Bonjour
Votre question porte sur l’admissibilité d’un enregistrement réalisé à l’insu de l’autre parent dans le cadre d’un conflit de garde, et sur la nécessité d’invoquer la jurisprudence récente de la Cour de cassation (Ass. plén., 22 décembre 2023, n° 20-20.64

dans vos conclusions.
1. La position de la Cour de cassation : La preuve déloyale peut être admise sous conditions
Dans son arrêt du 22 décembre 2023, la Cour de cassation a assoupli sa position sur les enregistrements clandestins :
Principe : Un enregistrement réalisé à l’insu d’une personne n’est pas automatiquement irrecevable.
Conditions :
La preuve doit être indispensable à l’exercice du droit de la défense.
Il ne doit pas exister d’autre moyen légal d’obtenir cette preuve.
L’enregistrement ne doit pas résulter d’une manipulation ou d’un procédé déloyal (ex. provocation).
→ Dans votre cas, si l’enregistrement vise à prouver des pressions ou violences subies et que vous n’aviez pas d’autre moyen de le faire, il pourrait être déclaré recevable.
2. Faut-il citer la jurisprudence dans vos conclusions ?
Oui, absolument.
Les juges d’appel ne sont pas tenus de soulever d’office cette jurisprudence.
Votre avocat doit l’invoquer explicitement pour :
Anticiper l’objection de l’autre partie ("preuve illégale").
Guider la cour dans l’application de ce nouveau principe.
Justifier l’absence d’autre moyen de preuve (ex. témoins, SMS).
3. Comment présenter la preuve ?
Joindre une transcription écrite (si l’enregistrement audio est long).
Fournir le fichier original (sur clé USB ou CD) pour éviter tout doute sur son authenticité.
Expliquer dans vos conclusions :
Pourquoi cet enregistrement était nécessaire (menaces, refus de coopération).
Pourquoi il n’y avait pas d’alternative (ex. l’autre parent refuse toute communication écrite).
Citer l’arrêt du 22 décembre 2023 comme fondement juridique.
4. Risques et stratégie
L’autre partie peut contester la preuve en arguant de son caractère déloyal.
La cour appréciera souverainement :
Si l’enregistrement était proportionné au regard des enjeux (protection de l’enfant, violences).
S’il est fiable (pas de montage, clarté des propos).
5. Conseils pratiques
a- Faites référence à la jurisprudence dès vos conclusions (ne comptez pas sur les juges pour le faire à votre place).
b- Soulignez l’intérêt supérieur de l’enfant (la preuve sert à protéger ses droits, pas à nuire à l’autre parent).
c- Si possible, recoupez avec d’autres éléments (témoignages, SMS, certificats médicaux) pour renforcer votre position.
En résumé : Oui, citez expressément l’arrêt de 2023 et justifiez l’utilisation de cette preuve. Plus votre argumentation sera précise, plus la cour aura de chances de l’admettre.
Je reste à votre disposition pour vous conseiller et vous assister.
Merci d’indiquer votre préoccupation comme résolue en cliquant sur le BOUTON VERT.