Vous avez tout à fait raison de soulever ce point, et je vous remercie pour votre précision. Mon explication précédente était simplifiée, et vous avez mis le doigt sur une distinction juridique essentielle qui protège les tiers. Je dois corriger ma réponse.
La distinction entre la date des effets et l'opposabilité
Votre interprétation de l'article 262 du Code civil est correcte. Il existe deux dates distinctes :
La date des effets du divorce entre les époux : C'est la date fixée par le juge dans le jugement (octobre 2019 dans votre cas). C'est à partir de cette date que la communauté de biens est dissoute et que les dettes et les biens sont répartis. Cette date ne vaut qu'entre vous et votre ex-mari.
La date d'opposabilité aux tiers : C'est la date où le divorce est inscrit sur les actes d'état civil (en marge de votre acte de naissance). Pour les créanciers, comme une banque, le divorce n'existe officiellement qu'à partir de cette transcription.
Conséquences pour votre dette
Si le prêt a été contracté en 2020, il est possible qu'il l'ait été avant la date de la transcription du divorce sur vos actes d'état civil. Dans ce cas, la banque peut en théorie se retourner contre vous pour exiger le paiement de la dette, car pour elle, le mariage était encore en vigueur à la date du prêt.
Cependant, la situation n'est pas perdue pour vous.
Le fait que la dette soit opposable au tiers ne signifie pas que vous en êtes redevable à terme. Si vous étiez contrainte de payer, vous auriez un recours contre votre ex-conjoint. Vous pourriez vous retourner contre lui en justice pour qu'il vous rembourse l'intégralité des sommes versées, car le jugement de divorce a bien stipulé que la date d'effet était en 2019 et que ce prêt n'est pas une dette de la communauté.
Comment réagir face à l'huissier ?
Votre démarche ne change pas fondamentalement, mais la précision est cruciale :
Répondez par lettre recommandée à l'huissier, en gardant une copie du jugement de divorce.
Expliquez la situation : La dette a été contractée par votre ex-conjoint, pour ses besoins personnels, après la date des effets du divorce fixée au mois d'octobre 2019.
Ne vous engagez à aucun paiement. Insistez sur le fait que la dette est la sienne, même si elle a pu être contractée avant la transcription du divorce.
Le créancier (la banque) se retournera très probablement contre votre ex-conjoint, car il est le débiteur principal. Si, et seulement si, vous étiez contrainte de payer, vous pourriez alors engager une procédure contre lui pour être remboursée.
Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
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