Chère madame,
Bonjour,
Votre situation concerne l'annualisation du temps de travail, un système qui peut être complexe et générer des questions, surtout en cas de rupture de contrat.
Voici les principes applicables à votre situation d'aide à domicile avec un contrat annualisé et un solde d'heures négatif :
Principe général de l'annualisation
L'annualisation du temps de travail (ou aménagement du temps de travail sur l'année) permet à l'employeur de faire varier le nombre d'heures travaillées d'une semaine ou d'un mois à l'autre, afin de s'adapter aux besoins de l'activité, sans que cela ne constitue des heures supplémentaires. C'est à la fin de la période de référence (généralement l'année) que le compte des heures est régularisé.
Vous avez un contrat de 130 heures par mois, ce qui correspond à un certain nombre d'heures sur l'année. Si vous êtes "dans le négatif", cela signifie que vous avez travaillé moins d'heures que ce que votre contrat prévoyait sur la période écoulée (mais pas encore l'année complète puisque ça se "remet à zéro" en fin d'année).
En cas de rupture du contrat (démission ou licenciement)
C'est là que la question des heures négatives devient cruciale.
Si la rupture est à l'initiative de l'employeur (licenciement) :
L'employeur NE PEUT PAS vous réclamer le remboursement des heures non effectuées (le solde négatif).
La Cour de cassation (jurisprudence constante) considère que si l'employeur est à l'initiative de la rupture du contrat (licenciement, rupture conventionnelle), il ne peut pas imputer au salarié les heures non effectuées dès lors que c'est lui qui n'a pas fourni le travail nécessaire pour atteindre le contingent d'heures. C'est le principe de la garantie de l'emploi. L'employeur s'est engagé à vous fournir 130h par mois ; s'il ne l'a pas fait, la responsabilité lui en incombe.
Donc, les heures que vous "devez" ne seront pas retirées de votre salaire ni de votre solde de tout compte. Vous recevrez l'intégralité de ce qui vous est dû (salaire du dernier mois travaillé, indemnités de préavis si non effectué, indemnités de licenciement si applicables, indemnités de congés payés).
Si la rupture est à votre initiative (démission) :
En principe, l'employeur est en droit de vous réclamer le remboursement des heures non effectuées.
Si c'est vous qui décidez de quitter l'entreprise, vous rompez le contrat avant la fin de la période d'annualisation. Dans ce cas, on considère que c'est votre choix qui empêche la régularisation des heures. L'employeur pourrait alors exiger la retenue des heures "négatives" sur votre dernier salaire ou votre solde de tout compte.
MAIS ATTENTION : Cette règle est tempérée si vous pouvez prouver que ce solde négatif est dû à un manquement de l'employeur à son obligation de vous fournir du travail. Si vous êtes constamment dans le négatif parce que l'employeur ne vous donne pas assez de missions pour atteindre vos 130h, vous pourriez arguer que ce n'est pas de votre fait.
Dans ce cas, vous pourriez contester la retenue en soulignant que le manque d'heures relève de la responsabilité de l'employeur. Si vous en arrivez là, il serait judicieux de solliciter l'aide d'un avocat spécialisé en droit du travail ou d'un syndicat.
Ce que vous devez faire :
Conservez des preuves : Gardez une trace de vos bulletins de paie qui montrent que vous êtes régulièrement "dans le négatif" et que votre employeur ne vous fournit pas suffisamment d'heures.
Sollicitez des heures : Avez-vous déjà alerté votre employeur par écrit (email, courrier) sur ce manque d'heures et demandé qu'il vous en donne davantage ? Si ce n'est pas le cas, faites-le. Cela constituera une preuve supplémentaire que le problème vient de l'employeur.
Renseignez-vous sur votre convention collective : La convention collective de l'aide à domicile (souvent la BAD ou la CCNSID) contient des dispositions spécifiques sur l'annualisation et la rupture de contrat. Elle pourrait prévoir des clauses plus favorables.
Si vous démissionnez : Avant de démissionner, pesez le pour et le contre. Si vous êtes constamment dans le négatif par faute de l'employeur, vous pourriez, au lieu de démissionner, envisager une prise d'acte de la rupture (qui produit les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse si les faits sont avérés par le Conseil de Prud'hommes) ou une rupture conventionnelle, afin de sécuriser vos droits. Mais ce sont des démarches plus complexes.
En résumé :
Licenciement : Les heures négatives ne peuvent pas vous être réclamées.
Démission : Elles pourraient l'être, mais vous avez des arguments pour contester si le manque d'heures est imputable à l'employeur.
Dans tous les cas, si vous avez des doutes ou si la situation devient litigieuse, n'hésitez pas à contacter l'Inspection du Travail, un syndicat ou un avocat.
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Merci beaucoup pour votre réponse detailler je nest juste pas compris se passage : l'employeur, vous pourriez, au lieu de démissionner, envisager une prise d'acte de la rupture (qui produit les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse si les faits sont avérés par le Conseil de Prud'hommes)
il y a 19 heures
Et si jamais il me licencie pour faute par exemples abandon de pose ou mission pas respecter ect. . Sa marche dans la place de licenciement ?
il y a 19 heures
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