Bonsoir,
C'est une situation frustrante et malheureusement pas rare dans les séparations conflictuelles. Il est important de comprendre vos droits et les limites des actions de votre ex-conjointe et des services sociaux.
Voici une analyse de votre situation :
1. Le jugement et vos droits de visite
Le jugement prime : Le jugement du Juge aux Affaires Familiales (JAF) est le document qui fixe les droits et devoirs de chaque parent, y compris les modalités de l'exercice du droit de visite et d'hébergement. Si ce jugement vous attribue des périodes de vacances spécifiques, ces périodes sont vos droits.
Interdiction d'entraver le droit de visite : Votre ex-conjointe n'a en principe pas le droit de vous priver de vos enfants pendant les périodes qui vous sont attribuées par le jugement, même sous prétexte de rendez-vous médicaux.
Rendez-vous médicaux pendant votre période : Planifier des rendez-vous médicaux (non urgents) pendant la période de droit de visite de l'autre parent est une pratique qui peut être considérée comme une entrave au droit de visite. Les rendez-vous de routine (dentiste, etc.) devraient être planifiés en dehors des périodes de l'autre parent ou, à défaut, en concertation avec lui.
2. Le rôle des services sociaux
Les services sociaux n'ont pas le pouvoir de modifier un jugement : Les services sociaux (Aide Sociale à l'Enfance, éducateurs, etc.) interviennent dans le cadre de l'aide ou de la protection de l'enfance. Ils peuvent émettre des recommandations, faire des signalements, ou mettre en place un suivi, mais ils n'ont pas l'autorité de modifier un jugement du JAF. Seul un Juge peut modifier un jugement.
L'intérêt supérieur de l'enfant : Les services sociaux agissent toujours dans l'intérêt supérieur de l'enfant. Si des rendez-vous médicaux sont absolument nécessaires et ne peuvent être reportés, ils pourraient les justifier. Cependant, priver un parent de son droit de visite pour des rendez-vous non urgents n'est généralement pas considéré comme étant dans l'intérêt de l'enfant, surtout si cela génère un conflit parental et prive l'enfant de son autre parent.
Leur avis n'est pas une décision de justice : Si les services sociaux ont "décidé qu'elle a le droit", il s'agit d'un avis ou d'une recommandation de leur part, mais cela ne remplace en aucun cas la force exécutoire du jugement.
3. Que faire dans cette situation ?
Communiquez par écrit : Envoyez un courrier (e-mail ou recommandé avec accusé de réception) à votre ex-conjointe, en lui rappelant les termes du jugement concernant vos droits de visite et d'hébergement pendant les vacances d'été. Précisez que vous vous tenez à la disposition pour prendre les enfants aux dates et heures fixées par le jugement. Demandez-lui de reporter les rendez-vous non urgents.
Contactez les services sociaux : Prenez contact avec le service social qui suit vos enfants. Expliquez-leur la situation, rappelez-leur l'existence du jugement et demandez-leur de clarifier leur position. Insistez sur le fait que l'entrave à votre droit de visite est préjudiciable aux enfants et à la relation avec leur père.
Constatation de l'entrave : Si votre ex-conjointe refuse de vous remettre les enfants le jour J, vous pouvez :
Vous présenter au domicile de votre ex-conjointe à l'heure et à la date prévues par le jugement.
Si elle refuse de vous remettre les enfants, vous pouvez faire constater ce refus par un huissier de justice. L'huissier dressera un procès-verbal de non-représentation d'enfant. C'est une preuve très solide.
Vous pouvez également vous rendre au commissariat de police ou à la gendarmerie pour déposer une main courante (ou même une plainte pour non-représentation d'enfant, mais la main courante est souvent suffisante pour constituer une preuve).
Saisir le Juge aux Affaires Familiales (JAF) : Si la situation persiste et que votre droit de visite est entravé, vous devrez saisir à nouveau le JAF.
Vous pouvez demander au JAF de faire exécuter le jugement.
Vous pouvez également demander une astreinte (une somme d'argent que votre ex-conjointe devrait vous verser par jour de non-respect du jugement).
En cas de non-représentation répétée, cela peut même constituer un délit pénal (non-représentation d'enfant, article 227-5 du Code pénal) et entraîner des sanctions.
En conclusion :
Non, votre ex-conjointe n'a pas le droit de vous priver de vos enfants pendant vos périodes de droit de visite fixées par jugement pour des rendez-vous médicaux non urgents. Les services sociaux n'ont pas le pouvoir de passer outre un jugement.
Votre priorité est de faire respecter le jugement. Documentez chaque entrave et n'hésitez pas à saisir le JAF si la situation ne se débloque pas.
Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.
Cliquez ici pour commenter la réponse ci-dessus