Bonjour Laure,
Félicitations pour votre projet d'entreprise familiale. C'est une excellente initiative, et il est très sage de vous poser ces questions dès le départ. La transition vers le Canada rend la situation plus complexe, mais elle n'est pas insurmontable.
Voici quelques éclaircissements pour vous guider.
1. Choix du statut juridique pour une petite entreprise familiale
Pour une petite entreprise familiale en France, plusieurs statuts sont possibles, mais le plus courant est la Société à Responsabilité Limitée (SARL).
Entreprise Individuelle (EI) / Micro-entreprise : C'est le statut le plus simple et le moins coûteux, idéal pour démarrer seul. Cependant, il n'y a pas de distinction juridique entre vous et l'entreprise, ce qui signifie que vos biens personnels peuvent être saisis en cas de dettes professionnelles (sauf la résidence principale).
SARL (Société à Responsabilité Limitée) : C'est le statut le plus adapté et sécurisant pour une entreprise familiale avec plusieurs associés (même si les associés sont des membres de la famille). Il crée une personne morale distincte, ce qui a pour avantage de limiter votre responsabilité aux seuls apports de l'entreprise. Vos biens personnels sont ainsi protégés.
SAS (Société par Actions Simplifiée) : C'est une alternative à la SARL, offrant plus de flexibilité dans la rédaction des statuts, mais sa gestion est souvent plus complexe.
Pour un projet familial, la SARL est souvent privilégiée pour sa souplesse, son cadre bien défini, et surtout la protection qu'elle offre aux biens personnels des associés.
2. L'impact du mariage et le besoin d'un avocat
Le mariage ne simplifie pas la procédure de création d'entreprise. Par contre, il a un impact juridique majeur sur votre patrimoine, notamment en cas de dettes de l'entreprise.
Le régime matrimonial est essentiel : Si vous êtes mariée sous le régime de la communauté réduite aux acquêts, le patrimoine de votre conjoint peut être engagé. Pour protéger votre famille, il est souvent conseillé aux entrepreneurs de se marier sous le régime de la séparation de biens.
Dois-je prendre un avocat ? Il n'est pas obligatoire de faire appel à un avocat pour créer votre entreprise, mais c'est vivement conseillé. Un expert-comptable ou un avocat spécialisé en droit des sociétés pourra vous aider à choisir la meilleure structure en fonction de vos besoins, de votre régime matrimonial et des implications fiscales.
3. L'expatriation au Canada
C'est le point le plus important à prendre en compte.
Non, votre statut juridique français ne sera pas automatiquement pérennisé et validé au Canada.
Création d'une nouvelle entité : La France et le Canada ont des systèmes juridiques distincts. Vous devrez donc créer une nouvelle entreprise au Canada, selon les lois canadiennes (provinciales ou fédérales). Les démarches pour immatriculer une entreprise en SARL en France sont totalement différentes de celles pour créer une "corporation" ou une "société de personnes" au Québec ou en Ontario.
Votre statut d'immigration : Votre capacité à diriger votre entreprise au Canada dépendra de votre statut d'immigration personnel. Vous devrez obtenir un visa ou un permis de travail approprié (par exemple, un visa de travailleur autonome ou de la catégorie des entrepreneurs) pour pouvoir y résider et gérer votre entreprise.
Il est crucial de bien séparer ces deux projets : la création de l'entreprise familiale en France et l'expatriation au Canada. Les deux nécessiteront des démarches distinctes et un accompagnement juridique adapté à chaque pays.
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