Bonjour
C'est une excellente question qui touche à une subtilité du droit des étrangers souvent source de confusion, même pour les employeurs. Je comprends votre inquiétude, d'autant plus que vous avez obtenu une autorisation de travail pour un CDI.
En analysant votre situation, voici mon avis :
1. La Hiérarchie des Documents : L'Autorisation de Travail Prime
C'est le point le plus important. L'autorisation de travail délivrée par la DIRECCTE (maintenant Direccte) est l'acte administratif qui créé votre droit à travailler sur un poste spécifique. C'est le sésame que vous et votre employeur avez demandé et qui a été accordé.
Le récépissé délivré par la préfecture, quant à lui, a une double fonction :
Il atteste du dépôt de votre demande complète de changement de statut.
Il vous permet de rester régulièrement sur le territoire en attendant la décision.
Il indique généralement un droit à travailler, mais sa mention est souvent générique et standardisée.
Conclusion sur ce point : L'autorisation de travail est l'acte spécifique qui valide votre CDI. La mention "à titre accessoire" sur le récépissé est une formulation standard pour les étudiants, mais elle est rendue caduque et précisée par l'autorisation de travail qui, elle, autorise une activité principale (votre CDI). L'autorisation de travail est le document qui fait foi pour l'employeur.
2. Pourquoi le Récépissé Mentionne "À Titre Accessoire" ?
La préfecture de Bobigny a très probablement délivré un récépissé standard de "demandeur" dont le droit au travail est limité. Cependant, ce récépissé fait suite à une demande de changement de statut vers salarié. Votre situation n'est plus celle d'un étudiant pur. L'administration a pris note de votre demande et de votre autorisation de travail en émettant ce récépissé, mais n'a pas modifié le libellé type du document.
L'ANEF vous a donné la bonne réponse : l'autorisation de travail est le document déterminant.
3. Comment Convaincre Votre Employeur ?
Votre employeur est prudent, ce qui est compréhensible car en cas d'erreur, il est sanctionnable pour emploi d'un étranger sans titre. Voici les arguments et démarches pour le rassurer :
a. Montrez-lui l'autorisation de travail : Ce document stipule clairement le type de contrat (CDI), l'employeur, le poste et le fait qu'il a été accordé. C'est la preuve que l'Etat a donné son accord pour que vous occupiez ce poste à temps plein.
b. Contactez la DIRECCTE (Direccte) : L'employeur peut appeler le service qui a délivré l'autorisation de travail pour confirmation. C'est la Direccte qui est compétente sur les questions de droit au travail, bien plus que la préfecture sur ce point précis. Une confirmation orale de leur part devrait le rassurer.
c. Rédigez une attestation sur l'honneur (en attendant) : Vous pouvez proposer à votre employeur de signer une attestation sur l'honneur expliquant la situation :
Que vous êtes en cours de changement de statut étudiant -> salarié.
Que vous avez obtenu une autorisation de travail valide pour ce CDI (joindre une copie).
Que vous vous engagez à fournir la nouvelle carte de séjour "salarié" dès sa réception.
Que conformément aux informations obtenues auprès de l'ANEF et de la Direccte, l'autorisation de travail fait foi et vous permet de travailler immédiatement.
Cela peut le dédouaner partiellement en attendant une confirmation officielle.
Résumé et Recommandation
Oui, vous pouvez très probablement travailler. Votre droit découle de l'autorisation de travail, pas de la mention restrictive du récépissé.
La réponse de l'ANEF est logique et va dans ce sens.
La précaution de l'employeur est compréhensible mais basée sur une méconnaissance des règles.
Action immédiate :
Transmettez à votre employeur une copie de l'autorisation de travail et insistez sur le fait que c'est le document clé.
Proposez-lui de contacter la Direccte qui a émis l'autorisation pour confirmation. C'est la démarche la plus efficace.
En parallèle, vous pouvez tenter de contacter la préfecture de Bobigny (par tous moyens) pour leur signaler l'incohérence entre le récépissé et votre autorisation de travail. Il est possible qu'ils vous délivrent un nouveau récépissé avec une mention plus adaptée ("autorise à travailler" sans précision "accessoire"), mais cette démarche est souvent longue et complexe.
En cas de blocage persistant de l'employeur malgré ces éléments, il pourrait être judicieux de consulter un avocat spécialisé en droit des étrangers ou le Défenseur des Droits, car un refus de vous embaucher alors que vous détenez une autorisation de travail valide pourrait être contestable.
Je reste à votre disposition pour vous conseiller et vous assister.
Merci d’indiquer votre préoccupation comme résolue en cliquant sur le BOUTON VERT.
il y a 9 heures
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