Chère madame,
Votre question est très claire et soulève une problématique de droit des successions et de prescription.
1. La "clôture" de la succession chez le notaire
Lorsque vous avez "tout signé chez le notaire" en 2021, cela signifie probablement que :
L'acte de notoriété a été établi, identifiant les héritiers.
L'attestation immobilière a été publiée, transférant la propriété des biens immobiliers aux héritiers.
La déclaration de succession a été déposée auprès de l'administration fiscale, et les droits de succession ont été payés.
Les liquidités connues ont été réparties entre les héritiers.
Cependant, la "clôture" de la succession par ces actes notariés concerne les biens et dettes qui ont été déclarés et pris en compte à ce moment-là. La découverte ultérieure d'un actif (comme une créance non réglée) ou d'un passif (une dette du défunt non connue) peut potentiellement rouvrir certaines discussions.
2. La nature de la somme manquante : une créance de la succession
Si votre père avait vendu une maison à votre fille et qu'il y avait un accord de remboursement par mensualités, la mensualité impayée constitue une créance de votre père envers votre fille. Au décès de votre père, cette créance est entrée dans l'actif de sa succession.
Le fait que cette créance n'ait pas été réglée du vivant de votre père et n'ait pas été prise en compte dans la liquidation de la succession signifie qu'il y a un actif de la succession qui n'a pas été réparti. Chaque héritière (vous et vos deux sœurs) a droit à une part de cet actif.
3. Le droit de vos sœurs de réclamer cette somme et les délais de prescription
Vos sœurs ont tout à fait le droit de réclamer cette somme à votre fille. Voici pourquoi :
Une créance ne disparaît pas avec le décès : La dette de votre fille envers votre père n'a pas été annulée par son décès. Elle est devenue une dette envers la succession, et donc envers les héritiers (vous et vos sœurs).
Délai de prescription de droit commun : L'action en paiement d'une créance est soumise au délai de prescription de 5 ans (Article 2224 du Code civil). Ce délai commence à courir à partir du jour où le titulaire du droit (ici, les héritiers de votre père) a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant d'exercer ce droit.
Votre père est décédé en décembre 2020.
Si la mensualité impayée était due avant son décès, le point de départ de la prescription pour cette mensualité serait la date d'exigibilité de la mensualité.
Cependant, vos sœurs ont découvert le manquement récemment (en obtenant les relevés bancaires). Le délai de 5 ans pour qu'elles réclament cette somme court à partir de la date de leur découverte effective de l'existence de cette dette, ou à partir du moment où elles auraient dû la connaître si elles avaient fait preuve de diligence raisonnable.
En juillet 2025, nous sommes 4 ans et demi après le décès. Si la découverte est très récente, elles sont donc largement dans les délais pour agir en justice si nécessaire. La clôture formelle chez le notaire pour les biens connus ne fait pas obstacle à la réclamation d'un actif non découvert à ce moment-là.
Frais liés à la recherche : Si vos sœurs ont engagé des frais raisonnables et justifiés pour obtenir les relevés bancaires et prouver cette créance, elles pourraient tenter de réclamer une participation à ces frais. Cependant, cette partie de leur demande est plus discutable et moins garantie que la réclamation de la somme due elle-même.
Conclusion et conseils :
Oui, vos sœurs ont le droit de réclamer cette somme de 1700 euros à votre fille, même si la succession a été "close" chez le notaire en 2021. La découverte de cette créance après coup ne l'annule pas, et le délai de prescription de 5 ans pour son recouvrement n'est probablement pas expiré.
Ce que vous devriez faire :
Vérifiez la preuve : Demandez à voir les relevés bancaires et tout document (contrat de vente, reconnaissance de dette) qui prouve que cette mensualité était bien due par votre fille à votre père.
Discutez avec votre fille : Assurez-vous qu'elle est d'accord sur le fait que cette somme était due et impayée.
Proposez un arrangement amiable : Puisque la somme est due à la succession, elle doit revenir aux héritières. Si la dette est avérée, le plus simple est que votre fille rembourse cette somme à l'indivision successorale. Ensuite, cette somme sera répartie entre les trois sœurs selon vos parts respectives.
Concernez-vous avec vos sœurs : Pour les frais de recherche, essayez de trouver un arrangement. La somme de 1700 euros étant divisible par trois (soit environ 567 euros par personne), cela inclut votre part aussi.
La solution la plus simple et la plus équitable est généralement de reconnaître la dette si elle est avérée et de la régler à l'amiable pour éviter des procédures judiciaires qui seraient plus coûteuses et plus longues pour tout le monde.
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il y a 3 jours
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