Bonjour
Ce que vous décrivez (une “liste” tenue sans vous en parler, déchirée peu avant le décès, et un testament mentionnant 96 000 € “dus”) appelle une mise à plat juridique : s’agissait‑il de prêts à rembourser, ou de dons/avances faites au fil des années ? La réponse change tout.
En droit, celui qui prétend qu’une somme est “due” doit en apporter la preuve. S’il s’agissait de prêts, il faut des éléments concrets: un écrit ayant date certaine, des libellés de virements indiquant “prêt”, un échéancier, des messages où vous reconnaissez devoir rembourser.
Un testament rédigé par la personne décédée n’est pas, à lui seul, une reconnaissance de dette de votre part : c’est l’affirmation d’un créancier, pas l’aveu du débiteur.
À l’inverse, si les sommes étaient des dons manuels (aides parentales sans contrepartie), elles ne créent pas de “dette” à rembourser, mais peuvent, selon les cas, être rapportées à la succession pour rétablir l’égalité entre enfants, sauf dispense expresse.
Le fait d’avoir “signé la succession” n’empêche pas toute contestation. Selon ce que vous avez signé, il est possible de demander une rectification ou d’agir en nullité/erreur/dol dans un délai de cinq ans à compter de la découverte du problème, surtout si la dette de 96 000 € n’était pas justifiée par des pièces et que vous l’avez acceptée sous le coup de l’émotion.
Commencez par demander officiellement au notaire la copie du testament, l’“état liquidatif” et toutes les preuves sur lesquelles il a fondé l’inscription de cette dette (relevés, contrats, décompte daté). S’il n’existe pas de preuve suffisamment solide, vous pouvez exiger que la somme soit retirée du passif, ou, à défaut d’accord, saisir le juge pour trancher.
Pour l’avenir, au décès de votre père, deux scénarios. Si la créance de 96 000 € a été actée lors de la succession de votre mère et vous a été imputée (ou transmise à votre père dans le partage), elle réapparaîtra dans la succession de votre père comme une créance de la succession contre vous.
Concrètement, elle sera compensée sur votre part d’héritage: d’abord sur les liquidités, puis par un “soulte” si nécessaire, sans qu’on “prenne” un bien précis plutôt qu’un autre sauf accord de partage.
En revanche, si cette somme n’était pas une dette mais un simple “rapport” mal qualifié, ou si elle n’a pas été valablement justifiée/actée, elle n’a pas à être déduite de votre part chez votre père.
Par ailleurs, indépendamment de votre mère, tous les avantages ou dons que votre père aurait pu faire à ses enfants seront, eux, rapportés à sa propre succession selon les règles habituelles.
Concrètement, je vous conseille d’écrire au notaire pour obtenir le dossier complet ayant fondé la somme de 96 000 € (testament, pièces justificatives, détail des versements et dates, qualification prêt/don, mention d’une dispense de rapport ou non). Indiquez, calmement mais fermement, que vous contestez la qualification en “dette” faute de preuve et que, le cas échéant, vous demandez la requalification en dons/avances rapportables ou l’effacement pur et simple.
Proposez une réunion de famille chez le notaire; si le blocage persiste, prenez rendez‑vous avec un avocat en droit des successions pour envisager une action en rectification du partage ou en nullité partielle, dans le délai utile.
Cela ne revient pas à “traiter votre maman de menteuse” : c’est simplement demander que la qualification juridique corresponde à la réalité et que la preuve soit apportée avant de vous lier pour des années.
Je me tiens à votre disposition pour vous conseiller et vous assister
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il y a 17 heures
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