Bonjour,
En l’état, comme vous êtes encore mariée sous le régime légal de la communauté réduite aux acquêts, tout bien acquis pendant le mariage est en principe présumé commun, sauf à démontrer qu’il a été acquis avec des fonds propres (article 1402 du Code civil).
Concernant la part financée par vos biens propres (succession) : vous pouvez revendiquer le caractère propre de cette fraction de financement, à condition de le mentionner expressément dans l’acte d’acquisition (clause de remploi de fonds propres).
Concernant le prêt consenti par votre ami : même si vous le remboursez avec vos revenus personnels (pension de retraite), ces revenus sont eux-mêmes des biens communs tant que vous êtes mariée sous communauté. Dès lors, ce prêt sera regardé comme contracté pour la communauté, sauf à démontrer qu’il s’agit d’une dette contractée dans votre seul intérêt personnel (ce qui est difficile à faire reconnaître).
En pratique, si le prêt finance une partie non négligeable du prix, le bien sera considéré comme commun, sauf à établir que l’intégralité du financement provient de vos biens propres (donc succession ou donation).
La solution juridique pour protéger l’exclusivité de la propriété serait :
Soit d’attendre le prononcé du
divorce avant d’acheter,
Soit d’acheter maintenant en insérant une clause de remploi pour les fonds propres et en précisant dans l’acte que le solde est financé par vos propres deniers (mais cela reste contestable en présence du prêt),
Soit de faire reconnaître que le prêt vous est personnel (acte de prêt stipulant expressément qu’il s’agit d’une dette propre, remboursable uniquement par vous, et sans recours contre la communauté).
Sans ces précautions, votre mari pourrait revendiquer des droits sur la maison à hauteur de la part financée par des fonds considérés comme communs.
Si j'ai pu répondre à votre attente, je vous prie de bien vouloir mentionner cette demande comme étant résolue.
Respectueusement vôtre,