Si vous êtes dans le privé, l’impact sur votre droit à l’ARE (allocation de retour à l’emploi) dépend surtout de la qualification de la rupture faite par l’employeur, et non seulement de votre perception de la situation.
1. Abandon de poste et ARE
Depuis le décret du 17 avril 2023, un abandon de poste est assimilé à une démission si le salarié ne reprend pas le travail après une mise en demeure de l’employeur (lettre RAR ou remise en main propre contre signature) et un délai minimum fixé par l’entreprise (généralement 15 jours calendaires).
Une démission ne donne pas droit à l’ARE, sauf cas de "démission légitime" (ce qui n’est pas le cas ici, sauf exception très particulière).
Avant ce décret, l’abandon de poste conduisait à un licenciement pour faute, ouvrant droit à l’ARE. Ce n’est plus le cas dans la plupart des situations.
2. Refus d’un nouveau planning
Si votre contrat mentionne clairement un certain rythme (par ex. 2 semaines tournantes), un changement unilatéral substantiel des horaires peut constituer une modification du contrat, que vous pouvez refuser.
Si vous refusez et que l’employeur vous licencie pour ce motif (faute grave ou cause réelle et sérieuse), cela ouvre droit à l’ARE.
En revanche, si vous cessez de venir aux horaires imposés sans justification et que l’employeur qualifie cela d’abandon de poste, il y a un gros risque que ce soit considéré comme une démission par Pôle emploi.
3. Mise à pied conservatoire ou disciplinaire
Mise à pied conservatoire : pas de limite stricte, mais elle doit être suivie rapidement d’une procédure disciplinaire (convocation à entretien préalable, puis sanction ou licenciement).
Mise à pied disciplinaire : la durée maximale peut être fixée par la convention collective ou le règlement intérieur, mais en pratique elle ne dépasse rarement 3 à 5 jours ouvrés (sauf texte interne autorisant plus).
En résumé
Si vous voulez protéger vos droits à l’ARE, il vaut mieux provoquer un licenciement pour refus de modification du contrat plutôt que d’être placé en abandon de poste.
La clé : répondre par écrit au nouvel horaire en expliquant que vous refusez la modification substantielle et que vous restez disponible selon les horaires contractuels. Cela oblige l’employeur à trancher par licenciement, qui vous ouvrira l’ARE.
il y a 1 jour
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