictoires sur les meubles ("chiffrage fictif" puis "pas de preuve d'absence") et sur les anomalies ("de son ressort mais pas tous") montrent une incohérence qui peut être interprétée comme de la mauvaise foi.
Le préjudice : Soulignez le caractère dangereux des installations (prise dans la douche) et la non-décence du logement à l'arrivée, ainsi que le stress et le coût des réparations.
Les preuves supplémentaires pour les meubles :
C'est effectivement un point plus délicat.
Témoignages de voisins : Même s'ils sont réticents à témoigner officiellement, un simple témoignage écrit avec copie de pièce d'identité (conforme à l'article 202 du Code de procédure civile) peut être très utile. S'ils ne veulent pas, respectez leur choix.
Autres preuves indirectes :
Avez-vous des photos de l'appartement prises juste après l'entrée dans les lieux (par exemple, pour votre assurance habitation ou pour l'emménagement) où l'absence des meubles est visible ?
Y a-t-il eu des échanges (SMS, mails) avec le vendeur après le 8 septembre (date de votre visite vide) où vous lui avez clairement signifié l'absence des meubles ? Son propre courrier où il dit avoir "oublié quelques affaires" ou laissé "le coffre sur la terrasse" pourrait être interprété comme une reconnaissance implicite de son départ et donc de l'absence des meubles que vous attendiez.
Les discussions avec la notaire concernant la liste et le montant des meubles sont des éléments probants.
Conclusion sur l'appel :
Malgré les travaux déjà réalisés, une action en appel avec une demande d'expertise judiciaire sur pièces reste une option pertinente et souvent nécessaire pour contester un jugement qui n'a pas suffisamment pris en compte tous les éléments ou a fondé son rejet sur une insuffisance de preuve qui peut être corrigée.
Votre avocate est la mieux placée pour vous confirmer la stratégie et la probabilité de succès en appel. Le fait qu'elle soit "choquée" par la motivation du tribunal est un signal fort qu'il y a matière à contester la décision.
Le temps a joué contre vous pour la jouissance du bien, mais ne doit pas vous priver de la justice si la première décision est manifestement erronée ou lacunaire.
il y a 1 jour
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