Bonjour maître,
Pourquoi serais je sanctionné pour un titre de séjour expiré si c'est la préfecture qui a étendu la phase d'instruction de plus d'un an?
Je ne sais pas non plus si j'ai les fonds pour financer un avocat.
il y a 2 jours
C'est une excellente question et une préoccupation tout à fait légitime. Vous ne devriez pas être sanctionnée si l'expiration de votre titre de séjour est due à l'inertie ou aux retards de l'administration.
Le principe juridique qui vous protège est la continuité du droit au séjour lorsque le dépôt de votre demande de titre de séjour a été fait dans les délais légaux (généralement dans les 2 mois précédant l'expiration du titre).
Si vous avez déposé votre demande de titre étudiant en juillet 2024, et que votre titre a expiré après cette date, votre droit au séjour est réputé prolongé tant que l'administration n'a pas statué sur votre demande. Vous êtes en situation régulière, même sans nouveau titre ou récépissé à jour, du fait de ce qu'on appelle la "prolongation de plein droit" du séjour.
Le retard de plus d'un an, les demandes répétées de pièces déjà fournies, et les erreurs sur la langue des documents sont des fautes de la préfecture (maladministration). Il n'est pas question de vous sanctionner pour des délais qui ne sont pas de votre fait.
Votre "Attestation de dépôt" est une preuve cruciale que vous avez bien effectué votre démarche dans les délais. Conservez-la précieusement avec toutes les preuves de vos envois de documents et les relances de la préfecture.
Le risque principal est l'incertitude administrative et les difficultés pratiques que cela engendre (difficulté à voyager, à justifier de votre situation régulière auprès de certains organismes, ou à commencer un nouvel emploi si vous n'avez pas de récépissé avec autorisation de travail). Mais vous ne seriez pas considérée comme "sans papiers" ni passible de sanctions pour cette période.
Si vous n'avez pas les fonds pour financer un avocat
C'est une réalité pour beaucoup de personnes, mais il existe des solutions pour accéder à une aide juridique :
L'aide juridictionnelle :
C'est un dispositif qui permet la prise en charge totale ou partielle des frais d'avocat par l'État, en fonction de vos revenus et de la composition de votre foyer.
Comment l'obtenir : Vous devez remplir un dossier de demande d'aide juridictionnelle auprès du bureau d'aide juridictionnelle du Tribunal Judiciaire le plus proche de chez vous.
N'importe quel avocat ? Une fois l'aide accordée, vous pouvez soit choisir un avocat qui accepte l'aide juridictionnelle, soit demander au bâtonnier de vous en désigner un.
Consultations gratuites d'avocats :
Maisons de la Justice et du Droit (MJD) : Elles proposent des permanences juridiques gratuites avec des avocats.
Conseils Départementaux de l'Accès au Droit (CDAD) : Ils organisent des consultations gratuites ou à tarifs réduits. Vous pouvez trouver leurs coordonnées en ligne.
Barreaux des avocats : De nombreux barreaux (ordre des avocats de votre département) proposent des consultations gratuites, souvent sur rendez-vous.
Associations spécialisées : Certaines associations d'aide aux étrangers ou de défense des droits peuvent avoir des juristes ou des avocats bénévoles pour des consultations.
Le Défenseur des Droits :
Comme mentionné précédemment, la saisine du Défenseur des Droits est gratuite. C'est une excellente première étape pour mettre la pression sur la préfecture sans frais d'avocat. Il ne vous représente pas en justice, mais il peut intervenir directement auprès de l'administration.
Ce que vous devez faire :
Dépôt de la demande RECE : Concentrez-vous sur le dépôt de votre demande de titre "Recherche d'Emploi ou Création d'Entreprise" (RECE) en priorité, en vous assurant que votre titre actuel ou votre récépissé est toujours valide. Préparez un dossier impeccable avec votre diplôme.
Saisie du Défenseur des Droits : Saisissez-le en parallèle. Cela n'implique pas de frais et peut grandement aider à débloquer la situation. Fournissez une chronologie précise et toutes les preuves de l'inertie administrative.
Renseignez-vous sur l'aide juridictionnelle ou les consultations gratuites : N'attendez pas d'être dans une impasse pour explorer ces options. Une consultation, même gratuite, peut vous éclairer sur la meilleure stratégie et la nécessité ou non de prendre un avocat pour la suite, et vous aider à monter un dossier d'aide juridictionnelle si nécessaire.
Ne restez pas dans l'inquiétude. Votre situation est protégée par le droit, et des aides existent pour vous accompagner.
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il y a 2 jours
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