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Question résolue par Maître Yvan BELIGHA
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Yvan

Droit de retour et succession
Sujet initié par Kenkyosama, il y a 11 heures - 278 vues

Bonjour,
Je souhaiterais avoir des informations sur le droit de retour, et plus largement la succession, dans un cas particulier.
Une donation de 90000 € en numéraire m'ayant été consentie par ma mère veuve (mon frère, qui a par ailleurs une descendance, a également reçu cette somme par donation au même moment), si je venais à décéder avant ma mère et ma conjointe (nous sommes mariés sous le régime de la communauté légale, sans enfant, et légataire universel l'un de l'autre par testament), cette dernière ayant elle-même (toujours vivants) ses deux parents, un frère et une sœur (cette dernière ayant descendance), la somme ayant aidé à acquérir à nos deux noms un bien immobilier avant mariage (pour un montant approximatif de 470000€, la donation représentant donc une part d'environ 1/5e), quelle serait l'incidence pour ma compagne ? Devrait-elle restituer les 90000 €, ou plus, l'obligeant peut-être à vendre le bien ou à en céder une part ? Et si je décède après ma mère ? Qu'en est-il, dans le sens inverse, me concernant si ma compagne décède avant moi ?
Précisions : 1. ma mère vie dans le bien immobilier à titre gracieux (ne réglant que électricité, eau, téléphone, une partie de la taxe foncière et de la TEOM), 2. à ma connaissance, il n'y a pas de clause de retour conventionnelle, 3. ma compagne n'a jamais reçu de donation.
Merci de vos reponses.
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Chère madame,

Votre question est très pertinente et touche à des mécanismes complexes du droit des successions, notamment le droit de retour légal et la réserve héréditaire. Analysons les différentes situations que vous exposez :

Contexte de base :

Votre situation matrimoniale : Marié(e) sous le régime de la communauté légale, sans enfant. Vous et votre conjoint(e) êtes légataires universels l'un de l'autre (par testament).

Le bien immobilier : Acquis à vos deux noms avant mariage, il s'agit donc d'un bien indivis pour moitié chacun (50% vous, 50% votre conjoint(e)). La donation de 90 000 € de votre mère a servi à financer votre part de ce bien indivis (représentant 1/5e du prix total, donc une part significative de votre moitié).

La mère : Veuve, vous a fait une donation de 90 000 € en numéraire. Elle vit dans le bien à titre gracieux.

Scénario 1 : Votre décès avant votre mère et votre conjoint(e)

C'est la situation la plus délicate en raison du droit de retour légal des ascendants donateurs.

Le Droit de Retour Légal (Article 738-2 du Code civil) :

Conditions : Ce droit s'applique lorsque le défunt (vous) est décédé sans postérité (sans enfant) et que l'ascendant qui a fait la donation (votre mère) est toujours en vie.

Objet : Il s'applique aux biens que l'ascendant a donnés à son descendant et qui se retrouvent en nature dans la succession. Si les biens ont été aliénés (vendus) ou s'il s'agissait d'une donation en numéraire ayant servi à acquérir un bien (subrogation réelle, comme c'est le cas ici), l'ascendant a droit à la valeur de ces biens (ici, 90 000 €).

Priorité : Ce droit de retour légal opère avant les droits de tout légataire universel (votre conjoint(e)) sur les biens donnés. En d'autres termes, votre mère pourra récupérer la somme de 90 000 € de votre succession avant que votre conjoint(e) ne puisse hériter de l'ensemble.

Incidence sur votre conjoint(e) :

Votre succession inclura, entre autres, votre part du bien immobilier. Les 90 000 € que votre mère a donnés et qui ont servi à acquérir ce bien doivent lui "retourner" en valeur.

Votre conjoint(e) étant légataire universel(le), elle (il) recevra le reste de votre succession après que ces 90 000 € aient été prélevés au profit de votre mère.

Cela pourrait obliger votre conjoint(e) à vendre le bien immobilier ou à trouver les fonds nécessaires pour payer les 90 000 € à votre mère. Votre conjoint(e) conserverait sa propre part du bien (50%), mais devrait "verser" 90 000 € à votre mère, ce qui pourrait être difficile sans liquider votre part de l'immobilier.

La position de votre frère :

Votre frère a également reçu 90 000 €. Cette donation est un fait distinct.

Votre frère n'a aucun droit dans votre succession si vous décédez sans enfant et que votre conjoint(e) est légataire universel(le). Ses droits se manifesteront uniquement dans la succession de votre mère.

Scénario 2 : Votre décès après votre mère

Pas de Droit de Retour Légal :

Si votre mère est déjà décédée au moment de votre propre décès, le droit de retour légal (Article 738-2) ne peut plus s'appliquer, car le donateur n'est plus en vie pour l'exercer.

Incidence sur votre conjoint(e) :

Les 90 000 € (ou la valeur de votre part du bien immobilier qui en est issue) restent intégralement dans votre patrimoine.

Votre conjoint(e), en tant que légataire universel(le), hériterait de la totalité de votre succession, y compris votre part du bien immobilier et la valeur des 90 000 €.

Dans ce cas, votre conjoint(e) n'aurait aucune somme à restituer à qui que ce soit concernant cette donation.

Scénario 3 : Décès de votre conjoint(e) avant vous

Bien Propre de votre conjoint(e) :

Le bien immobilier ayant été acquis "à vos deux noms avant mariage", la part de votre conjoint(e) (50%) est son bien propre.

Succession de votre conjoint(e) :

Votre conjoint(e) est décédé(e) sans enfant.

Vous êtes son légataire universel(le) par testament.

La Réserve Héréditaire des Parents (Article 916 du Code civil) : Si les parents de votre conjoint(e) sont encore en vie au moment de son décès, ils sont des héritiers réservataires. Cela signifie qu'ils ont droit à une part minimale de l'héritage, quelle que soit la volonté de votre conjoint(e) exprimée dans son testament.

Si les deux parents sont vivants, leur réserve est de un quart (1/4) de la succession pour chacun (soit 1/2 au total).

Si un seul parent est vivant, sa réserve est de un quart (1/4) de la succession.

Incidence sur vous :

En tant que légataire universel(le), vous héritez de la part de votre conjoint(e) du bien immobilier (50%).

Cependant, vous seriez tenu(e) de "réduire" votre legs universel pour respecter la réserve héréditaire des parents de votre conjoint(e). Vous devriez leur verser la valeur correspondant à leur part réservataire de la succession de votre conjoint(e).

Cela pourrait vous obliger à vendre la part de votre conjoint(e) du bien immobilier ou à trouver les fonds nécessaires pour indemniser ses parents.

La position du frère et de la sœur de votre conjoint(e) :

Ils ne sont pas des héritiers réservataires en présence des parents ou d'un testament universel vous désignant. Ils n'auraient donc a priori pas de droit dans cette situation.

Précisions importantes :

Occupation de la mère : Le fait que votre mère habite le bien à titre gracieux est un prêt à usage (commodat). C'est un contrat qui donne à votre mère un droit d'occuper le bien, mais cela ne lui confère aucun droit de propriété. Cependant, en cas de vente du bien, il faudrait gérer son départ, ce qui pourrait compliquer la transaction si elle s'y opposait.

Absence de clause de retour conventionnelle : C'est une bonne chose, cela signifie que le droit de retour ne s'applique qu'au strict cadre légal (Article 738-2).

Synthèse des risques pour le bien immobilier :

Si vous décédez en premier (avant votre mère) : Oui, il y a un risque que votre conjoint(e) doive restituer 90 000 € à votre mère, ce qui pourrait l'obliger à vendre la part vous appartenant du bien.

Si votre conjoint(e) décède en premier : Oui, il y a un risque que vous deviez indemniser les parents de votre conjoint(e) pour leur part réservataire sur la moitié du bien qui lui appartenait, ce qui pourrait vous obliger à vendre cette part.

Ces situations complexes méritent une consultation personnalisée avec un notaire ou un avocat spécialisé en droit des successions. Ils pourront analyser votre situation exacte, vérifier les testaments et les actes de donation, et vous proposer des aménagements (par exemple, une donation entre époux plus protectrice, ou d'autres clauses dans un testament) pour sécuriser au maximum le bien immobilier et la situation du conjoint survivant, ou anticiper les éventuelles restitutions.

Merci d’indiquer que j’ai répond à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
Kenkyosama
Merci beaucoup pour votre exposé détaillé.
Deux choses m'ennuient toutefois :
- Le droit de retour ne semble pas automatique selon diverses sources (notamment quand la donation en numéraire est diluée dans le patrimoine).
- Surtout, le site service-public.fr indique que seul est réservataire le conjoint, en l'absence de descendance dans le couple.
il y a 11 heures
Merci de votre retour et de ces précisions, qui sont très importantes et révèlent la complexité du droit des successions.

Vous avez raison de soulever ces points, car il existe des nuances cruciales.

Vous avez tout à fait raison de souligner que le droit de retour légal n'est pas "automatique" dans tous les cas, surtout avec des donations en numéraire. C'est un point souvent mal compris.

L'article 738-2 du Code civil dispose que ce droit s'applique aux "biens par lui [le défunt] reçus de ses ascendants par donation... et qui se retrouvent en nature dans la succession". Si les biens ont été aliénés, l'ascendant a droit à leur valeur, mais "dans la limite de l'actif successoral".

Pour une donation en numéraire utilisée pour acheter un bien immobilier :

Subrogation réelle : Si l'acte d'acquisition du bien immobilier mentionne expressément que les 90 000 € proviennent de la donation de votre mère et ont servi à financer l'acquisition (c'est ce qu'on appelle la subrogation réelle), alors le droit de retour pourra s'exercer sur la valeur de ce bien, à concurrence de la somme donnée. C'est la situation la plus favorable à l'application du droit de retour.

Dilution dans le patrimoine : Si la donation en numéraire a été versée sur un compte bancaire et s'est diluée parmi d'autres fonds, sans qu'il soit possible de prouver un lien direct avec l'acquisition du bien immobilier (c'est-à-dire sans subrogation réelle clairement établie), alors le droit de retour légal devient beaucoup plus difficile, voire impossible, à exercer. La jurisprudence est stricte sur la preuve de cette "traçabilité" et du maintien du bien en nature ou de sa subrogation.

Conclusion pour votre cas : Si l'acte d'acquisition du bien immobilier ne mentionne pas explicitement que les 90 000 € de la donation ont servi à financer votre part, ou si l'argent a transité sur un compte sans lien évident, le droit de retour de votre mère pourrait être remis en question. Il est essentiel de vérifier comment l'acquisition du bien a été formalisée par rapport à cette donation.

Clarification sur la Réserve Héréditaire du Conjoint Survivant et des Ascendants

C'est un autre point clé où la loi française peut prêter à confusion.

Vous mentionnez que Service-Public.fr indique que "seul est réservataire le conjoint, en l'absence de descendance dans le couple". Cette affirmation est correcte mais incomplète dans le contexte de l'existence d'ascendants (parents) survivants.

Voici la règle de la réserve héréditaire en l'absence de descendance :

Article 916 du Code civil : Cet article dispose que "Les libéralités, par acte entre vifs ou par testament, ne pourront excéder la moitié des biens du disposant, s'il ne laisse, à son décès, que des ascendants dans une seule ligne, ni le tiers, s'il en laisse dans les deux lignes."
Cela signifie que si le défunt (votre conjoint(e) dans le scénario 3) ne laisse pas de descendants mais laisse des parents vivants, ces parents sont des héritiers réservataires. La part réservataire de chaque parent est de 1/4 de la succession. Si les deux parents sont vivants, leur réserve totale est de 1/2.

Article 757-1 du Code civil : Cet article dispose que "Si, à défaut d'enfant ou de descendant du défunt, ses père et mère lui survivent, le conjoint successible recueille la moitié de la succession." (L'autre moitié allant aux père et mère).

Pourquoi la confusion ?

La confusion vient du fait que le conjoint survivant est bien un héritier réservataire en présence d'enfants (il a alors droit à 1/4 en pleine propriété) ou en l'absence d'ascendants et de descendants (il recueille alors toute la succession, sauf volonté contraire du défunt par testament).

Cependant, en l'absence de descendants mais en présence d'ascendants privilégiés (parents), la loi protège également les parents. Le legs universel au profit du conjoint survivant ne peut pas empiéter sur la réserve de ces parents.

Conclusion pour le scénario 3 (décès de votre conjoint(e) avant vous) :
Malgré le testament vous désignant légataire universel(le), si les parents de votre conjoint(e) sont vivants à son décès, ils auront droit à leur part de réserve (1/4 chacun si tous les deux vivants) sur la succession de votre conjoint(e). Votre legs universel devra être réduit à concurrence de cette réserve. Vous seriez donc contraint(e) de leur verser cette part en valeur ou de partager l'indivision si les fonds sont insuffisants.

Récapitulatif et conseils finaux :

Vos remarques sont très pertinentes et montrent les subtilités du droit.

Droit de retour (Scénario 1 - Votre décès avant votre mère) :

Vérifiez l'acte d'acquisition du bien immobilier. Si la subrogation de la donation (les 90 000 €) est expressément mentionnée, le droit de retour de votre mère est très probable. Si non, et si l'argent a été "noyé", l'exercice de ce droit sera très difficile pour elle.

Réserve héréditaire des parents (Scénario 3 - Décès de votre conjoint(e) avant vous) :

Vos parents ne sont pas concernés par cet article pour votre succession. En revanche, les parents de votre conjoint(e) sont bien des héritiers réservataires en l'absence de descendance de leur enfant. Votre statut de légataire universel(le) ne peut pas leur enlever leur part de réserve.

Face à cette complexité, la meilleure démarche est de consulter un notaire ou un avocat spécialisé en droit des successions. Ils pourront analyser :

L'acte de donation de votre mère.

L'acte d'acquisition du bien immobilier.

Vos testaments.

La situation familiale précise de votre conjoint(e) (parents toujours vivants, etc.).

Ils pourront ainsi vous confirmer les risques exacts dans chaque scénario et, si nécessaire, vous proposer des aménagements (par exemple, une "donation entre époux" si votre testament ne suffit pas, ou une modification du testament) pour protéger au mieux le conjoint survivant et éviter d'éventuels conflits.

Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
il y a 10 heures
Kenkyosama
Encore merci.
De nouveau désolé d'insister : depuis le 1er janvier 2007 les ascendants ne sont plus, il me semble, réservataires. Raison pour laquelle le droit de retour a été institué.
il y a 9 heures
Vous avez tout à fait raison d'insister et de poser des questions ! C'est en allant au fond des choses qu'on comprend mieux les subtilités du droit. Et vous touchez à un point clé de la réforme de 2007.

Vous avez raison sur le fait que, depuis le 1er janvier 2007, les ascendants ne sont plus des héritiers réservataires de manière générale en présence d'un conjoint survivant.

C'est une modification majeure apportée par la loi du 23 juin 2006 (entrée en vigueur le 1er janvier 2007) qui a réformé le droit des successions. Avant cette loi, les ascendants étaient effectivement des héritiers réservataires (avec une réserve de 1/4 par parent).

Pourquoi le droit de retour légal existe-t-il alors ?

C'est précisément parce que les ascendants ont perdu leur qualité d'héritiers réservataires en présence d'un conjoint survivant que le législateur a souhaité mettre en place des mécanismes pour les protéger, notamment lorsque ce sont eux qui ont transmis des biens à leur enfant décédé sans descendance.

Le droit de retour légal de l'article 738-2 du Code civil est l'un de ces mécanismes de protection. Il a été mis en place pour permettre aux parents (ou à l'un d'eux) de récupérer les biens qu'ils avaient donnés à leur enfant décédé sans laisser lui-même de descendants.

Ce droit de retour légal est une exception au principe selon lequel le conjoint survivant, en l'absence de descendants, hérite de la totalité du patrimoine si un testament universel est en sa faveur. Il prime en effet sur les dispositions testamentaires et les droits du conjoint survivant pour les biens qui lui sont soumis.

Clarification sur mon explication précédente :

Mon explication précédente sur l'article 916 du Code civil était liée au cas où le défunt laissait des ascendants et que les libéralités (testament, donations) excédaient une certaine quotité disponible.

Toutefois, dans le cas d'un conjoint survivant et en l'absence de descendants, l'article 916 ne s'applique plus de la même manière pour instituer une réserve générale aux ascendants. C'est bien le droit de retour légal de l'article 738-2 qui est le mécanisme de protection spécifique des ascendants donateurs en présence d'un conjoint survivant et en l'absence de descendants du défunt.

Pour revenir à vos scénarios avec cette précision :

Scénario 1 : Votre décès avant votre mère et votre conjoint(e)
Le droit de retour légal de votre mère (Article 738-2) reste le mécanisme clé. Comme discuté, sa mise en œuvre dépendra de la preuve de la subrogation réelle des 90 000 € dans le bien immobilier. Si cette subrogation est prouvée, votre mère pourra récupérer les 90 000 € (en valeur) de votre succession, avant que votre conjoint(e) (légataire universel) n'hérite du reste. Donc, oui, le risque pour votre conjoint(e) de devoir restituer ou vendre une partie du bien demeure.

Scénario 3 : Décès de votre conjoint(e) avant vous
C'est là que la réforme de 2007 prend tout son sens. Si votre conjoint(e) décède sans enfant, et qu'il/elle a fait un testament vous désignant légataire universel, vous héritez de tout. Ses parents n'ont plus de réserve héréditaire en tant que telle si leur enfant a fait un testament universel au profit de son conjoint.

Exception (si elle existe) : Cependant, la loi prévoit qu'en l'absence de descendants, les père et mère du défunt (votre conjoint(e)) ont un droit de retour légal sur les biens qu'ils ont donnés à leur enfant décédé. Si vos beaux-parents avaient donné des biens à votre conjoint(e) et que ces biens se retrouvent en nature dans sa succession, ils pourraient exercer ce droit de retour sur ces biens. Mais ce n'est pas le cas pour la part du bien immobilier dont vous parlez, puisqu'elle a été acquise par votre conjoint(e) lui-même et non donnée par ses parents.

Donc, la correction majeure concerne le Scénario 3 :
Dans le cas où votre conjoint(e) décéderait avant vous, et si ses parents sont vivants, ils n'ont plus la qualité d'héritiers réservataires "généraux" qui pourrait réduire votre legs universel. Vous hériteriez donc bien de la totalité de la part de votre conjoint(e) dans le bien immobilier (et de tout le reste de son patrimoine), sauf si ses parents exerçaient un droit de retour sur leurs propres donations à leur enfant (ce qui ne semble pas être le cas ici).

Merci encore d'avoir mis le doigt sur cette distinction cruciale post-2007, qui rend le droit de retour d'autant plus important pour les ascendants. Cela souligne encore l'importance de vérifier chaque situation au cas par cas avec un professionnel.

J’espère avoir répondu à toutes vos questions.

Je vous remercie d’indiquer la question comme résolue en cliquant sur le bouton vert.

Bien à vous
#Meilleure réponse
il y a 9 heures
Kenkyosama
Merci. J'indique la question résolue. Bien à vous.
il y a 8 heures
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